Le virage 3 du Red Bull Ring inquiète toujours les pilotes

À nouveau théâtre de plusieurs accidents ce vendredi, le virage 3 est jugé trop dangereux par plusieurs pilotes, qui ne comprennent pas pourquoi le tracé n'a pas évolué depuis l'an dernier.

Miguel Oliveira, Red Bull KTM Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Un an après l'effroyable accident entre Johann Zarco et Franco Morbidelli, dont la moto avait été projetée et avait évité de peu Valentino Rossi et Maverick Viñales, le virage 3 du Red Bull Ring suscite toujours de nombreuses inquiétudes parmi les pilotes. Cette courbe serrée au terme d'une montée et d'une longue accélération est propice aux accidents, ce qui a déjà été confirmé ce vendredi matin.

En MotoGP, Iker Lecuona a chuté sans gravité mais Miguel Oliveira a été victime d'un lourd highside. Resté choqué après l'incident, le Portugais a passé des examens au centre médical et il ne souffre d'aucune fracture. En Moto2, Cameron Beaubier a de son côté fait un highside à la réaccélération et il est resté sur la piste mais n'a heureusement pas été percuté, avant de se relever sans blessure apparente.

 

Depuis l'accident de 2020, l'airfence placé devant le mur à l'intérieur du virage a été renforcé et le bac à gravier a été agrandi à l'entrée du virage, mais l'idée d'ajouter une chicane au niveau du virage 2 afin de ralentir les pilotes a été rejetée, même si cette évolution reste possible pour l'édition 2022. Cal Crutchlow peine à comprendre pourquoi le tracé est resté en l'état.

"Vous savez ce que je pense de ce virage et de ce circuit", a déclaré celui qui remplace Franco Morbidelli dans le team Petronas durant sa convalescence. "Je ne pense pas que c'est sûr sur la majeure partie du tracé, pas seulement entre les virages 2 et 3. Je n'assistais pas aux Commissions de sécurité l'an dernier mais j'étais à celle-là et ils avaient dit qu'ils 'changeraient' le tracé du circuit et je n'ai pas suivi la situation. Ils ne l'ont pas fait, ce qui me paraît étrange. C'est comme ça."

Crutchlow en appelle donc à la responsabilité des pilotes pour qu'ils évitent de générer des situations dangereuses à l'approche du virage 3 : "Je pense que les pilotes du MotoGP sont parmi les meilleurs de la grille. On comprend la situation. Tout le monde essaie de se respecter mais parfois on ne peut pas éviter une situation. Cet endroit est très dangereux sous la pluie et c'est l'un des pires endroits. Ils vont peut-être changer des choses dans la nuit mais je ne pense pas que ce sera le cas."

En conférence de presse, les propos de Crutchlow ont été appuyés par Fabio Quartararo et Joan Mir, également partisan d'une évolution du circuit : "On sait ce qu'il peut se passer dans ce virage", a rappelé le Champion du monde 2020. "Il faut le respecter et éviter des manœuvres [dangereuses]. On ne peut pas dire qu'on ne peut pas doubler à cet endroit, mais on sait que c'est dangereux, pas seulement pour nous mais aussi pour ceux qui prennent le virage. Je pense que c'est très dangereux. Il n'y a pas encore les mesures pour la sécurité. J'espère qu'on aura des évolutions l'an prochain."

La pluie, un danger supplémentaire

La météo capricieuse attendue ce week-end, en particulier le fort risque d'orages pour la journée de la course, est également source d'inquiétude. Pol Espargaró reconnaît que le danger est plus fort à Spielberg que sur d'autres pistes mais estime lui aussi que les pilotes devront avant tout éviter toute manœuvre inconsidérée.

"C'est sûr que c'est un circuit vraiment très rapide où les murs sont souvent proches, il y a eu un gros accident l'an dernier", a rappelé le Catalan. "C'est sûr qu'il y a des circuits plus sûrs que celui-là et la pluie n'aide pas parce que quand on chute sous la pluie, on va plus vite. Mais c'est comme ça, on ne peut rien y faire. Se plaindre ne change rien. On va rouler dans les conditions les plus sûres possibles. C'est une chose qui dépend des pilotes, on doit être responsables de nos actes en pilotant et être un peu plus prudents ici."

Jack Miller rappelle de son côté qu'une averse ne se contente pas de rendre la piste glissante dans les virages les plus dangereux mais peut créer des zones impraticables si de l'eau s'accumule : "Il y a une chose qui m'inquiète ici, rouler sous la pluie", a reconnu le pilote Ducati. "Avec les gros niveaux d'élévation aux virages 1 et 3, l'eau revient sur la piste et créé de l'aquaplaning, ce n'est pas idéal."

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Avec Angus Martin

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