Dovizioso - "De gros progrès ont été accomplis" pour la sécurité

Il fut un temps où les accidents mortels étaient tristement récurrents. Durant plusieurs décennies, les pilotes moto comme ceux de la F1 cohabitaient avec une Épée de Damoclès, un risque élevé et permanent de se tuer sur n'importe quelle piste qu'ils arpentaient. Si les standards de sécurité ont considérablement progressé sur deux comme sur quatre roues, le risque reste une réalité impossible à totalement gommer pour les motards, dont le corps exposé reste nécessairement vulnérable.

"On oublie souvent que notre sport est dangereux", constate Andrea Dovizioso après l'accident qui a coûté la vie à Luis Salom, premier pilote à décéder dans le cadre d'un Grand Prix mondial depuis Marco Simoncelli en 2011.

"Chaque fois qu'on prend la piste, on doit dépasser nos limites. Chaque fois qu'on passe sur la ligne d'arrivée, un chrono nous dit qu'on n'est pas assez rapide. Cela arrive tout le temps, à tout le monde. À chaque tour où tu penses avoir été à la limite, cela ne suffit pas. Tu dois essayer de dépasser ta limite", rappelle le pilote Ducati. "Alors quand une situation comme celle-là arrive, tu te poses certaines questions, tu commences à avoir certaines peurs, parce que tu es habitué à jouer avec la limite et tu oublies un peu, ou bien tu n'accordes pas d'importance à tout ce qui peut t'arriver."

Pour les pilotes actuels, pouvoir occulter le risque est un luxe qui découle directement des efforts considérables fournis par leurs aînés et par les instances dirigeantes, qui ont œuvré pour élever le niveau de sécurité. Andrea Dovizioso en a pleinement conscience et il a tenu à le rappeler, aussi terribles soient les circonstances actuelles.

"En ce moment, il est difficile de regarder le côté positif du travail qui a été réalisé, après ce qui s'est passé [vendredi]. Mais si on prend les dix dernières années, combien d'améliorations ont été apportées aux pistes ? Énormément. Et, surtout, on regarde le détail du vibreur, de l'herbe artificielle, du vernis… Ce sont des choses très importantes. Cela ne signifie pas que c'est suffisant, mais cela ne peut pas être géré beaucoup mieux que ce qui est fait."

"Ça n'est pas suffisant et ça ne le sera jamais"

Il n'en reste pas moins que le risque zéro n'existe pas et Dovizioso, comme ses collègues, est contraint de se montrer fataliste. "Il est possible d'améliorer la sécurité, ce que nous sommes en train de faire et je crois que de gros progrès ont été accomplis ces dernières années. Ça n'est pas suffisant et ça ne le sera jamais. Il ne sera jamais possible de concevoir des pistes sûres à 100% parce que, de toute façon, il n'y a pas la place pour faire des voies de dégagement sans arriver à un mur."

"Certains aspects peuvent toujours être améliorés et c'est la raison pour laquelle nous faisons la Commission de sécurité", souligne l'Italien. "Chaque fois que l'on va à la Commission de sécurité, on parle de choses réelles, possibles. Je suis très content d'y aller à chaque fois, parce que je vois une ouverture et tout ce qui peut être fait, est fait. Malheureusement, on ne peut pas tout résoudre, on peut améliorer les choses. Certaines choses peuvent être améliorées et d'autres non."