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Doohan "coupable" de la même volonté de retour rapide que Márquez

Par son expérience personnelle, Mick Doohan, qui a vu sa carrière s'arrêter brutalement à la suite d'un accident à Jerez, comprend ce qu'a pu vivre Marc Márquez cette année.

Le vainqueur Marc Marquez, Repsol Honda Team, Mick Doohan

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Marc Márquez a beau avoir dû composer depuis plusieurs années avec des blessures de l'épaule, des déboitements l'ayant poussé à se faire opérer ces deux derniers hivers, il n'avait encore jamais été absent d'une course MotoGP depuis son arrivée dans la catégorie en 2013. La blessure qui l'a touché dès la première manche de cette saison est toutefois d'un autre acabit, et cette fois le champion espagnol a dû se résoudre à mettre pied à terre.

Sa première réaction a été à l'image de l'esprit volontaire qui l'anime, puisqu'il a tenté un retour à la compétition dès le week-end suivant. Sa présence en piste à peine quatre jours après que sa fracture de l'humérus ait été opérée avait finalement tourné court, mais non sans que cette tentative et les efforts fournis aient fragilisé la zone convalescente. Quelques jours plus tard, en ouvrant une simple porte fenêtre, le pilote a senti la plaque céder et vu s'envoler ses espoirs d'une saison qu'il aurait pu sauver. Il n'a dès lors eu d'autre choix que d'apprendre la patience.

"Beaucoup de pilotes tombent souvent en ce moment, que ce soit à cause des pneus ou autre, et se blesser fait malheureusement partie des chutes. Souvent on ne se blesse pas, mais parfois oui", observe Mick Doohan auprès du site officiel du MotoGP, concédant que la situation est "sûrement difficile pour Marc".

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"La blessure de Marc au bras semblait assez simple, mais il n'était malheureusement pas assez fort pour revenir aussi vite que ce qu'il a essayé", souligne le quintuple Champion du monde 500cc, pas étonné par cette volonté farouche alors affichée par l'Espagnol. "En tant que pilote, on essaye continuellement de se tourner vers le prochain objectif et je pense que son prochain objectif était d'essayer de revenir dès que possible."

Le champion australien est d'autant plus compréhensif que lui-même n'a jamais perdu sa volonté de courir coûte que coûte, malgré les blessures parfois très lourdes qui l'ont frappé... jusqu'à celle de trop. "J'ai été coupable de la même chose par le passé, avec ma jambe en 1999", avoue-t-il. "J'ai poussé trop fort pour revenir vite, j'ai cassé toutes les vis dans la plaque et ma jambe a lâché. C'est la raison pour laquelle j'ai ensuite arrêté la compétition."

Jamais avare de hasards frappants, l'Histoire retiendra que Doohan, pilote Repsol Honda et grand dominateur de son époque, a vu sa carrière s'arrêter dans un highside entre les virages 3 et 4 de Jerez, soit dans la même portion que celle qui a piégé Márquez au mois de juillet. L'Australien avait alors lui aussi tenté de tout faire pour reprendre la piste le plus vite possible, cependant les vis posées dans sa jambe droite, déjà très grièvement blessée sept ans plus tôt, avaient fini par lâcher, ce qui s'ajoutait à des nerfs irrémédiablement abîmés dans le bras gauche. Après sept mois d'efforts, il devait finalement annoncer que sa carrière s'arrêtait là, son palmarès s'en tenant définitivement à ses cinq titres consécutifs.

Mais aux yeux de l'ancien pilote australien, la comparaison avec Márquez s'arrêtera à leur accident et à leur hargne de champions, car il ne doute aucunement que l'on reverra le #93 en piste, certain par ailleurs de la puissance que retrouvera son jeune successeur lorsqu'il sera en mesure de reprendre la compétition.

"Je pense que, mentalement, il restera Marc, il faut juste qu'il se débarrasse de la blessure physique", estime-t-il. "Je n'ai aucun doute quant au fait que, du point de vue mental, Marc ne va pas changer d'un iota. Il sera fort. Ses adversaires ne voudront probablement pas qu'il revienne tout de suite, au début ils ont pu montrer ce qu'ils pouvaient faire, mais c'est toujours bien de courir face à quelqu'un comme Marc."

"Une blessure ne change pas vraiment la façon dont vous abordez la course et on sait tous en tant que pilotes qu'une blessure est le pire qui puisse arriver. C'est quelque chose que l'on accepte avant de monter sur la moto. Une fois que ça arrive, on regarde pourquoi s'est arrivé et combien de temps il va falloir pour revenir. Malheureusement, avec Marc ça prend un petit peu de temps, mais il a déjà géré l'aspect psychologique alors maintenant c'est en gros une question de savoir quand il va revenir et de combien de temps il lui faudra avant de se montrer à nouveau à son meilleur niveau."

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