Dovizioso : Márquez a "plus de pression que moi"

L.B., Cheste - Andrea Dovizioso arrive à Valence avec à l'esprit un scénario aussi simple à énoncer que complexe à appliquer : s'il veut remporter son premier titre mondial en catégorie MotoGP, il doit d'une part gagner la course, et d'autre part "espérer" – même si ça n'est pas le genre du garçon – qu'une catastrophe touche son adversaire, Marc Márquez.

Dans ce contexte, le pilote Ducati l'assure : la pression n'est pas sur ses épaules mais bien sur celles de l'Espagnol, pas franchement habitué à la demi-mesure qui pourrait pourtant s'imposer à lui selon la tournure que prendra la course.

"Même s'il a une énorme marge et qu'il doit ramener très peu de points, il a quand même plus de pression que moi, forcément, d'autant que je n'ai même pas la pression de la troisième place du championnat, qui m'est déjà acquise. Il a sûrement plus de pression et il n'y a que lui qui peut faire une erreur", prévient Dovizioso.

"Marc c'est Marc, on le connaît. Il est très, très fort et il sait bien gérer ces situations, mais c'est aussi quelqu'un qui, quand il voit qu'il peut faire certaines choses, a du mal à se limiter et qui essaye de les faire, alors l'erreur est toujours possible. Mais parler d'éventuelles erreurs et de ce qui peut lui arriver, cela n'a pas de sens pour moi", assure le pilote italien, qui préfère se focaliser sur l'aspect qu'il peut le plus contrôler : sa propre performance.

"Notre stratégie est d'essayer de gagner la course, il n'y a rien d'autre à faire. Ça n'est pas facile, mais c'est notre objectif", annonce Dovizioso, qui n'a encore jamais gagné à Valence et n'y a signé qu'un seul podium en MotoGP, une troisième place acquise en 2011. Pas de quoi lui donner le tournis, lui qui paraît aussi calme qu'à son habitude à l'heure d'entrer dans cet ultime round du championnat.

"On est très sereins. On est dans une situation dans laquelle on n'a rien à perdre. On sait parfaitement à quel point il est difficile d'atteindre cet objectif", rappelle-t-il. "Ça n'est pas facile : on doit avant tout gagner la course et on sait à quel point c'est difficile ici à Valence, et il doit arriver quelque chose à Marc, alors objectivement c'est très compliqué, mais on ne le voit pas de ce point de vue."

"Objectivement, on doit essayer de gagner, ce qui est très difficile mais possible. On doit travailler comme on l'a fait tous les week-ends cette année parce qu'on a réussi à rapporter de très bons résultats sur pas mal de courses et il serait encore plus important d'être rapide ici, à Valence, ce qui n'a jamais été facile pour nous. On est donc concentrés sur ça, quand on n'a rien à perdre d'un point de vue psychologique on est dans une situation plus tranquille. On va essayer de rapporter le maximum à chaque séance pour être prêt pour la course."

La fierté de ce qui a déjà été réalisé

Alors qu'il a terminé la dernière course en date, en Malaisie, en position de vainqueur mais agacé par le retard qu'il affiche malgré tout au championnat, dû à des contre-performances passées, Andrea Dovizioso semble avoir ravalé son amertume et il refuse de tomber dans la facilité d'énoncer, avant d'avoir disputé cette 18e course, les remords qu'il pourrait avoir en observant le tableau final dimanche soir.

"À ce stade de la saison, quand on arrive à la dernière course avec beaucoup de points à récupérer, il est normal qu'on ne regarde que le résultat final et le fait d'essayer de remporter le championnat, mais à mon avis c'est un peu une erreur de regarder les choses de ce point de vue-là. Il faut qu'on regarde ce qu'on a réussi à faire, depuis le début de l'année", assure-t-il.

"Je pense qu'on doit être hyper heureux de ce qu'on a fait cette année, sur toutes les courses, et si on n'arrive pas à remporter le championnat cela voudra dire qu'il nous a manqué quelque chose, qu'il faut améliorer des choses et qu'on devra essayer de les améliorer l'année prochaine."