Né en 1993 (d'où son numéro de course) à Lleida, le petit Marc commence la moto à quatre ans, lorsqu'il en demande une pour Noël. Il se lance rapidement dans la compétition et la moto ne va plus quitter sa vie. Márquez a 15 ans lorsqu'il fait ses débuts en Championnat du monde. Il signe son premier podium quelques semaines plus tard, en terminant troisième du Grand Prix de Grande-Bretagne 125cc, à Donington Park, derrière ses futurs collègues du MotoGP, Scott Redding et Mike Di Meglio. Ainsi devenu le plus jeune à monter sur un podium mondial, il terminera treizième de cette saison, celle du titre de Di Meglio.
L'année suivante, au guidon d'une KTM officielle, Márquez gagne en régularité avec deux premières pole positions et un deuxième podium, à Jerez (photo). Il se classe huitième au championnat, alors que Julian Simon décroche le titre.
En 2010, toutes les pièces du puzzle sont réunies. Désormais sur Derbi, Márquez ouvre son compteur de victoires en Italie et, dès lors, on peine à l'arrêter : il remporte cinq courses d'affilée, puis cinq autres sur le reste de la saison.
Au terme de sa troisième saison dans la catégorie, Márquez remporte le titre 125cc à Valence, en battant Nico Terol dans la dernière manche. Il aura cumulé dix victoires et 12 pole positions cette année-là et fête son sacre avec Jorge Lorenzo et Toni Elías, Champions du monde respectifs en MotoGP et Moto2.
Márquez passe en Moto2 dans la foulée, avec un team qui lui est dédié. Après trois scores vierges dus à trois chutes, il remporte sa première victoire lors de sa quatrième course dans la catégorie, au Mans.
Il en remportera six de plus cette année-là pour atteindre un total de 17 succès en Championnat du monde. Il s'illustre aussi en passant 35 pilotes (!) pendant la course de Phillip Island, où il monte sur le podium après être parti du fond de la grille. Sa saison s'arrête là car une chute en Malaisie le met sur la touche. Malgré ses exploits, le titre lui échappe donc au profit de Stefan Bradl.
La saison suivante, Marc Márquez mène une bagarre incessante contre Pol Espargaró. Malgré une intersaison troublée par des problèmes de vue consécutifs de son accident de l'année précédente, il compte neuf victoires à son actif et remporte le titre lors de l'avant-dernière manche, à Phillip Island.
Après avoir coiffé la couronne Moto2, Márquez change de box et de monture pour les essais post-saison de Valence. Son passage en MotoGP a été confirmé dès le mois de juillet.
Au bout de ces deux premiers jours au guidon de la Honda RC213V, le rookie se trouve au septième rang du classement et à une seconde de son nouveau coéquipier, Dani Pedrosa, leader de la séance.
Aux côtés de Dani Pedrosa, Marc Márquez intègre l'équipe Repsol Honda, en remplacement de Casey Stoner, jeune retraité.
Marc Márquez devance ici Dani Pedrosa et Valentino Rossi lors de sa première course MotoGP, en 2013, sous les projecteurs du Qatar. Il terminera toutefois derrière Rossi (2e) et le vainqueur Jorge Lorenzo, signant un premier podium dès ses débuts.
Il ne faut pas longtemps à Márquez pour remporter sa première victoire MotoGP, puisqu'il y parvient dès le deuxième rendez-vous de la saison, à Austin. Il bat alors Pedrosa de 1"5 et entame une série de succès sur le sol américain… toujours ininterrompue aujourd'hui ! Cette victoire à 20 ans et 63 jours fait de lui le nouveau détenteur du record de précocité en catégorie reine, battant en cela Freddie Spencer.
Au Mans, il signe déjà sa deuxième pole position de la saison et un quatrième podium consécutif, tout en pilotant pour la première fois une MotoGP sous la pluie : il est le seul à avoir toujours figuré dans le top 3 depuis l'entame de la saison. Il se trouve alors en deuxième position du championnat, à six points de son coéquipier.
L'Espagnol tombe à plus de 300 km/h pendant les essais du Mugello. Malgré une grosse frayeur et un menton amoché, il prend le départ de la course, le dimanche. Toutefois, il part à nouveau à la faute et enregistre son premier abandon de la saison.
