Petrucci : "Je continuerai à courir. Où ? Je ne sais pas"

L'officialisation de Raúl Fernández chez Tech3, samedi, a entériné le départ de Danilo Petrucci. Le pressentant déjà fortement depuis plusieurs semaines, le pilote italien a pris des contacts, mais assure ne pas encore savoir de quoi sera fait son avenir.

Danilo Petrucci, KTM Tech3

Danilo Petrucci, KTM Tech3

Gold and Goose / Motorsport Images

Alors que KTM lui a montré la porte de sortie après quelques mois de collaboration seulement, Danilo Petrucci apparaît résigné à l'idée que cela marque tout bonnement la fin de sa carrière en MotoGP. Il reste pourtant officiellement quatre guidons à attribuer sur le plateau 2022, mais l'approche de nouvelles annonces, attendues dans les prochains jours, ne laisse visiblement plus d'espoir à l'Italien. Il ne sera pas le jeune pilote que veulent aligner Petronas et VR46, et les deux guidons d'usine proposés par Yamaha et Aprilia semblent destinés respectivement à Franco Morbidelli et Maverick Viñales.

Une chose est certaine, Petrucci assure n'avoir "aucune volonté d'être pilote d'essais" et souhaiter continuer à courir, sentant à 30 ans qu'il a encore beaucoup à donner. Après ce qui est sa dixième saison en Grand Prix, il s'imagine à présent faire son retour dans les dérivées de la série ou ouvrir un nouveau chapitre en partant à l'aventure du Dakar.

"On va voir avant tout quelles sont les meilleures options", explique-t-il. "Au fond de moi je pense être compétitif. Il est clair qu'il faut quelque chose qui soit fait pour moi, car j'ai un physique spécial pour un pilote − malheureusement, pas spécial dans le bon sens du terme. On verra, je n'exclus rien. J'ai la même émotion quand je monte sur la MotoGP que quand je vais m'entraîner avec ma moto de cross. Ma concentration est la même et c'est ce que j'ai toujours voulu faire depuis que je suis enfant. Il est certain que je continuerai à courir. Où ? Je ne sais pas. Probablement là où il y aura le plus de confiance et d'amusement."

Sentant le vent tourner chez KTM depuis plusieurs semaines, Petrucci n'a pas attendu pour prendre des contacts, mais lorsqu'il nous explique l'avoir notamment fait en MotoGP, on comprend à demi-mot qu'il n'y a eu aucun coup de foudre. "Je pense qu'il faut surtout comprendre qui veut me faire courir et pas où je veux courir moi", répond-il en effet, "où je trouverai la même confiance [que celle que j'accorderai], parce que les choses se font à deux. Donc [j'irai] là où je comprendrai qu'il y a le plus de confiance et la volonté de bien faire avec moi, ce n'est pas juste un échiquier. Oui, on est allé parler un peu partout et, clairement, il y a des places disponibles en Superbike, en MotoGP et ailleurs. Mais maintenant on peut aller discuter librement et on va le faire avec ceux qui ont la volonté de me parler. Je n'ai pas à convaincre quelqu'un."

Mon rêve d'enfant était de gagner le Championnat du monde et je commence à comprendre que ça n'est plus possible.

Danilo Petrucci

Avant de rejoindre le MotoGP, Petrucci a couru un peu plus de quatre ans en Superstock 600 et 1000, terminant notamment vice-champion avec la plus grosse cylindrée, mais il n'a en revanche jamais été engagé dans la catégorie Superbike. S'il n'exclut pas la possibilité d'y tenter sa chance, il ne cache pas non plus son attrait pour le tout-terrain, qu'il s'agisse de motocross ou de rallye-raid, deux disciplines qu'il connaît grâce à ses entraînements ou à des expériences en course pendant l'hiver.

"Clairement, on a envisagé l'idée que je puisse courir en Superbike s'il n'y a pas la possibilité de le faire ailleurs [en MotoGP]", confirmait-il encore vendredi. "Actuellement, c'est à moi de comprendre ce que j'aimerais faire, parce que j'aime piloter des motos et être aussi rapide que possible. Je l'ai fait en MotoGP, mais il n'est pas exclu que je puisse aussi le faire ailleurs, à commencer par le championnat régional de motocross jusqu'aux échelons plus haut. L'année prochaine, c'est ça que j'aimerais faire, mais on verra dans quelle catégorie."

"J'ai accompli plus que ce à quoi je m'attendais. Bien sûr, mon rêve d'enfant était de gagner le Championnat du monde et je commence à comprendre que ça n'est plus possible. J'ai été assez proche du sommet, surtout en 2019 où j'ai été troisième [une bonne partie de] la saison. Ce que je veux le plus, c'est piloter une moto, et cette dernière saison en particulier je me suis plus amusé en dirt bike avec mes amis qu'en venant sur les courses, même si je fais de mon mieux. Alors je pense qu'il est temps d'y réfléchir. Je ne sais pas, sincèrement", indiquait-il samedi soir.

Il faudra également se poser la question d'un possible engagement avec KTM sur le Dakar, que Pit Beirer lui-même disait vouloir soutenir, car l'annonce maladroite de ce week-end a quelque peu refroidi les liens entre le pilote et le directeur de la compétition. Alors que, la veille de l'annonce, il réitérait son intérêt et exprimait son souhait de parler à KTM afin de comprendre tout simplement leurs projets avec lui, samedi soir le ton de Petrucci avait radicalement changé, échaudé par la manière dont il a été traité. "Je leur ai promis que je resterais de toute façon un de leurs clients, je continuerai à acheter leurs motos à l'avenir", a-t-il fait remarquer, narquois.

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Qu'en sera-t-il de ce qui semble devoir être ses trois derniers mois en MotoGP, alors que les performances ne sont pas au rendez-vous et que la fin de son contrat est à présent certaine ? "Je le savais depuis de nombreux jours et je n'ai pas changé mon approche, rien. Je suis plus surpris par l'attitude de certaines personnes, mais quand je suis sur la moto je fais toujours de mon mieux, parce que j'ai compris durant toutes ces années que je dois rouler pour moi-même, pour mon instinct et pour ce que j'aime le plus, qui est de piloter des motos, pas parce que je ne sais pas si je vais courir l'année suivante", a pointé le pilote.

"Ces deux dernières années, le MotoGP a été très serré, le niveau très élevé et mon poids et ma taille sont vraiment très différents, malheureusement, alors c'est devenu vraiment très difficile d'être compétitif. Je sais que je le suis, parce que j'ai gagné une course en MotoGP il y a moins d'un an et très peu de gens peuvent en dire autant ici", a rappelé l'Italien. "Rien ne change et jusqu'à la fin de l'année je vais faire de mon mieux. L'année dernière, au Mans, personne ne s'attendait à ce que je gagne et pourtant j'ai gagné la course, ce qui n'est quand même pas rien."

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