Andrea Dovizioso se "heurte à un mur" à chaque séance

Après un GP d'Espagne qui a tourné au "calvaire", Andrea Dovizioso reconnaît que le manque de résultats devient pesant psychologiquement. L'Italien commence à douter de ses capacités à briller sur la Yamaha.

Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Les Grands Prix s'enchaînent et se ressemblent pour Andrea Dovizioso, toujours autant en difficulté pour exploiter la Yamaha. Depuis son arrivée la saison dernière dans le team RNF, ex-SRT, le triple vice-Champion du monde n'a jamais atteint la Q2 et n'a décroché aucun top 10 en course. Après une plus que modeste 17e place au GP d'Espagne, il a reconnu que l'enchaînement des séances et courses décevantes devenait pesant.

"Je ne me concentre que sur le fait d'essayer de modifier ma manière de piloter", a déclaré Dovizioso. "Quand on prend la piste et que – sans chercher à faire peser la responsabilité sur le set-up, le travail ou les aspects négatifs de la moto, parce qu'il y a de toute façon un pilote qui réussit très bien – on se heurte à un mur à chaque run ou à chaque séance, qu'on s'y heurte sans cesse, qu'il est tout le temps là, alors ça, c'est difficile psychologiquement."

"Mon approche n'est pas négative, je ne dis pas qu'il faut changer telle ou telle chose parce que ça ne va pas ; je me tais, je dis ce qu'il en est pour moi mais ça ne crée pas de tension avec Yamaha, notre relation est très bonne, parce que ça ne changerait rien en ce moment. Se heurter tout le temps à ce mur, c'est dur. Voilà la réalité, alors on verra."

La situation est telle que Dovizioso n'a pas la certitude de s'adapter au pilotage imposé par la M1 : "Je ne sais juste pas si ça prend du temps de changer [les automatismes] et si je peux être fort de cette façon car je ne l'ai jamais été, ce n'est pas comme ça que j'ai piloté tout au long de ma carrière", confiait-il à Portimão. "Même quand j'étais chez Yamaha en 2013, je m'étais un peu adapté mais je pilotais avec mon style et j'étais en mesure de faire de bons résultats. Actuellement la situation chez Yamaha est un peu différente car selon moi le grip est un peu extrême."

Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Team

Andrea Dovizioso

À l'issue du test de Jerez, où il a travaillé sur la répartition des masses et sa position sur la Yamaha sans rien essayer "de fou", Dovizioso a estimé avoir atteint une certaine limite dans les réglages à explorer :"On a déjà testé ce qu'on avait à tester l'an dernier, pendant l'hiver", a précisé le #04, estimant qu'il lui faudrait plutôt des évolutions sur la moto, sans savoir précisément lesquelles : "Je ne suis pas la personne à qui il faut parler des pièces parce que selon moi, le pilote doit rester un peu loin de ça. Je pense que si le pilote apporte une explication claire et bonne, c'est le maximum que l'on peut attendre de lui. Habituellement, je ne travaille pas comme ça."

Les problèmes ne se résument pas à la moto, Dovizioso étant encore en difficulté avec la construction du pneu arrière lancée par Michelin il y a deux saisons : "Depuis 2020, j'ai du mal, depuis que j'ai testé la nouvelle carcasse. C'est sûr qu'il n'y a pas que ça mais j'ai beaucoup de mal depuis cette année et je n'ai jamais été très rapide, même en 2020 avec Ducati. Oui, j'ai fini quatrième mais je n'étais pas vraiment performant. C'est sûr que cette carcasse ne m'aide pas au freinage, mais actuellement je ne pense pas qu'il s'agisse du principal problème."

Un "calvaire" au GP d'Espagne

La course de Jerez a illustré les problèmes de Dovizioso. Parti 23e, l'Italien a gagné des places jusqu'au dixième tour, aidé par les erreurs de plusieurs pilotes, mais sa remontée ne lui a pas permis d'entrer dans les points en raison d'un manque d'adhérence sur la roue avant, même si aucun problème de pression n'a été détecté.

"Dès le premier tour, il y avait zéro grip. Tous les plans établis pour piloter d'une certaine façon et tenter de s'approcher ont totalement disparu dès le premier tour, quand on a compris qu'il n'était pas possible de freiner et que la roue avant se dérobait en milieu de virage. À partir de là, ça a été un calvaire. Je ne sais pas si ça s'amplifie ou pas quand on est derrière, parce que quand on voit les temps des deux premiers c'est dingue. Les chronos qu'ils ont faits sont incroyables ! Et ça vaut aussi pour Aleix à partir de la mi-course."

Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Racing

Andrea Dovizioso

"Après, leur rythme n'était pas inimaginable, et à certains moments je n'étais même pas très loin, mais je n'avais pas le feeling et le rythme pour bien piloter, donc petit à petit… Physiquement, quand on ne pilote pas de manière fluide, on puise uniquement dans son énergie et on n'arrive pas à rester contant jusqu’au bout. En conséquence, on consomme mal le pneu arrière aussi. Mais tout cela était dû au fait que l'avant ne permettait pas de ralentir dans les freinages agressifs et pas non plus [d'emmener] de la vitesse de passage, donc on était tout le temps sur des œufs."

"Il fallait se déséquilibrer vers l'arrière parce qu'il n'y avait pas de soutien sur l'avant mais de toute façon l'arrière n'a pas de grip, surtout ici à Jerez avec cette chaleur. Rien de bien différent par rapport aux essais, au sens où il y avait une seconde et elle est restée quand je poussais. Et ça a augmenté quand j'ai été détaché et que j'ai ralenti."

Avec Léna Buffa et Charlotte Guerdoux

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