Il retrouve le chemin de la victoire en Allemagne et remporte alors quatre succès consécutifs qui le replacent en tête du championnat.
C'est l'une des images-phares de la saison 2013 : Márquez passe Rossi dans le fameux Corkscrew de Laguna Seca pour aller chercher sa troisième victoire de la saison, la 29e de sa carrière.
Mais le plus grand rival de Márquez en 2013, c'est Lorenzo, qui le bat à Silverstone pour l'empêcher de signer une cinquième victoire consécutive cet été-là. Avec une attaque payante dans le dernier tour, le Majorquin s'impose pour 0"081.
Après 10 podiums consécutifs, l'Espagnol est disqualifié du Grand Prix d'Australie pour avoir changé de monture en dehors de la fenêtre réglementaire décidée à cet effet, alors que la course est marquée par un pitstop obligatoire face à une usure excessive des pneus sur un bitume neuf.
Il ne s'impose plus cette année-là, mais retrouve néanmoins le chemin du podium au Japon, où il se classe deuxième.
Le duel Márquez-Lorenzo dure jusqu'à la dernière manche, à Valence. Malgré la victoire du Majorquin, sa troisième place permet au pilote Repsol Honda de remporter le titre. Il devient alors le plus jeune Champion du monde MotoGP de l'Histoire et le premier rookie à s'imposer depuis Kenny Roberts Sr.
À l'inverse de 2013, Márquez domine la saison 2014 sans partage. Ça commence au Qatar, où il signe la première pole position de l'année, puis ravit la victoire à Valentino Rossi.
Il enchaîne six pole positions d'affilée, dont trois en battant le précédent record, comme ici à Jerez.
Sur le nouveau circuit Termas de Río Hondo, il a beau chuter deux fois le jour des qualifications, il décroche là aussi la pole position.
Ses performances se confirment en course, puisqu'il remporte dix victoires consécutives, de la première manche du championnat jusqu'au Grand Prix d'Indianapolis (photo). Seuls Mick Doohan et Giacomo Agostini avaient réalisé un tel exploit jusqu'alors.
La série s'arrête à Brno où, malgré une nouvelle pole position, il doit se contenter de la quatrième place en course. C'est la première fois qu'il manque le podium "à la régulière", après en avoir été absent la saison précédente pour une chute au Mugello puis sa disqualification à Phillip Island.
Après un nouveau succès à Silverstone, l'Espagnol voit Valentino Rossi s'imposer dans la liesse à Misano, tandis que lui chute et doit se contenter de la 15e place, le plus faible résultat qu'il a obtenu à ce jour sur une course dont il a vu l'arrivée.
La série noire se poursuit en Aragón, où Marc Márquez chute alors qu'il tente de poursuivre sa course en pneus slicks sous la pluie.
Même si la seconde moitié de la saison n'a, certes, pas été au niveau de la première, Márquez peut néanmoins rapidement assurer son deuxième titre MotoGP, dès Motegi, sur les terres de Honda.
C'est en Champion déjà consacré qu'il fait son retour à la victoire sur le Grand Prix de Malaisie, près de deux mois après son dernier succès en date.
En s'imposant sur le dernier Grand Prix, à Valence, il termine la saison avec un score record de 13 victoires, soit 45 succès au total en Championnat du monde... cumulés en cinq saisons.
En 2015, Márquez a du mal à s'adapter à la nouvelle version de la RC213V et son début de saison s'en ressent. Au Qatar, lors du premier Grand Prix du championnat, il sort de la piste au premier virage et doit se contenter de la cinquième place finale après avoir remonté le peloton.
Le Texas lui réussit toujours autant et lui permet de s'imposer dès la deuxième manche de la saison. Avant cela, il s'illustre en signant une pole position magistrale... après une chute et un sprint en qualifications !
Il enchaîne avec une chute en Argentine, alors qu'il bataille contre Valentino Rossi et que les deux hommes se touchent. C'est la première de six courses consécutives sans victoire et le premier des six abandons sur chute qu'il connaîtra pendant la saison. Il l'admet, il tend à forcer pour compenser les faiblesses de sa moto, comme ici à Barcelone, où il ne tient pas le rythme de Lorenzo et finit au sol.
