Plusieurs pilotes témoignent de chutes "étranges" en course

Les deux pilotes LCR, Cal Crutchlow et Takaaki Nakagami, ainsi que Pecco Bagnaia sur la Ducati du team Pramac peinaient à expliquer leur chute dimanche à l'issue du Grand Prix de Saint-Marin.

Cal Crutchlow, Team LCR Honda après sa chute

Cal Crutchlow, Team LCR Honda après sa chute

Gold and Goose / Motorsport Images

En difficulté tout le week-end, à Misano, Cal Crutchlow a vu sa course s'arrêter à cinq tours de l'arrivée, alors qu'il occupait une maigre 12e place, quelques dixièmes derrière Danilo Petrucci et devant Johann Zarco. Interloqué, l'Anglais a expliqué n'avoir rien fait d'inhabituel lorsque sa Honda l'a soudain abandonné dans la Quercia. "Aucune idée", a-t-il répondu lorsqu'il lui a été demandé pourquoi il était tombé. "Je n'ai rien fait de différent par rapport aux autres tours et je suis juste tombé. C’était exactement la même chute que celle de Marc [Márquez] lors des EL4. J'étais aussi rapide que je pouvais sans tomber, et j'ai fini par tomber."

Le pilote LCR est parti à la faute dans le virage 8, le gauche serré imposant le plus gros freinage de Misano ainsi qu'une très forte décélération d’un peu plus de 200 km/h. "[J'ai senti quelque chose] au dernier moment, dans le virage 7, mais je n'ai pas senti du tout que j'allais finir par chuter. J'essayais de rallier l'arrivée en étant le plus rapide possible – et en l'occurrence c'était très lent. Je n'ai pas eu d'avertissement avant la chute. J'avais plus d'avertissements sur le flanc droit et j'ai fini par tomber sur le côté gauche. C'est un problème."

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Pecco Bagnaia se trouvait derrière Cal Crutchlow lorsqu'il est lui aussi tombé, dans le 12e tour. Il a témoigné de problèmes qu'il n'avait pas rencontrés auparavant, ni pendant le week-end de course ni lors du test réalisé sur la piste italienne il y a deux semaines, et de situations "très dangereuses" dans les virages rapides. "Quand j'ai commencé la course, j'ai senti quelque chose d'étrange avec le pneu avant, parce que je perdais l'avant dans beaucoup de virages, en particulier dans les virages rapides comme le 3 ou le 11, et c'était très dangereux", a-t-il expliqué.

Le pilote Pramac est finalement parti à la faute dans le virage 4, l'un des plus lents, et celui qui a aussi piégé Álex Rins et Miguel Oliveira dimanche. "Je n'ai jamais perdu l'avant de tout le week-end ni pendant le test, et en course ça m'est arrivé plein de fois. Et puis la chute est difficile à comprendre sur les données, parce qu'il n'y a rien d'étrange : même freinage, même vitesse, même trajectoire. C'est très difficile, parce que dès que j'ai commencé la course j'ai perdu l'avant au virage 2, puis je suis arrivé au virage 11 et j'ai à nouveau perdu l'avant. C'est très difficile pour prendre sa concentration."

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Takaaki Nakagami quant à lui est tombé au virage 10, Tramonto, lui aussi l'un des passages de la piste affichant les vitesses les plus basses. Le pilote japonais a expliqué s'être fait des chaleurs dans les virages les plus lents et avoir pu se rendre compte qu'il allait finir par tomber. À l'instar de Miguel Oliveira, il a tout de même réussi à remonter en selle et à terminer la course, mais hors des points.

"J'ai eu beaucoup de mal en particulier sur le côté droit ; sur la gauche, ça allait. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé. Le problème a commencé dès le début de la course. Je savais que si je continuais à pousser, j'allais peut-être très bientôt tomber. Dans le troisième ou le quatrième tour, l'alerte est venue dans les virages 4, 10 et 14, qui sont les virages lents", a-t-il relaté. "Je suis très déçu de ce qui s'est passé. Il faut que l'on comprenne ce qui s'est passé pendant la course, parce que je n'avais jamais eu cette sensation de tout le week-end. Ça a été très étrange pour moi."

Un manque de grip généralisé

Peu habitué à chuter, Álex Rins a pourtant enregistré dimanche son troisième abandon de la sorte en six courses. Le pilote Suzuki, lui, semblait comprendre ce qui l'avait envoyé au tapis, ayant pâti du manque de grip de la piste durant tout le week-end.

"J'ai souffert un peu tout le week-end, et tout le monde a souffert un peu car la piste n'offrait pas beaucoup de grip", a-t-il rappelé. "Au départ j'ai récupéré quelques places, mais ensuite il m'a fallu beaucoup de tours avant de réussir à passer Pol [Espargaró] parce qu'il freinait très fort et la KTM a une forte accélération. Après l'avoir passé, j'ai essayé d'entrer dans le virage 4 de manière fluide pour garder une bonne vitesse dans le virage, mais pour cette raison j'ai malheureusement perdu l'avant. C'est dommage, parce que j'ai perdu des points", regrette le pilote Suzuki qui repasse au quatrième rang du championnat, dépassé par Petrucci, et voit Viñales se rapprocher.

Si les pilotes ont massivement témoigné de ce manque d'adhérence pendant le week-end, il faut rappeler que la piste de Misano a subi il y a trois mois un traitement de grenaillage, consistant en une projection de billes de métal, ensuite recueillies à l'aide d'un aimant. Un nettoyage extrême qui s'est ressenti dès les tests menés cet été, et notamment la séance officielle à laquelle participaient les titulaires il y a un peu plus de deux semaines, et qui a eu pour effet à la fois d'augmenter l'usure des pneus et de faire baisser le grip.

"Normalement, c'est fait pour augmenter l'adhérence. Ce qui se passe c'est que dès que vous opérez ce traitement, vous augmentez le grip sur le mouillé, mais pour le sec il faut attendre plus longtemps car ce traitement nettoie toute la piste. C'est comme si elle était nouvelle, sans gomme et sans rien au sol, et c'est la raison pour laquelle le grip est plus faible sur le sec pendant les cinq ou six premiers mois. Après cela, c'est mieux", explique Piero Taramasso, responsable deux roues pour Michelin Motorsport.

Au final, 69 chutes au total (toutes catégories confondues) ont été enregistrées au cours de ce week-end. Si cela place Misano dans la moyenne haute cette saison après Le Mans (90) et Barcelone (73), c'est tout de même un nombre d'accidents moindre que ces deux dernières années et un chiffre qui n'est pas exceptionnel sur une saison.

Avec Valentin Khorounzhiy et Matteo Nugnes

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