Dur de passer de la Ducati à une autre moto ? Dall'Igna ne se l'explique pas

Que faut-il voir derrière les difficultés d'adaptation d'anciens pilotes Ducati à de nouvelles machines ? Aucune satisfaction amère pour Gigi Dall'Igna, mais peut-être le signe de trop d'attentes de la part de la moto selon Casey Stoner.

Andrea Dovizioso, RNF Racing

Andrea Dovizioso, RNF Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

La saison 2021 a vu le renouvellement complet du line-up de l'équipe officielle Ducati, avec le départ de Danilo Petrucci pour le clan KTM et celui d'Andrea Dovizioso pour Yamaha, après un passage par Aprilia pour des essais privés. Deux changements majeurs qui se sont révélés complexes pour ces pilotes, pourtant habitués à jouer les premiers rôles lorsqu'ils étaient en rouge.

Si l'arrivée de Petrucci chez Tech3 a coïncidé avec une période difficile de KTM, en recul cette année, le pilote italien n'a eu que peu de temps pour faire ses preuves sur la RC16 avant d'être remplacé par un prometteur pilote venu du Moto2. Tout au long de la saison, toutefois, il aura été confronté à une adaptation complexe de son physique et de son pilotage.

Dovizioso, quant à lui, n'a disputé que cinq Grands Prix avec la M1, qui plus est dans une version ancienne, mais son unique but était d'exploiter ce temps de piste pour trouver ses marques au guidon de la machine, avant d'en recevoir la spec d'usine à jour pour la saison prochaine. Très vite, le triple vice-Champion du monde a identifié les freinages comme principal point crispant, nécessitant un changement dans sa manière de piloter une machine radicalement différente de la Desmosedici.

Interrogé sur les difficultés que peuvent connaître d'anciens pilotes Ducati à s'adapter à une nouvelle moto, Gigi Dall'Igna s'est montré indécis quant à ce qui pourrait en être la cause. "Si on regarde les statistiques, c'est vrai que nos pilotes ont eu du mal à s'habituer aux motos de nos adversaires. J'ai du mal à donner une raison à cela. Du reste, il est vrai également que Jorge Lorenzo, par exemple, a eu du mal lui aussi à s'adapter à la Ducati quand il est arrivé d'une moto différente de la nôtre. Mais il est vrai aussi qu'il a réussi à s'adapter et qu'il a fait une dernière partie de saison vraiment brillante sur notre moto. Mais c'est une question intéressante à laquelle je ne peux malheureusement pas donner de réponse."

"Humainement, cela ne peut pas me donner satisfaction", a ajouté le directeur général de Ducati Corse. "Dans le cas de Danilo, par exemple, qui était habitué à obtenir certains résultats et auquel on s'était attaché − parce qu'il est impossible de ne pas s'attacher à Danilo − on est forcément un peu désolé de voir qu'il n'arrive pas à faire ce à quoi il s'attend."

Ces difficultés sont-elles finalement un signe positif du niveau atteint par Ducati ? "Du point de vue professionnel, c'est sûrement un petit indice, mais honnêtement je préfère largement faire un triplé, comme on l'a fait à Valence. Ça me donne plus la sensation que nous faisons du bon travail", a répondu le responsable italien.

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Casey Stoner, qui a rendu visite au MotoGP pour la première fois en trois ans et demi en cette fin de saison, a lui aussi été interrogé sur cette question, mystérieuse pour quiconque n'a pas connu l'expérience de pilotage de ces machines. Lui qui a débuté en MotoGP avec Honda, avant d'être titré avec Ducati la saison suivante, puis de repasser sur Honda au bout de quatre ans, avec d'emblée un autre titre à la clé, il a estimé que certains pilotes en demandaient peut-être trop à leur machine.

"Je ne suis pas dans leur situation personnelle ou dans leur esprit, mais chacun a sa propre façon de s'adapter. Pour beaucoup, ils aiment faire beaucoup de tours et gagner en sensations, ils aiment que ce feeling vienne à eux. Moi, je n'ai jamais voulu ça", a-t-il expliqué. "Je savais comment être rapide avec pratiquement toutes les motos. Je savais que si je freinais à tel endroit, je pouvais faire les choses avec une relative facilité, et ce jusqu'au [gain de] la dernière seconde, disons. On peut assez facilement en arriver à ce stade-là, et ensuite il s'agit juste de peaufiner et d'essayer de comprendre ce qu'il faut changer sur soi-même."

"Et je crois que la plus grosse chose que j'ai faite et que les autres ne font peut-être pas, c'est que j'étais plus que content de devoir m'adapter. Il y a beaucoup de pilotes qui sont là et qui [disent] 'la moto ne me convient pas, elle ne correspond pas à mon style, elle ne fait pas ce que je veux'. Mais soit vous arrivez à lui faire faire ce que vous voulez, soit c'est à vous de faire ce qu'elle veut."

"Il y a toujours du positif dans toutes les motos. Elles se pilotent toutes différemment, elles ont toutes leurs forces et leurs faiblesses. Tout est une question de compromis en termes de set-up, un compromis entre comment vous voulez que soit la moto et comment elle doit être pilotée. Il y a donc beaucoup d'éléments qui font qu'il est difficile de s'adapter, mais à mon sens le plus important c'est que je n'avais pas la fierté de dire que je voulais que tout fonctionne pour moi. J'avais toujours envie de travailler avec la moto et d'essayer de comprendre ce qu'elle voulait. Et mon ingénieur était aussi très, très bon. J'ai toujours été très content avec Cristian [Gabarrini], c'était bien de travailler avec lui en ce sens."

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