Après leur confrontation en Argentine, un nouvel acte se joue à Assen entre les deux champions. Márquez tente de prendre l'intérieur à l'entrée de la dernière chicane, mais Rossi passe hors-piste et finit par s'imposer.
Repassé au modèle précédent de châssis depuis Assen, il signe au Sachsenring (photo) ce qui n'est que son deuxième succès de l'année, qu'il accompagne du record de la pole et du circuit. Il n'y aura que trois autres victoires par la suite, bien loin des 13 succès de la saison précédente.
En revanche, Marc Márquez reste diablement rapide sur le tour lancé et signe huit pole positions tout au long de la saison, comme ici à Indianapolis.
Même s'il est déjà mathématiquement hors-jeu pour le titre, Marc Márquez triomphe à Phillip Island au terme d'une course de toute beauté qui le voit à la lutte, du premier au dernier tour, avec Jorge Lorenzo, Andrea Iannone et Valentino Rossi. Cette cinquième victoire de la saison est sa 24e en MotoGP et la 50e de sa carrière en Championnat du monde.
Quelques jours plus tard, Valentino Rossi l'accuse d'avoir joué avec ses adversaires pour le priver du podium australien et c'est dans une ambiance délétère que se dispute le Grand Prix de Malaisie. La confrontation entre les deux hommes atteint son paroxysme et Márquez chute après un contact contre la moto de Rossi.
La saison se termine à Valence, dans la polémique. Márquez termine deuxième derrière Lorenzo, sacré Champion du monde, tandis que Rossi lui reproche de ne rien avoir tenté pour priver l'Espagnol de la victoire...
2015 a été une saison éprouvante et il faut en tirer les leçons. Márquez mise à présent sur la régularité en attaquant uniquement lorsque c'est possible. Première récompense : un podium au Qatar, où la victoire est inatteignable.
Plus question de tomber en course, uniquement sur les podiums ! En Argentine, il s'impose grâce à une stratégie parfaite et prend en quelque sorte sa revanche du GP d'Australie 2013 puisqu'il maîtrise cette fois le passage obligé par les stands.
Les États-Unis lui réussissent toujours autant et il signe à Austin sa deuxième victoire de la saison, mais aussi la dixième consécutive sur le continent américain. Il s'agit de son 26e succès personnel en catégorie reine, ce qui lui permet de dépasser Kevin Schwantz dans les tablettes.
S'ensuivent cinq courses sans victoire, mais cette fois, l'Espagnol sait se montrer prudent et assurer autant de points que possible. Il ne chute qu'une fois, au Mans, mais parvient tout de même à terminer 13e avec une moto endommagée.
À Barcelone, alors que Luis Salom vient de perdre la vie et que lui poursuit sa série de podiums, il voit ses relations avec Valentino Rossi se détendre enfin. Par la même occasion, l'Espagnol prend définitivement la tête du championnat.
Quel meilleur Grand Prix que celui d'Allemagne pour retrouver la victoire ? Il s'y impose pour la septième année consécutive !
Après un nouveau podium à Brno, Márquez compte 53 points d'avance sur Rossi et 59 sur Lorenzo.
Après plusieurs sages arrivées dans le top 5, il retrouve la victoire en Aragón et devient ainsi, à 23 ans,
l'égal de Mick Doohan et de ses 54 succès. Son avance au championnat lui offre par ailleurs une première balle de match.
Et l'essai est aussitôt transformé ! Alors qu'il n'avait jamais réussi à s'imposer à Motegi en MotoGP, Marc Márquez fait triompher Honda à domicile et profite de l'abandon de ses deux rivaux pour coiffer la couronne. Il s'agit, déjà, de son troisième titre MotoGP et du cinquième toutes catégories confondues. À 23 ans,
il a déjà tout d'un grand !
Après des essais hivernaux quelque peu chaotiques, Marc Márquez débute la défense de son titre au Qatar au cours d'un Grand Prix perturbé par des précipitations, qui contraignent la direction de course à annuler les qualifications. La course de celui qui est alors triple Champion du monde MotoGP est mouvementée : percuté par Iannone, le numéro 93 rallie tout de même l'arrivée en quatrième position, devant Pedrosa, mais derrière les deux pilotes Yamaha, ainsi qu'un certain Dovizioso.
