Di Giannantonio veut s'inspirer de la "confiance" de Bastianini

Fabio Di Giannantonio estime que c'est avant tout la confiance dans la moto qui le sépare de son coéquipier Enea Bastianini pour le moment. Le rookie italien doit apprendre à piloter la Ducati "naturellement" pour progresser.

Fabio Di Giannantonio, Gresini Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Parmi les cinq rookies du plateau 2022, seuls Darryn Binder et Fabio Di Giannantonio sont alignés aux côtés d'un pilote ayant déjà gagné en MotoGP, Andrea Dovizioso pour le premier et Enea Bastianini pour le second. Si Dovizioso peine encore à trouver ses marques sur la Yamaha, Bastianini est dans une forme ascendante, aux deux podiums conquis fin 2021 s'étant ajoutée une victoire au Qatar dans le premier Grand Prix de la saison, et ses performances sont susceptibles d'aider Di Giannantonio dans son apprentissage. Le natif de Rome veut profiter de l'expérience de son coéquipier et des riches informations dont dispose le clan Ducati.

"Ce qui est bien avec les performances d'Enea, c'est qu'on partage les données donc on peut comprendre comment il a réalisé sa performance [au Qatar] et comment il a préparé la course", explique Di Giannantonio. "Pour nous, c'est très important d'avoir le soutien de Ducati et toutes ces informations partagées. Ça montre aussi qu'avec cette moto, on peut faire de très bonnes choses, surtout dans la première partie de l'année, pendant que la moto 2022 est en développement."

Les pilotes Gresini disposent en effet de la Ducati 2021, machine éprouvée et dominatrice dans les dernières courses la saison passée. Bastianini a découvert cette moto lors du test de Sepang et a immédiatement été performant à son guidon. Selon di Giannantonio, la première saison de son compatriote en MotoGP, en 2021, lui a permis d'acquérir une certaine aisance indispensable pour briller au plus haut niveau.

"Il a une grande confiance sur la moto, disons que c'est une 'vraie' confiance en la moto. Il peut se concentrer uniquement sur le style de pilotage et, en MotoGP, ça aide beaucoup. On peut faire de gros progrès dans les chronos et dans la vitesse si on travaille sur son style de pilotage. Si on essaie juste de piloter la moto et de contourner les problèmes auxquels on est confrontés, on perd un demi-dixième par virage. À la fin du tour, ça fait une seconde et on est dernier."

Fabio Di Giannantonio, Gresini Racing MotoGP

"C'est la plus grosse différence en MotoGP : on voit que les leaders pilotent vraiment la moto comme ils le veulent, naturellement. S'ils ont besoin de mettre plus de poids, ou moins, ils le font naturellement. Me concernant, je fais des choses pour éviter des problèmes ou des choses que je n'aime pas sur la moto, donc ça me rend plus lent. [Bastianini] a aussi une expérience d'un an. C'est un tout : la moto, les réglages et aussi l'expérience qu'il a prise en un an."

Di Giannantonio est convaincu qu'il pourra découvrir ce qui fait la force de son coéquipier : "Je pense être bon pour analyser les données. Quand je les vois, je comprends très bien ce qu'il se passe en piste. En regardant les données d'Enea, je vois ce que je peux améliorer de mon côté. C'est une bonne chose."

Di Giannantonio a trouvé la bonne voie dans les réglages

L'analyse des données d'Enea Bastianini pourrait aussi permettre à Fabio Di Giannantonio de ne pas se fourvoyer dans la préparation des courses. Les tests de pré-saison et le GP du Qatar ont ainsi servi de leçon au #49, "plus lent que prévu" à cause d'une mauvaise direction prise dans les réglages : "On a fait des erreurs dans la préparation du week-end [de Losail] et je n'avais pas d'aussi bonnes sensations sur l'avant qu'au début, pour attaquer et être plus rapide, je n'avais plus la constance pour faire de meilleurs temps."

"En MotoGP, il est très important d'avoir de bonnes sensations sur l'avant, surtout pour freiner très fort, très tard, et pour attaquer", précise-t-il. "Si on n'a pas de bonnes sensations sur l'avant, on ne peut pas attaquer, on ne peut pas pousser. Avec l'avant on peut attaquer plus ou moins comme on le veut. Ce n'est pas comme en Moto2 où c'est presque l'inverse : il faut être vraiment, vraiment prudent sur l'avant parce que l'arrière donne beaucoup d'adhérence. [En MotoGP], si on perd l'avant, si on perd la confiance avec l'avant, on perd tout, on est plus lent."

Fabio Di Giannantonio, Gresini Racing

Gresini a vite corrigé le tir : au cours de la première journée en piste au GP d'Indonésie, l'équipe a fait un "très gros changement" sur la moto de Fabio Di Giannantonio, qui a immédiatement porté ses fruits, le rookie sentant justement "de gros progrès sur l'avant" et l'amélioration de son style de pilotage. Il a mis en œuvre ses progrès en atteignant pour la première fois la Q2 à Mandalika, profitant d'un tour dans la roue de Pecco Bagnaia. En revanche, sa course a été compromise par la forte pluie, des conditions qu'il découvrait avec la Ducati, et sa 11e place sur la grille ne l'a mené qu'à la 18e position sous le drapeau à damier.

Les ajustements à faire pendant une course sont devenus "naturels"

L'enchaînement des Grands Prix permettra à Di Giannantonio de mieux maîtriser les réglages de sa Ducati mais il estime avoir déjà acquis les automatismes nécessaires pour faire des ajustements pendant un tour rapide ou une course : "Au début, tout le monde me disait 'il faut que tu sois fort et que tu connaisses tout' mais c'est différent : je ne dois pas faire ces choses parce qu'elles sont nécessaires, mais parce qu'elles me rendent plus rapide, donc c'est naturel."

"Si je change le réglage de trois crans sur le frein arrière au premier virage parce que ça me permet d'être plus rapide, je n'y réfléchis pas, je le fais immédiatement. Si je dois changer une cartographie en course parce que ça me rend plus rapide, je le fais."

Di Giannantonio estime par ailleurs que son adaptation au MotoGP a été facilitée par sa connaissance de l'équipe Gresini, pour qui il a déjà couru en Moto3 et Moto2 : "Travailler dans la même équipe depuis longtemps aide sous de nombreux aspects. C'est bénéfique quand on fait ce gros saut et qu'on arrive dans cette catégorie, parce qu'on n'a pas à se comprendre ou à apprendre les méthodes de travail. On connaît déjà tout ça donc on peut passer à l'étape suivante."

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