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Pour De Puniet, KTM doit écouter Zarco dans son développement

Le Français, qui a participé aux essais privés de la marque autrichienne, comprend les difficultés identifiées par Johann Zarco et estime que son avis mérite d'être attentivement écouté.

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

La KTM, Randy de Puniet la connaît. Pas uniquement pour avoir participé au programme d'essais de 2016, préparatoire aux débuts de la RC16 en compétition, mais aussi pour avoir rejoint à nouveau l'équipe de tests l'an dernier après la blessure de Mika Kallio, ce qui lui a permis de cumuler les kilomètres avec une moto ayant déjà fortement évolué depuis ses débuts.

Après deux ans d'engagement en Grand Prix, et alors qu'un premier podium est venu récompenser les efforts de Mattighofen en fin de saison dernière, sous la pluie de Valence, Johann Zarco a rejoint le navire autrichien fort de ses deux ans d'expérience sur la Yamaha. Passer d'une moto réputée pour son aisance de pilotage à une machine encore rétive n'est pas chose facile pour le Français, qui sait qu'il s'investit dans un travail de longue haleine afin de faire progresser la RC16 sur les points perfectibles qu'il a pu identifier, et sur lesquels Randy de Puniet semble concorder.

"Le problème de cette moto, c'est qu'elle est difficile en entrée de virage – et c'est ce que ressent Johann – et c'est donc une moto qui est physique", explique le pilote francilien à Motorsport.com, par ailleurs admiratif du chemin déjà parcouru : "Quand on voit le niveau de performances des autres usines, ce qu'ils font est loin d'être ridicule : 12 secondes de retard sur le premier [pour Pol Espargaró à Losail, ndlr] et 15 [pour Johann Zarco]. Par contre, ils sont 12e et 15e, donc on se dit que les centièmes vont être difficiles à aller chercher."

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Pour tenter de gommer l'écart qui sépare encore KTM des top teams, il faudrait selon De Puniet que la marque soit à l'écoute de sa nouvelle recrue afin d'orienter au mieux son développement. "Je pense qu'il faut qu'ils écoutent Johann sur la direction à prendre pour que cette moto soit plus facile, puisqu'il sort justement d'une moto plus 'facile à piloter'", souligne-t-il. "C'est bien d'écouter les deux [pilotes], mais je pense que c'est bien de prendre en compte ce que dit Johann : ce qu'il va faire sur la moto va servir aux autres, forcément, parce que tout le monde se plaint de la même chose."

Lors des essais auxquels il a pris part à partir du mois d'août l'année dernière, Randy de Puniet avait identifié les mêmes points faibles que ceux pointés du doigt par son compatriote cet hiver : "On a fait beaucoup de séances d'essais, on a essayé énormément de choses, les points que j'ai soulevés sont ceux que soulève Johann et ceux que soulèvent les autres."

"Une fois qu'ils ont adapté la moto à mon style de pilotage, j'ai réussi à faire des chronos très intéressants à Valence. J'avais vraiment retrouvé un bon rythme", explique-t-il, admettant ne pas avoir été à l'aise avec cette machine lors des premiers roulages, avant de gagner en performance lorsqu'elle a été réglée en adéquation avec ses goûts. "À un moment, ils me l'ont réglée et j'ai gagné une seconde et demie", poursuit-il. "J'étais même plus rapide, par exemple, que Pol Espargaró à Valence. Je leur ai dit que, là, je pouvais vraiment mettre la moto en défaut. Avant, je pouvais dégrossir et dire 'Ça c'est mieux, ça c'est moins bien' par rapport à des pièces, mais pas sur la performance."

Randy de Puniet

Des motos impossibles à piloter sans ailerons

Parmi les six constructeurs engagés en MotoGP, KTM est en quelque sorte la figure de proue du combat anti-aéro, le groupe autrichien étant actuellement l'un des protagonistes de la réclamation portée à l'encontre de Ducati dans le cas de l'ailette utilisée au Qatar, mais ayant plus globalement toujours été réticent à suivre la multiplication d'appendices apparus sur les machines au fil des mois. Et sur ce point, Randy de Puniet semble parfaitement d'accord.

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"Les motos ne ressemblent plus à des motos, avec tous ces ailerons. Franchement, il faudrait arrêter, parce que ça dénature un petit peu la machine", juge celui qui disputera cette année la nouvelle Coupe du monde MotoE et qui, à l'instar de Pit Beirer, craint que l'escalade soit sans limite – "Bientôt on va se retrouver avec des ailerons sur les selles !" Problème : les appendices œuvrent aussi à la stabilisation de machines qui, à ce stade de leur développement, pourraient difficilement s'en passer. "Pour avoir essayé les motos, sans aileron c'est limite inconduisible", concède De Puniet. "Donc soit ils arrêtent tout et là il faut refaire encore des carénages [sans ailerons], soit ils 'figent' tout [en l'état]."

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