Miller : La bataille doit "rester en piste et pas dans les médias"

Andrea Dovizioso et Jack Miller ont tenté de peser leurs mots en évoquant la polémique entre Rossi et Márquez qui a suivi le Grand Prix d'Argentine, attendant toutefois du dialogue pour améliorer ce qui peut l'être.

Jack Miller, Pramac Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Marc Marquez, Repsol Honda Team
Jack Miller, Pramac Racing
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Marc Márquez, Repsol Honda Team, Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Jack Miller, Pramac Racing
Jack Miller, Pramac Racing
Jack Miller, Pramac Racing
Le poleman Jack Miller, Pramac Racing
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Jack Miller, Pramac Racing
Andrea Dovizioso, Ducati Team

En l'absence des deux principaux protagonistes, la conférence de presse d'avant Grand Prix a immanquablement confronté les pilotes y participant aux nombreuses questions portant sur la polémique ayant suivi la deuxième course de la saison. Et à la parole nourrie de certains s'oppose la prudence des Dovizioso ou Miller, ce dernier se montrant touché par un événement médiatique dont il craint les conséquences.

"Je pense qu’il faut un peu mieux contrôler les batailles, ça devrait rester en piste et pas dans les médias", commente le pilote australien. "Les journalistes essaient de venir vous voir pour vous faire dire des choses croustillantes. Je comprends qu’il faut une bonne histoire et des vues, des clics, mais ce n’est pas toujours la vérité et ça donne une mauvaise impression. En tant que pilotes, on doit faire attention à ce qu’on dit, les mots peuvent être changés, comme on l’a souvent vu, et parfois ce n’est pas non plus vraiment ce qu’on veut dire."

"Je veux juste rappeler la situation entre Marco Simoncelli et Dani Pedrosa [en 2011, ndlr], et rappeler comment ça s'est terminé. On risque tous nos vies en courant et le fait que les gens prennent parti, se disputent, et que des pilotes aussi se disputent, je trouve que c’est idiot et immature. La vie est courte et on risque notre vie ici", a tenu à rappeler Miller, s'octroyant par la même occasion les applaudissements de l'assemblée.

Rendez-vous à la Commission de sécurité

Frileux à l'idée de longtemps discourir sur les événements du Grand Prix d'Argentine, Andrea Dovizioso n'a pas pu lui non plus y échapper ce jeudi, veille de reprise pour le MotoGP. Désormais installé au Texas, le paddock reste en ébullition alors que les critiques nourries adressées par Valentino Rossi à l'encontre de Marc Márquez semblent avoir ouvert bien des débats sur différents points de sécurité.

Comment faire respecter le règlement portant sur la procédure de départ ? La direction de course a-t-elle pris les bonnes décisions, à cet instant puis après les incidents qui ont impliqué Márquez pendant la course ? Le Champion du monde en titre est-il trop agressif en piste ? Autant de questions qui pourraient mener à des réactions officielles et qui, pour l'instant, libèrent la parole en dehors de la zone confinée de la Commission de sécurité.

Ces vannes ouvertes qui mènent tout un chacun à commenter les événements ne sont pas particulièrement du goût du vice-Champion du monde, indépendamment du fait qu'il a toujours été un fidèle de la Commission, sensible aux questions de sécurité. "Moi je ne veux pas entrer dans ces choses-là. Je n'y suis pas entré en Argentine, je n'y suis pas entré il y a trois ans avec Valentino et Marc, et je ne vais pas y entrer. J'ai mes idées, je les garde pour moi", martèle-t-il aujourd'hui, refusant bec et ongle de prendre parti dans la guerre des mots.

Mais s'il ne veut pas mettre de l'huile sur le feu en y allant de sa petite phrase, Dovizioso n'en attend pas moins un débat entre pilotes sur ces thématiques délicates qui les concernent tous. "Je pense qu'il est juste qu'on en parle entre nous pour chercher une meilleure solution. Cela ne veut pas dire qu'on peut la trouver et qu'elle est facile à trouver, car c'est toujours un équilibre difficile. À mon avis, s'il y avait un micro demain sur 15 pilotes qui parlent, vous entendriez beaucoup d'avis, pas un ou deux. Ça n'est donc pas facile, je ne voudrais pas être à la place de ceux qui prennent les décisions."

Si d'aucuns pensent que les instances doivent mieux encadrer le comportement des pilotes en piste, le pilote Ducati juge la tâche particulièrement ardue. "Je pense qu'il est impossible de faire un règlement précis qui dise 'Si tu fais ça, tu es disqualifié'. Il est vrai que cela peut être amélioré, comme tout. Il faudrait chercher quelque chose pour limiter le plus possible l'interprétation, mais à mon avis ça n'est pas possible."

Quid des leçons que doit tirer la direction de course sur la confusion née au départ et le fait que Marc Márquez a pu s'élancer de la grille après avoir calé ? "Il faut essayer d'améliorer ce qui est arrivé, donc il faut en parler entre quatre yeux pour essayer de trouver une solution meilleure que ce qui s'est passé."

"Pour moi, la direction de course a fait le mieux qu'elle pouvait dans ces situations", estime pour sa part Jack Miller. "La direction de course a été mise sous une immense pression ; la pitlane en Argentine n’est pas si large, alors avec 23 pilotes dans la pitlane, c’est une loterie encore plus importante, pour la sécurité aussi. Je suis sorti et j'ai pris le pari de mettre les slicks, mais je pilotais sur un pari, car on m’a dit que ça allait sécher, et j’ai été chanceux. Mais si quelqu’un pariait seul sur des pneus pluie sur une autre course et que tous les autres avaient des slicks bien sûr qu’on voudrait tous pouvoir retourner sur la grille. Donc c’est dur à dire."

Des conséquences sur le championnat ?

Si ce clash n'est pas sans rappeler la polémique de 2015 entre les mêmes Rossi et Márquez, il y a cette fois une différence de taille : le timing. Car la saison commence à peine et au vu du climat délétère qui s'est déjà installé, on est en raison de craindre pour l'ambiance qui entourera cette campagne.

Sans aller jusqu'à dire que le championnat en sera perturbé, Dovizioso concède que ces événements se ressentiront. "Je ne suis pas impacté par ce qui leur est arrivé, mais eux sont impactés par ce qui s'est passé et s'ils sont impactés les autres le sont aussi. Si Valentino est en bagarre contre moi ou bien contre Márquez, ça n'est pas pareil. C'est normal, c'est inévitable, nous sommes humains. Dans ce sens-là, ça impactera le championnat, mais pas forcément de façon positive ou négative."

Avec Guillaume Navarro

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