Des courses galères pour les anciens pilotes Suzuki

Désormais passés sur Honda, Joan Mir et Álex Rins ont connu un premier Grand Prix compliqué au Portugal.

Joan Mir, Repsol Honda Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Joan Mir s'est fait remarquer pendant le Grand Prix d'ouverture de la saison, son premier au guidon de la Honda. D'abord en bien, en signant le deuxième temps des premiers essais du week-end. Qualifié 14e, il a aussi fait parler de lui pour une mauvaise raison, puisqu'il a heurté Fabio Quartararo au départ de la course sprint et en a été quitte pour une chute et une pénalité. Dimanche, il est resté sur ses roues, vite éloigné par son long-lap avant de peu à peu remonter dans le dernier quart de la course, jusqu'à la 11e place finale.

"Sincèrement, ce qu'il s'est passé [samedi], avec la chute, a pas mal changé le week-end. Je sais que le résultat de la course aurait été très différent si j'avais pu faire la course sprint. C'était la première fois que j'enchaînais plus de dix tours avec cette moto et on a eu un problème pour faire chauffer le pneu, or on ne le savait pas", a-t-il commenté, expliquant avoir senti "un gros problème" de patinage juste après son long-lap.

"C'est dommage parce qu'en qualifications j'ai pu faire mon chrono seul", a-t-il poursuivi. "C'est une chose qu'il faut retenir pour l'avenir. Parmi les pneus que l'on a, il faut découvrir quel est le bon. Je n'avais pas testé le dur. C'est une chose à laquelle on pensera pour la prochaine course. On est dans un processus d'apprentissage, ce n'est pas encore notre moment. On travaille, on essaie de comprendre. Ça fait partie du processus d'apprentissage et je suis certain qu'avec quelques détails, aujourd'hui on aurait pu faire une course très, très différente."

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Mir le sait, c'est sa position à l'issue des qualifications qui a tout gâché. "On a très bien débuté vendredi et, sur le papier, j'avais le rythme pour être dans le top 5. Ensuite, en qualifications je n'ai pas pu entrer en Q2 et ça a transformé tout le week-end. Après, j'ai essayé de regagner beaucoup de positions au début [de la course sprint], j'ai perdu beaucoup de places, je suis remonté puis j'ai percuté Fabio, j'ai eu la pénalité... [Dimanche], quand ce problème est arrivé je me suis dit 'il faut finir la course, il faut finir la couse, il faut marquer des points pour donner ces informations à l'équipe' et ça ne se reproduira pas en Argentine. C'est tout."

Au passage, Joan Mir s'est attiré les foudres d'Aleix Espargaró par son approche au début de la course principale. "Les deux premiers tours de Joan Mir aujourd'hui étaient dingues !" a témoigné le pilote Aprilia dimanche soir. "Droite, gauche, dépassement, et il m'a touché. Et tout ça, avec une pénalité long-lap. Mais putain, qu'est-ce qu'il faisait ? Mec, détends-toi, tu vas perdre cinq secondes au prochain tour ! J'étais derrière lui et je le regardais, et je me suis dit qu'il n'avait rien compris du tout. 'Tu vas perdre cinq secondes, pourquoi tu veux encore prendre des risques ?'"

Alex Rins, Team LCR Honda

Álex Rins a souffert du manque de motricité notoire de la Honda

Le nouveau pilote Repsol Honda, qui sera seul le week-end prochain pour défendre les couleurs de son équipe compte tenu du forfait de Marc Márquez, a voulu retenir le potentiel qui a été le sien et ce que l'expérience qui lui manque peut changer. "Je suis certain que si on avait pu faire la course sprint, on aurait pu comprendre beaucoup de choses. La course sprint est très importante. Je pense qu'avec ce format, elle est très importante pour préparer la course du dimanche", a-t-il souligné. "Ça fait partie du processus : c'était ma première course avec une nouvelle moto, la première fois que j'enchaînais 25 tours avec cette moto... Que voulez-vous ? Il faut comprendre beaucoup de choses avant de commencer à se battre pour les résultats que je suis certain de pouvoir obtenir."

Rins retrouve des problèmes pour dépasser, comme avec la Suzuki

Ancien coéquipier de Joan Mir chez Suzuki, Álex Rins a quant à lui mis en avant les difficultés qu'il a rencontrées pour dépasser pendant ces premières courses. Sous les couleurs du team LCR, le Catalan a manqué les points lors de la course sprint en ralliant l'arrivée à la 13e place, avant de se classer dixième de la course principale dimanche.

Homme fort de la fin de saison dernière, lorsqu'il avait remporté deux des trois derniers Grands Prix, il a eu toutes les peines du monde à rattraper les motos qu'il suivait, gêné par le manque d'adhérence arrière notoire de la Honda. De quoi lui rappeler une Suzuki qui était en manque de puissance moteur lorsqu'il a rejoint la catégorie reine en 2017.

"Pour moi, le plus difficile aujourd'hui venait des dépassements", a expliqué Álex Rins au moment de dresser le bilan de ce premier Grand Prix. "Disons que je suis un peu frustré parce que j'ai juste été doublé, je ne pouvais doubler aucun pilote, ou juste un ou deux. Si on exclut le départ, où j'ai pris un bon envol et gagné quelques places, c'était un petit désastre. Quand Fabio m'a doublé, j'ai pu rester avec lui dans la fenêtre basse à moyenne des 1'39 mais j'avais beaucoup de mal. Dans la dernière partie de la course, l'avant bougeait un peu. J'ai fait de mon mieux, j'ai mis la moto à la limite. Ça me rappelle un peu il y a deux ans avec la Suzuki. On perdait beaucoup de temps en ligne droite par rapport aux autres, et on rattrapait tout en courbe."

"Je pense qu'on a le niveau pour être plus à l'avant mais pour le moment, c'est comme ça. En Argentine, j'aimerais beaucoup que Honda me donne quelque chose de nouveau à tester. Au moins à tester", a-t-il ajouté. "Depuis le premier jour en Malaisie, je sens que la moto est puissante mais que quand on passe du quatrième au cinquième et du cinquième au sixième rapport, la moto reste au même niveau, ce n'est pas aussi progressif que sur les plus petits rapports. On verra. Ils peuvent jouer sur l'échappement et sur l'aéro, pas sur le moteur [qui est gelé]."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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