Résumé de course

Course - Tour de force de Quartararo dans des conditions extrêmes

Fabio Quartararo a remporté ce dimanche le premier Grand Prix d'Andalousie de l'Histoire du MotoGP, marqué par un triplé de Yamaha. Une course éprouvante, qui a fait des dégâts dans le peloton mais que le Français a réussi à dominer avec brio et sans aucune forme d'inquiétude apparente.

Podium : le vainqueur Fabio Quartararo, Petronas Yamaha SRT

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Bis repetita ! Pour la première fois de son Histoire, le MotoGP disputait ce week-end une deuxième course sur le même circuit en l'espace de deux semaines. Pourtant, le scénario s'annonçait légèrement différent. Premièrement, parce que celui qui la semaine dernière affichait le meilleur rythme de tous était aujourd'hui le grand absent : pour la première fois depuis 2013, Marc Márquez n'occupait pas sa place sur la grille de départ.

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Les conditions météo étaient elles aussi sensiblement différentes : la chaleur n'a, certes, pas quitté l'Andalousie, mais le thermomètre a atteint cet après-midi un niveau que beaucoup avaient anticipé hier soir comme étant au-delà de la limite. Lorsque les 21 pilotes ont pris leur place sur la grille, devant des tribunes toujours tristement vides, 37°C régnaient dans l'air de Jerez et le bitume flirtait avec les 60°C. Le vent, quant à lui, avait disparu, rendant l'air encore plus lourd.

En pole position pour la deuxième fois de suite, Fabio Quartararo a conservé les commandes à l'extinction des feux, emmenant dans sa roue Viñales et Rossi. Mais ce qui a d'abord attiré l'attention au départ, c'est la chute de Miguel Oliveira. Alors qu'il s'était admirablement qualifié à la cinquième place, le Portugais s'est mal élancé et s'est fait coincer entre Brad Binder et Danilo Petrucci, jusqu'à partir au tapis. Brièvement sous investigation, l'incident n'a pas eu de suite.

Devant, Viñales savait qu'il fallait qu'il se place en tête sans tarder, il a donc tenté une attaque dès la fin du premier tour mais s'est loupé et a permis à Quartararo de décroiser et à Rossi de lui passer devant. L'Espagnol s'engageait alors dans une longue attente derrière son coéquipier.

 

Passé quatrième au départ, Miller s'est installé dans la roue des Yamaha, suivi par Bagnaia, qui s'était qualifié pour la première fois en première ligne. Le pilote italien a momentanément cédé sa place à Nakagami, lorsqu'il a fait "une Márquez" et évité de justesse la chute dans le deuxième tour. Très vite, toutefois, il a pu reprendre l'avantage sur le Japonais.

Dovizioso avait bouclé les qualifications 14e et frustré, mais semblait décidé à tester un changement au warm-up. Visiblement, le déclic n'est pas arrivé et le pilote Ducati, toujours en délicatesse avec le nouveau pneu arrière, s'est vainement lancé en chasse du groupe de poursuivants après avoir passé son coéquipier. Contrairement à l'a semaine dernière, il n'allait pas parvenir à s'élever jusqu'au podium.

Quartararo dans son monde

À l'avant de la course, Quartararo était sur une autre planète, prenant jusqu'à six à sept dixièmes au tour à ses poursuivants dans les premières minutes. Au bout de six tours il comptait déjà plus de trois secondes d'avance sur Rossi. Le #46 faisait de toute évidence son possible, mais ça klaxonnait derrière : Viñales, Miller, Bagnaia, Nakagami et Morbidelli restaient à proximité, tous en capacité de rêver encore d'une place sur le podium.

Peu avant que le cap des dix tours ne soit atteint, Miller a vainement tenté une attaque sur Viñales et c'est Bagnaia qui en a profité pour remonter à la quatrième place. Une position parfaite pour profiter de la faute suivante de Viñales, deux tours plus tard, et Bagnaia faisait ainsi son retour dans le trio de tête. Dans la foulée, Viñales se faisait à nouveau reprendre par Miller, puis par Morbidelli.

La course de Miller s'est toutefois arrêtée là, piégé par la glissade de sa roue avant dans le virage 9 au 12e tour. Quelques instants plus tard, c'est Petrucci qui quittait la scène, dans l'insidieux virage 2, alors qu'il évoluait dans le top 10. Le cap de la mi-course était atteint et la résistance des hommes, des machines et des pneus allait désormais être mise à rude épreuve.

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Rossi semblait impossible à dépasser ? Ce ne fut pas l'avis de Bagnaia, qui dans le 13e tour a réussi à trouver l'ouverture et à partir à son tour en chasse derrière Quartararo, désormais à la tête d'une avance de plus de quatre secondes. Rapidement, le pilote Pramac s'est détaché du patron de la VR46 Academy, visiblement en difficulté en ce début de seconde moitié de course, et sous la pression d'un autre de ses élèves, Morbidelli.