Ça va déjà mieux lors de la manche suivante, en Argentine, où le pilote Honda signe la pole position. Bien parti pour capitaliser le dimanche, Márquez chute finalement alors qu'il est en tête de la course, laissant Viñales engranger une seconde victoire de rang. L'écart entre les deux hommes est de 37 points, et la situation semble bien mal embarquée.
Mais Márquez a ses circuits fétiches, sur lesquels il s'avère vraiment imbattable. C'est le cas d'Austin, où il signe une nouvelle pole position, cette fois-ci suivie de la victoire, sa première de la saison. De quoi susciter de l'espoir, d'autant plus que Viñales subit son premier abandon de l'année.
Si ses trois premières saisons avaient été celles des prises de risque à tout-va, et celle de 2016 de la régularité, 2017 aura été celle de l'attaque à bon escient. Entendez par là la recherche constante de la limite, mais uniquement lors des essais ! L'Espagnol multiplie ainsi les chutes, que ce soit en essais ou en qualifications, et même… lors d'une simulation de changement de motos ! Mais le résultat est là le dimanche, avec une deuxième place obtenue dans le sillage de Dovizioso, qui signe sa deuxième victoire de l'année, et se dessine de plus en plus comme un rival crédible pour le titre.
Austin n'est pas le seul jardin où Márquez se sent particulièrement à l'aise. Le Sachsenring a également les faveurs du pilote Honda, qui s'y est
imposé non-stop depuis 2010, alors qu'il évoluait en 125cc. 2017 ne déroge pas à la règle, et l'Ibère signe sa deuxième victoire de la saison juste avant la trêve estivale, reprenant de justesse la tête du championnat…
Si ses deux premiers succès de l'année ont été acquis sur deux circuits situés dans sa "zone de confort", pour reprendre une expression en vogue, la troisième victoire de Márquez a lieu sur un tracé où il ne s'était imposé qu'une seule fois en MotoGP jusqu'ici : Brno. Le Catalan fait ainsi l'étal de son génie tactique, en mettant à profit la règle du flag-to-flag dès le deuxième tour, pour chausser des pneus slicks. Reparti bon dernier, ce pari s'avère payant quelques boucles plus tard, lorsqu'il resurgit en tête de la course pour remporter l'épreuve avec plus de 12 secondes d'avance sur son coéquipier Dani Pedrosa.
C'est dans les montagnes de Styrie que le MotoGP a sans doute compris que le duel final de cette saison 2017 allait opposer, non pas Márquez à Viñales, mais Márquez à Dovizioso. L'Italien y remporte en effet sa troisième victoire de l'année, et ce malgré une attaque dans le tout dernier virage de son rival espagnol.
Qui a dit que Márquez ne prenait plus de risques en 2017 ? Sous la pluie de Misano, le numéro 93 mène une sublime course d'attaque et revient comme un boulet de canon sur Danilo Petrucci, qui croît bien tenir là son premier succès en MotoGP dans des conditions qu'il affectionne. Mais c'est mal connaître Márquez, qui lui fait l'intérieur dans le dernier tour, et accroche une quatrième victoire cette année à son tableau de chasse.
On prend les mêmes et on recommence, en y ajoutant de la pluie ! Márquez et Dovizioso se battent de nouveau comme des chiffonniers dans les derniers tours, selon un scénario qui n'est pas sans rappeler celui de l'Autriche deux mois plus tôt. Même attaque dans le dernier virage de Márquez, et même contre-trajectoire de Dovizioso, qui s'impose et revient à 11 points de l'Ibère au championnat.
La meilleure défense, c'est l'attaque, a-t-on coutume de dire. Acculé, Márquez va en faire la formidable démonstration dès la manche suivante, en Australie, en signant un nouveau succès alors que son adversaire de chez Ducati sombre en 13e position. Une victoire qui jouera un rôle capital dans la nette avance de l'Espagnol à l'approche de la dernière manche, à Valence.
Comme lors de son premier sacre en MotoGP, c'est avec une troisième place que l'Espagnol va décrocher un quatrième titre dans la catégorie reine, le sixième de sa carrière en Grand Prix.
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