Crutchlow en proie à des problèmes de pression en course

Cal Crutchlow espérait sans doute un peu plus du Grand Prix d'Allemagne que la dixième place à laquelle il a terminé dimanche. Sur un circuit historiquement favorable à Honda – la marque japonaise a en effet remporté en MotoGP 12 des 16 dernières éditions qui se sont tenues sur le Sachsenring, soit un ratio impressionnant de 75% de victoires –, le pilote satellite avait en effet des raisons légitimes de viser un bon résultat en Allemagne. 

Les choses étaient d'ailleurs parties du bon pied puisque l'Anglais avait très bien tiré son épingle du jeu en qualifications, où il s'était adjugé le quatrième chrono, signant ainsi sa meilleure performance dans l'exercice du samedi depuis le Grand Prix de France. 

Le numéro 35 pouvait donc avoir de bons espoirs pour le dimanche, mais celui-ci a déchanté quand est venue l'heure de la course en peloton. Le comportement de sa RC213V, et plus précisément de son pneu avant, a constitué en effet une barrière à la performance du pilote LCR, qui n'a pas été en mesure de se maintenir à sa position flatteuse dans le groupe de tête. "Nous étions derrière d'autres pilotes, et la chaleur sur le pneu avant a simplement fait monter la pression, et c'était impossible de piloter la moto avec ces pressions", a-t-il ainsi indiqué après l'épreuve.

Contraint à ralentir

Obligé de baisser de rythme pour retrouver de la performance, Crutchlow a rétrogradé dans la hiérarchie. Un véritable crève-cœur pour lui, qui avait pourtant une allure similaire à celle des Honda officielles. "J'avais besoin d'air frais comme Marc [Márquez] ou comme Dani [Pedrosa], et de cette façon j'aurais pu être aussi compétitif qu'eux, car j'avais le rythme pour être devant ce week-end", a-t-il regretté. "C'est donc la course la plus décevante pour moi jusqu'ici." 

Une déception d'autant plus palpable que l'Anglais a été très à l'aise dans certaines portions du circuit bien délimitées, notamment les virages à droite. "Dans les virages à droite, j'ai enfoncé tout le monde [sic]", a-t-il expliqué. "J'étais toujours le plus rapide dans les virages à droite. Car je n'avais pas de surchauffe."

Mais le tracé atypique du Sachsenring, qui ne présente que trois virages à droite pour dix à gauche, a eu raison de lui. "Le problème est que, lorsque j'ai souffert de surchauffe en début de course, c'était déjà terminé. J'ai dû rétrograder, rétrograder... [perdre] trois ou quatre secondes pour piloter seul, puis j'ai pu commencer à reprendre le même rythme que les leaders de nouveau."

Agacé par cet état de fait, le pilote LCR a tout de même tenté de remettre l'ouvrage sur le métier plus tard lors du Grand Prix pour remonter dans le classement. Sans plus de succès, celui-ci a de nouveau été contraint de marquer le pas, jusqu'à se faire menacer, puis dépasser, par un Johann Zarco bien étranger à ses difficultés, et qui revenait depuis la 19e position sur la grille. "J'ai donc rattrapé les gars de nouveau. Puis je me suis retrouvé dans le même bateau. Exactement le même. J'ai ralenti, puis Zarco était en train de me rattraper, et j'ai fait une erreur, car je ne pouvais pas freiner. C'était mon problème."

Dixième à l'arrivée, Crutchlow peut donc regretter de n'avoir pas réussi à confirmer en course sa bonne place au départ. Un résultat qui lui fait perdre une position au championnat, au profit d'un certain Jonas Folger, deuxième sur ses terres.