À neuf tours de l'arrivée, cependant, Morbidelli a dû se garer en bord de piste et renoncer, dans un scénario très similaire à celui qu'a connu Rossi la semaine dernière, de quoi renforcer les inquiétudes sur les moteurs Yamaha. Derrière ce groupe, Nakagami et Mir avaient cumulé quelques dixièmes de retard. Même s'il n'avait été que l'ombre de lui-même pendant la première moitié de la course, Viñales a semblé reprendre du poil de la bête et s'est installé dans la roue de Rossi, de plus en plus menaçant.

Devant, Quartararo et Bagnaia étaient chacun isolés et semblaient à l'abri. C'était sans compter sur la mécanique… La moto de Bagnaia a en effet cédé, laissant échapper une fumée qui ne disait rien de bon sur l'état de son moteur. Semblant ne pas se rendre compte de la situation, le pilote Pramac a eu besoin de se voir intimer l'ordre de s'arrêter, connaissant une lourde déception comparable à celle qu'avait connue Quartararo l'an dernier sur ce même circuit.

Avec l'abandon du pilote Pramac, Rossi et Viñales étaient désormais en lutte pour la deuxième place et Nakagami n'était plus qu'à une seconde du podium. Ce fut un duel Yamaha jusqu'au bout et, après une foultitude d'attaques, Viñales a enfin trouvé l'ouverture sur Rossi à deux tours de l'arrivée. Pas de quoi gâcher cependant la joie du #46, enfin de retour sur le podium. Quartararo, lui, était définitivement assuré de la victoire, la deuxième de suite !

Huit abandons

En vue pendant les essais, Nakagami a été récompensé par la quatrième place, à seulement une demi-seconde du podium. Il a devancé Mir sur le Suzuki, puis Dovizioso. Pol Espargaró a revécu son cauchemar de la course précédente, en se retrouvant bloqué derrière la Ducati du vice-Champion du monde, qu'il avait jugée impossible à dépasser dimanche dernier. Dans une énième tentative à dix tours de l'arrivée, le pilote KTM a même manqué de peu le contact et a dû élargir, ouvrant momentanément la porte à Johann Zarco et Álex Márquez. À l'arrivée, le plus jeune des frères Márquez s'est classé huitième, et Zarco neuvième, atteignant son objectif de top 10.

Rappelons que deux pilotes lourdement blessés le week-end dernier étaient au départ de cette course. Cal Crutchlow, qui a été opéré mardi d'une fracture du scaphoïde gauche, a tenté de tenir bon, au point même de reprendre la course après un passage par son stand pour ce qui semblait être un problème technique. Il a été récompensé par la 13e et dernière place. Quant à Álex Rins, dont la participation à la course semblait incertaine au vu des fortes douleurs avec lesquelles il a dû composer tout le week-end sur son épaule blessée, il est non seulement allé au bout de son effort mais a même réussi à accrocher la dixième place dans une performance héroïque !

À noter enfin les chutes de Danilo Petrucci, ou encore d'Iker Lecuona, piégé dans le sixième tour pour ce qui aura été une course noire pour le team Tech3. Dans le neuvième tour c'est Aleix Espargaró qui est parti à la faute, au virage 2. C'est donc un zéro pointé pour le pilote Aprilia, pourtant auteur de performances prometteuses sur la distance et particulièrement dans la chaleur. Enfin, durant la seconde moitié de la course, Brad Binder est parti à la faute à son tour, envoyé en highside par sa KTM. Comme les autres pilotes piégés aujourd'hui, il est indemne.

Grand Prix d'Andalousie - Course

P. # Pilote Moto Tours Écart
1 20 France Fabio Quartararo Yamaha 25  
2 12 Spain Maverick Viñales Yamaha 25 4.495
3 46 Italy Valentino Rossi Yamaha 25 5.546
4 30 Japan Takaaki Nakagami Honda 25 6.113
5 36 Spain Joan Mir Suzuki 25 7.693
6 4 Italy Andrea Dovizioso Ducati 25 12.554
7 44 Spain Pol Espargaró KTM 25 17.488
8 73 Spain Álex Márquez Honda 25 19.357
9 5 France Johann Zarco Ducati 25 23.523
10 42 Spain Álex Rins Suzuki 25 27.091
11 53 Spain Tito Rabat Ducati 25 33.628
12 38 United Kingdom Bradley Smith Aprilia 25 36.306
13 35 United Kingdom Cal Crutchlow Honda 24 1 Lap
  63 Italy Pecco Bagnaia Ducati 19 6 Laps
  21 Italy Franco Morbidelli Yamaha 16 9 Laps
  33 South Africa Brad Binder KTM 12 13 Laps
  9 Italy Danilo Petrucci Ducati 11 14 Laps
  43 Australia Jack Miller Ducati 10 15 Laps
  41 Spain Aleix Espargaró Aprilia 8 17 Laps
  27 Spain Iker Lecuona KTM 5 20 Laps
  88 Portugal Miguel Oliveira KTM 0  

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