Réactions

Dall'Igna : "Dans certaines situations, il faut penser à l'équipe"

Si, pour le patron de Ducati Corse, il n'a pas été question de consignes d'équipe à Sepang, celui-ci reconnaît que ses pilotes étaient bien au fait de la marche à suivre en fonction du déroulé de la course.

Le vainqueur Andrea Dovizioso, Ducati Team, le deuxième, Jorge Lorenzo, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Podium : le vainqueur Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team, Scott Redding, Pramac Racing
Gigi Dall'Igna, directeur général du Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Gigi Dall'Igna, directeur général Ducati Corse
Jorge Lorenzo, Ducati Team, Andrea Dovizioso, Ducati Team
Le vainqueur Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team, Jorge Lorenzo, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Gigi Dall'Igna, directeur général du Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team

Un multiple Champion du monde, sur une machine italienne, qui laisse passer son coéquipier longtemps considéré comme n'étant qu'un outsider pour le titre : le scénario n'est pas nouveau.

C'est en effet ce qui s'était produit lors de la saison 1999 de Formule 1 lorsque Michael Schumacher, de retour à la compétition après plus de trois mois d'absence suite à une blessure reçue à la suite d'un violent accident à Silverstone, avait dû laisser, par deux fois, les commandes d'une course à son coéquipier Eddie Irvine, alors en lutte pour le titre avec Mika Häkkinen. C'était déjà en Malaisie, et déjà lors de la pénultième manche du championnat.

L'analogie est troublante quand on compare avec ce qui s'est produit hier à Sepang, lorsque Jorge Lorenzo a ouvert la porte, suite à une erreur de pilotage, à son coéquipier Andrea Dovizioso à cinq tours du drapeau à damier.

La victoire, une nécessité pour Dovizioso

Le futur vainqueur de l'épreuve évoluait à ce moment-là en deuxième position, alors que son adversaire au championnat, Marc Márquez, occupait pour sa part la quatrième place, en proie à un déficit d'adhérence avec sa Honda. 

Un classement insuffisant pour Dovizioso, qui devait impérativement reprendre à minima neuf points à son rival pour faire perdurer ses chances de sacre jusqu'à Valence. Mais l'Italien a bénéficié d'une occasion unique de prendre la tête à l'entrée du dernier quart de course, suite à un écart de Lorenzo dans le dernier virage. Le numéro 4 n'en demandait pas temps, et a ainsi pu filer vers sa sixième victoire de l'année, emmenant le premier doublé Ducati depuis celui obtenu l'an passé en Autriche. 

Mais contrairement au précédent de 1999, où il a rapidement été clair que Schumacher avait fait le jeu de Ferrari et surtout de son coéquipier nord-irlandais, le schéma observé hier laisse bien plus de place au doute. 

Lorenzo lui-même s'est défendu en conférence de presse de toute manœuvre visant à favoriser Dovizioso, et de tout message reçu depuis le muret des stands Ducati. "Honnêtement je n'ai rien vu", a-t-il assuré, catégorique. "J'étais juste concentré sur mes trajectoires, sur le prochain virage. Sur le tableau de bord, je n'ai prêté attention qu'au compte-tours, pour changer de vitesse au bon moment. Je savais ce que j'avais à faire, j'ai visé la victoire, mais je bloquais l'avant, c'était trop fou."

Un point de vue dans lequel abonde Dovizioso. "Je pense que Jorge est un gars intelligent, il a bien expliqué ce qu'il s'est passé. Je pense que c'était vraiment limite pour se battre aujourd'hui", a expliqué le transalpin, pour qui l'hypothèse de l'erreur de pilotage tient la corde. "Je veux dire, quand je me suis retrouvé seul, j'ai perdu l'avant. Quand lui s'est retrouvé seul, il a perdu l'avant également. Si vous vouliez attaquer, il n'y avait pas de marge pour essayer de jouer. Je pense qu'il a très bien piloté durant les trois-quarts de la course. Mais je l'ai vu faire quelques erreurs car il perdait du grip à l'arrière, et cela a créé des problèmes sur l'avant, j'ai pu m'apercevoir de cela dès les premiers tours. Il a donc été plus rapide à un certain moment, et moi à un autre." 

Reste que Lorenzo doit se mordre les doigts d'être encore passé à côté de sa première victoire chez les Rouges, lui qui devait initialement être le fer de lance des troupes de Bologne cette saison, et qui au lieu de cela a vu son voisin de garage le dominer tout au long de l'année.

La victoire, il y a d'ailleurs sans doute aspiré, après un début de course tonitruant et une seconde partie d'épreuve menée tambour battant. Preuve en est, les meilleurs tours qu'il a enchaînés alors que Dovizioso et lui venaient de prendre le dessus sur Johann Zarco dans la neuvième boucle. 

Le directeur général de Ducati Corse, Gigi Dall'Igna, se refuse pour sa part à mentionner le terme de consigne d'équipe, tout en laissant entendre que ses deux pilotes avaient sans doute été briefés avant la course, même si la décision finale leur revenait. "Jorge est un grand pilote, il comprend tout, et il a pris la bonne décision", a déclaré l'Italien au site officiel du MotoGP. 

"Il est évident que, dans certaines situations, il faut penser à l'équipe et aux personnes qui travaillent dur à la maison pour parvenir à ramener ce titre. Alors, certains choix, même s'ils sont douloureux, doivent être faits malgré tout", a-t-il ensuite porsuivi au micro de Sky Sports Italie. "Il me semble pouvoir dire que les deux pilotes ont été extrêmement intelligents durant la course, en prenant les risques nécessaires pour ramener ce doublé. Bravo à tous les deux et merci aussi à Jorge, qui aujourd'hui a assurément fait sa part du travail."

Jorge est un grand pilote, il comprend tout. Il a pris la bonne décision.

Gigi Dall'Igna, patron de Ducati Corse

Dovizioso toujours en course pour le titre mais qui n'a pas plus aujourd'hui son avenir entre ses mains qu'avant la Malaisie, reste donc à savoir si Lorenzo continuera de jouer collectif lors de la dernière manche, dans deux semaines à Valence, sur un circuit où le Majorquin s'est imposé quatre fois, et notamment lors des deux dernières éditions. 

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Viñales : "Dès le tour de mise en grille, je glissais partout"
Article suivant Dovizioso : "Trop facile d'avoir des regrets en fin de saison"

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France