Ce dimanche, Rossi et Viñales sont revenus au châssis 2016

Pour Yamaha, le calvaire de cette saison 2017 s'est enfin terminé à Valence, avec un nouveau résultat décevant, aucun des deux pilotes officiels n'ayant été en mesure de se mêler à la lutte dans le groupe de tête. 

La marque aux trois diapasons a même pris le parti de recourir ce dimanche au châssis utilisé en 2016, à la fois lors du warm-up et en course, une sorte de retour vers le futur qui en dit long sur le désarroi de l'équipe japonaise quant à son niveau de compétitivité en cette fin de saison. 

Les espoirs de titres envolés depuis déjà quelque temps, le choix de se rabattre sur le châssis 2016, qui semble avoir encore de très beaux restes si on se fie aux résultats obtenus cette année par l'équipe Tech3, avait vocation de permettre de dresser des comparaisons, et de déceler les points faibles de la M1 version 2017.

Et premier enseignement : même en procédant de la sorte, Johann Zarco a fini devant Valentino Rossi et Maverick Viñales, mais la chose était prévisible voire même logique selon le Docteur, étant donné que le Français détient une année complète d'expérience avec ce châssis et que les motos n'étaient pas, selon lui, complètement identiques.

"À mon avis, avant toute chose Zarco est très fort et il arrive à courir avec des pneus très tendres par rapport à Viñales et moi mais aussi par rapport à tous les autres", débute le numéro 46. "Je pense que cela ne fait aucun doute. Et puis il y a aussi le fait que, quand tu utilises une moto depuis un an, tu as plus d'expérience par rapport à nous qui l'avons utilisée ce matin."

"Aujourd'hui on a testé le châssis 2016, mais […] il y a beaucoup de choses qui se modifient pendant l'année", reprend l'Italien. "C'est un test important parce qu'on comprend beaucoup de choses pendant une course, mais on n'avait pas la moto de l'année dernière."

Le recours au châssis 2016 prévu pour les tests

Revenir au châssis de 2016, cela était déjà prévu pour les deux jours d'essais prévus à Valence, mardi et mercredi. Mais devant le déroulé catastrophique des qualifications, lors desquelles Viñales n'a même pas été en mesure d'intégrer la Q2, ce recours a été précipité à ce dimanche.

"Hier, on a essayé de prendre un châssis 2016 pour le mettre sur la moto et le tester ce matin", explique Rossi. "Puis on a aussi décidé de courir avec, parce que c'était de toute façon dans nos plans de l'essayer pendant les tests de mardi et mercredi, et donc on l'a essayé aujourd'hui parce que parfois en course on comprend beaucoup mieux qu'en essais. La moto est un peu mieux à piloter mais on reste quand même en grande difficulté avec les pneus et c'est notre grand problème et aujourd'hui aussi ça a été très difficile."

Il reste donc du pain sur la planche chez Yamaha, et tout le monde s'active dans le clan japonais alors que le MotoGP est déjà sur le point de basculer sur 2018. "J'ai parlé avec les Japonais, on a fait une réunion. Naturellement, ils sont inquiets comme je le suis moi aussi parce que ça n'est pas facile. Mais ils ne m'ont pas dit ce qu'ils vont faire", indique Rossi.

Reste que cette saison 2017 ne sera pas à marquer d'une pierre blanche pour le constructeur nippon, qui aura connu son année la moins prolifique depuis une décennie. De quoi vouloir tourner la page, et se concentrer le plus vite possible sur le prochain exercice.

En ce sens, les essais de Valence vont constituer une bonne occasion de mettre 2017 au rebut selon Viñales, qui ne tire pas un trait sur de nouvelles chances de titre l'an prochain, en dépit de l'ampleur de la tâche qui se présente devant lui. "On veut tous gagner, et c'est notre objectif", assure-t-il. "Ça a été une saison difficile, pas seulement pour moi, pour l'équipe aussi, tout le monde veut couper et en commencer une nouvelle, Yamaha aussi. On va essayer en tant qu'équipe, que pilotes, de reprendre de bonnes sensations sur ces tests, faire de bons essais, et essayer moins de choses et de la bonne manière. C'est possible. Je me sentais vraiment bien ce matin avec [le châssis] 2016, même si j'ai fait seulement deux tours, mais je me sentais mieux que tout le reste du week-end."

Avec Léna Buffa et Michaël Duforest