Crutchlow : "Si je n'y crois pas, il n'y a aucune raison d'être ici"

Cal Crutchlow a connu un début de saison en fanfare, marqué par une quatrième place en ouverture du championnat, suivie d'une victoire, la troisième de sa carrière, en Argentine.

Un démarrage sur les chapeaux de roue cette année qui lui a valu d'endosser le statut, bien qu'éphémère, de leader du championnat, une première pour un Britannique depuis Barry Sheene en 1979.

Le numéro 35, que l'on connaît avenant, s'est en cette occasion révélé humble, alors que les moyens de son équipe, LCR, sont aux antipodes de ceux dont peut se targuer l'équipe officielle Honda. "Je ne pense pas que cela a changé quoi que se soit", a-t-il assuré auprès du site officiel du MotoGP. "Ça ne fait aucune différence pour moi. Cela ne change pas mon attitude, cela ne me change pas tout court. Il n'y a aucune raison pour laquelle nous ne puissions pas gagner de nouveau, et nous devons travailler en ce sens."

Bien que son abandon à Austin, il y a maintenant dix jours, ait mis un terme à sa formidable lancée cette saison, l'Anglais occupe tout de même une quatrième place prometteuse après trois manches, à seulement huit unités du leader, Andrea Dovizioso.

Plus de potentiel qu'en 2013

C'est un cran de mieux que lors de sa meilleure saison en MotoGP jusqu'ici, en 2013 pour le compte de l'équipe Tech3. D'ailleurs, Crutchlow ne le cache pas : il pense pouvoir faire mieux qu'il y a cinq ans. "Les choses se sont très bien déroulées en 2013, lors de ma troisième année avec Tech3, mais si j'étais resté une quatrième année je ne pense pas honnêtement que j'aurais été capable de me battre pour le top 3 au championnat", explique-t-il. "À présent, je suis dans ma quatrième année avec LCR, et cela semble mieux parti. Si je n'y crois pas, il n'y a aucune raison pour moi d'être ici."

Le resserrement des performances dans le plateau peut être un facteur explicatif des résultats du natif de Coventry cette année. Aussi, celui-ci estime que la régularité sera de nouveau le maître-mot pour qui veut aller décrocher le Graal en toute fin de saison, à l'instar d'un Dovizioso l'an passé, qui a su contester la couronne jusqu'au bout face à Marc Márquez.

"Je pense que nous pouvons toujours être dans le coup au championnat", reprend-il. "Il y a dix gars qui peuvent être sur le podium. Marc [Márquez], Valentino [Rossi]. Johann [Zarco] est aussi très fort, car il a terminé toutes les courses depuis le Qatar l'an dernier. Et il y a Dovi bien sûr. Mais même s'il a gagné la première course au Qatar, je ne sais pas s'il est aussi fort que l'an passé pour le moment. Le truc c'est que même si vous commencez le championnat fort ou que vous le terminez fort, vous n'êtes pas sûr de remporter le titre, car il faut rester concentrer aussi sur les courses en milieu de saison, et faire comme Dovi l'an passé."

Les courses européennes, au nombre de 11 et qui s'enchaînent sans discontinuer, peuvent être assimilées à ces courses de "milieu de saison" auxquelles Crutchlow fait allusion. Dovizioso avait su en remporter quatre l'an passé, soit plus du tiers, ce qui lui avait permis de rester en lice pour le titre jusqu'au bout.

Dans ces conditions, et avec une revanche à prendre suite à son accident aux États-Unis, nul doute que Crutchlow aura à cœur de s'illustrer ce week-end à Jerez pour s'offrir un podium – voire plus si affinités – sur un tracé favorable aux Honda.