Le départ de Suzuki, "une motivation supplémentaire" pour les pilotes

Touchés par la décision brutale de Suzuki de quitter le MotoGP, blessés également par le manque d'empathie de la direction générale du groupe dans l'annonce de ce choix, Álex Rins et Joan Mir veulent puiser dans leur déception la force de se battre pour le titre.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Photo de: Dorna

L.B., Le Mans – Le retour de l'équipe Suzuki dans le paddock MotoGP était attendu avec autant d'impatience que de consternation, dix jours après que ses membres ont appris de leurs responsables la décision brutale prise par le quartier général japonais, celui d'un départ du championnat dès la fin de cette saison.

Une nouvelle inattendue, tombée alors que débute la première année du contrat de cinq ans de Suzuki avec la Dorna mais aussi alors que les deux pilotes étaient en pleine négociation de leur prolongation de contrat. L'information a provoqué la stupeur tant auprès de la cinquantaine de personnes concernées que des équipes concurrentes et des observateurs du championnat, dans ce qui semble être un mauvais remake de la fin du précédent programme, en 2011.

Croiser les hommes en bleu ce jeudi dans les allées du circuit du Mans, c'est leur témoigner du soutien unanime d'un microcosme touché par la rudesse de cette annonce qui les a tous cueillis, s'enquérir aussi de ce que l'avenir pourra leur réserver individuellement. Et puis le Grand Prix se met en marche malgré tout, avec son programme routinier qui débute par l'enchaînement des points presse des pilotes en cette veille de premiers essais libres.

Álex Rins et Joan Mir se sont présentés face aux journalistes cet après-midi pour livrer leur première réaction après quelques jours de coupure, ayant tous deux appris l'information à l'issue du test post-course de Jerez. Le Catalan, qui a expliqué avoir fondu en larmes de même que Shinichi Sahara lors de leur entretien, affichait cet après-midi ce sourire triste des lendemains de choc, s'exprimant avec fatalité et une certaine douceur. Son coéquipier, le visage bien plus tendu, a eu plus de peine à livrer ses émotions, mais sa colère était palpable.

"Je suis en colère à cause de cette décision que quelqu'un a prise", a admis Joan Mir. "L'équipe est vraiment super. C'est l'une des équipes spéciales du paddock, tout le monde connaît les personnes qui y travaillent. Ça n'est pas que cette équipe est spéciale parce que c'est Suzuki. OK, c'est Suzuki, mais ce sont les personnes qui travaillent dans cette équipe qui la rendent si spéciale et qui donnent de la valeur au travail que l'on fait."

"Je suis arrivé ici il y a quatre ans mais il y a beaucoup de personnes qui étaient là avant moi et qui ont travaillé dur pour que l'on devienne Champions du monde en 2020, pour que l'on finisse en troisième position l'année dernière et pour que l'on se batte à nouveau aujourd'hui [pour le titre]. Depuis que je suis arrivé, c'est un constructeur qui, normalement, se bat pour le championnat chaque année."

Le timing de la décision prise par la direction générale de Suzuki peut paraître d'autant plus injuste que l'équipe réalisait un début de saison solide, notamment avec Álex Rins qui avait entamé ce week-end de Jerez à égalité de points avec le leader du championnat, Fabio Quartararo, et qui est actuellement quatrième, sept points devant Joan Mir.

"On doit continuer à faire ce qu'on faisait lors des dernières courses", a affirmé le #42 à la veille de son retour en piste, semblant déjà avoir retrouvé l'envie de rebondir. "Je veux continuer à aborder les courses les unes après les autres et cette histoire me donne une motivation supplémentaire, sincèrement, parce qu'on a la moto. Je pense qu'on n'a jamais eu une moto aussi bonne chez Suzuki donc on veut leur montrer qu'ils ont pris une mauvaise décision."

"Pour moi aussi", a réagi Mir lorsqu'il a été interrogé sur ce sentiment exprimé par son coéquipier. "On peut le prendre de deux façons différentes, le prendre comme une motivation supplémentaire ou bien se laisser abattre. Ce serait normal aussi de se laisser abattre dans une situation comme celle-ci, mais je vais le prendre différemment. Je pense qu'on a beaucoup plus à montrer cette année. On ne s'est pas encore exprimé dans ce championnat. Je sais qu'on a un très bon package et de très bonnes personnes dans l'équipe, qui ont probablement la même motivation que nous pour terminer de la meilleure façon possible avec Suzuki."

"Maintenant la motivation est différente. Avant, c'était d'obtenir de bons résultats et de faire de bonnes choses pour Suzuki, d'essayer de continuer de la meilleure façon, mais maintenant c'est différent. Il faut qu'on termine la saison de la meilleure façon. On est en mesure de se battre pour le championnat jusqu'à la dernière course pour donner au team un bon résultat à la fin de l'année. Rien ne me rendrait plus heureux", a conclu Mir.

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Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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