Le départ de Jorge Martín a poussé KTM à conclure des "contrats sérieux"

Le départ de Jorge Martín chez Ducati a été un élément déclencheur pour le groupe autrichien, le poussant à renforcer par la suite les clauses de rupture des contrats de ses pilotes, et même du reste de ses employés.

Stefan Pierer, PDG KTM

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Stefan Pierer, PDG de KTM, a joué un rôle clé ces derniers jours pour débloquer la situation de Raúl Fernández. Il a permis au jeune pilote espagnol de s'engager avec RNF et Aprilia, après avoir accepté de revoir à la baisse la clause de rupture du contrat qui liait Fernández à KTM jusque fin 2023, plusieurs mois après que celui-ci a annoncé son souhait de partir.

Le cas de Raúl Fernández n'est que l'un des exemples des nombreux conflits que KTM a pu connaître avec ses pilotes lorsqu'il s'est agi de s'accorder sur leurs conditions de départ. On peut notamment citer l'exemple de Pol Espargaró, lorsque celui-ci a signé avec Honda en vue de la saison 2021, ou encore Remy Gardner, actuel coéquipier de Fernández, qui a exprimé son amertume dans une phrase sibylline il y a deux semaines en Autriche.

Mais, de tous, il y a bien un cas qui aura marqué KTM : celui de Jorge Martín, que la marque n'a pas eu d'autre choix que de laisser partir chez Ducati il y a deux ans, alors qu'il était promis à une promotion en MotoGP sur la RC16. L'Espagnol avait profité d'une faille dans son contrat engendrée par les circonstances exceptionnelles liées à la pandémie de COVID-19 pour invalider la clause de renouvellement que KTM entendait activer, et il s'était ainsi libéré pour rejoindre Pramac et le constructeur italien.

Cet épisode a poussé le constructeur de Mattighofen à renforcer les conditions dans lesquelles sont libérés ses pilotes, ce dont Raúl Fernández allait ensuite faire les frais. "Le cas de Martín ne se reproduira pas. Il est la raison pour laquelle nous établissons maintenant des contrats sérieux, qui stipulent clairement que tout pilote qui veut partir et qui a un contrat en vigueur doit payer une certaine somme pour le faire", explique en effet Stefan Pierer à Motorsport.com.

Et le patron autrichien d'ajouter : "Nous avons libéré Jorge parce que c'est un bon garçon et nous ne voulions pas entraver sa carrière. Mais c'est nous qui l'avons laissé partir." Une version des faits qui ne correspond pas exactement à ce qu'en dit l'entourage du pilote, qui assure que les discussions n'avaient pas été tout à fait amicales.

Et si tous ces imbroglios étaient, dans une certaine mesure, contre-productifs pour l'image de la marque ? Stefan Pierer rejette, lui, toute la responsabilité sur le comportement des pilotes et de leur entourage.

"Soyons clairs : si le comportement du pilote ne correspond pas aux valeurs de notre famille, nous ne penserons plus à lui. Cela a été la situation de Raúl et de sa famille. Nous avions déjà l'expérience de parents compliqués, à commencer par Casey Stoner. Ou avec le père de Miguel [Oliveira], qui n'est pas la personne avec laquelle il est le plus facile de s'entendre. KTM investit beaucoup sur eux, mais la relation et le respect doivent être à double sens", explique-t-il.

KTM semble en tout cas prendre très mal, plus que n'importe quel autre constructeur, le fait que ses employés puissent souhaiter partir. Et cela ne concerne pas que les pilotes : le départ de l'un des techniciens MotoGP de Mattighofen vers la concurrence a également entraîné l'introduction de pénalités pour les membres de l'équipe.

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