Dovizioso : "Cette année, j'ai abattu des murs personnels"
Il a été le caillou dans la botte de Marc Márquez et a prouvé au microcosme du MotoGP qu'il n'était pas là pour faire de la figuration. Désormais, Andrea Dovizioso attend 2018.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
À l'issue de la dernière course de la saison, c'est un Andrea Dovizioso souriant qui a tombé l'armure, conscient qu'il a changé de stature en quelques mois à peine. "Les gens nous regardent désormais d'un autre œil. On 'nous' regarde, mais surtout on 'me' regarde [différemment], et ça c'est une belle satisfaction pour moi, à 31 ans, à ce stade de ma carrière, après les moments que j'ai vécus", se remémore le pilote italien. "J'ai obtenu beaucoup de bons résultats durant ma carrière, mais pour l'opinion publique j'étais devenu en MotoGP un pilote parmi d'autre, or je ne me suis jamais senti comme ça."
LIEN DIAPO CARRIERE
Revenu à la victoire à l'automne 2016 après sept ans de disette, Dovizioso a franchi un cap en 2017 en remportant six courses, soit autant que le Champion du monde, et en résistant à un Márquez au meilleur de sa forme jusqu'à l'ultime Grand Prix. Il y aura indéniablement un avant et un après 2017 pour le discret pilote italien.
"Cette année, j'ai abattu des murs personnels, j'ai compris qu'on pouvait faire plus", explique-t-il, précisant qu'il a été aidé dans ce travail. "Seul, tu ne peux pas obtenir ces résultats. Je suis très content du travail réalisé à la maison, ce sont de petits détails mais qui, dans le contexte, te permettent de te révéler et d'excellents résultats en sont sortis. Cette année, on a réussi à faire la différence dans de nombreuses situations, ça n'est pas seulement une ou deux fois que l'on a pu être compétitifs. Il y a donc beaucoup de satisfaction."
En lice jusqu'à la dernière course, Dovizioso a fini par s'incliner sur un circuit de Valence qui le confrontait tout particulièrement aux faiblesses de sa moto, et pourtant il analysait très posément la situation en retenant immédiatement le positif : "On n'a pas perdu, on a fait durer le championnat jusqu'à la dernière course."
Ne pense-t-il pas cependant qu'il a perdu la chance de sa vie en manquant le titre pour 37 points ? "Ceux qui voient les choses comme ça ne voient pas la réalité et n'analysent pas la saison. Il y a un peu de stupidité. Il y en a qui pensent que je suis mauvais, d'autres qui pensent que Valentino est mauvais… Il y a beaucoup de personnes ignorantes dans ce monde, alors je n'y prête pas attention", sourit l'Italien, sûr de son fait.
Très fier de ce qui a été accompli cette année, et en particulier à partir du Mugello où une tournure différente a été prise, Andrea Dovizioso sait qu'il doit voir le verre à moitié plein. "Le plus beau, c'est d'avoir vraiment pu jouer le titre et de l'avoir fait durer jusqu'au bout, contre Marc et Honda. À mon avis, au début de l'année, personne ne pensait qu'on y arriverait. Ça, c'est quelque chose d'important. Il est vraiment difficile de remporter des courses, d'être parmi les meilleurs pilotes, mais faire durer le championnat jusqu'à la dernière course contre un grand Márquez et une Honda compétitive, c'est la plus grande satisfaction."
"Réussir à être compétitif toute l'année, avec tout ce qui peut se passer, dans toutes les conditions, sur toutes les pistes, puis arriver à Valence [en lice pour le titre], et même à Valence garder la situation ouverte jusqu'au bout, à mon avis c'est énorme", juge Andrea Dovizioso, auteur de quelques bagarres somptueuses contre Márquez.
"Ce n'est qu'une base"
Avec 90 points de mieux que l'an dernier, le numéro 4 a touché du doigt la récompense suprême, sans toutefois parvenir à succéder à Casey Stoner au palmarès des pilotes titrés en MotoGP avec Ducati. Il ne peut donc y avoir qu'un seul mot d'ordre pour 2018 : retenter sa chance, en cherchant à corriger les quelques points perfectibles qui ont pu peser dans la balance.
"Je suis vraiment convaincu que ce n'est qu'une base. Je garde les pieds sur terre parce que Valentino ou Márquez, des pilotes qui ont gagné énormément, le démontrent : les années peuvent aller dans beaucoup de directions. Rien n'est évident, absolument pas. Mais, à mon avis, ce qui s'est passé cette année nous donne la conscience [de ce que nous pouvons faire]."
"Il y a beaucoup de pilotes compétitifs, et même des jeunes, des débutants, qui sont très forts. Ceci dit, je ne suis pas très inquiet quant à notre compétitivité, même si on connaît très bien nos défauts et qu'il faudrait les améliorer. Si on veut se battre contre Marc, Valentino, Viñales, Dani et beaucoup d'autres pilotes, il faut qu'on soit plus au point sur certains aspects."
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