Chez Ducati, on l'assure : il n'y a pas de pilote numéro 1

Malgré la différence d'expérience et de palmarès, on se refuse chez le constructeur italien à désigner une hiérarchie avant le début de la saison.

Andrea Dovizioso et Danilo Petrucci, Ducati Team

Ducati Corse

Après deux années de cohabitation parfois houleuse entre Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo, Ducati a pris le parti cette année de former un duo 100% italien en faisant appel à Danilo Petrucci en remplacement de l'Espagnol, parti rejoindre Honda.

En provenance de Pramac, le numéro 9 a encore tout à prouver en MotoGP, qui plus est dans une équipe officielle, lui qui n'affiche toujours pas de victoire à son palmarès en MotoGP, ce en dépit de bonnes performances lors de ses dernières saisons, émaillées de plusieurs podiums.

Ne pas se retrouver dans la même situation qu'avec Lorenzo

Un profil différent de celui de Lorenzo donc, qui avait été recruté à prix d'or par le constructeur de Borgo Panigale avec l'objectif avoué d'aller chercher le titre. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu, avec une longue adaptation du Majorquin à sa nouvelle machine, concomitante avec la montée en puissance de son voisin de garage, Dovizioso.

Ce dernier allait gagner ses galons de numéro 1 en 2017 sur la piste, alors que Lorenzo piétinait avec sa machine, puis en bénéficiant pour bonne part des circonstances l'an dernier, son ancien coéquipier déclarant forfait sur blessure sur plusieurs courses à compter d'Aragón.

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Petrucci, lui, n'aura sans doute pas les mêmes problèmes d'adaptation que son triple Champion du monde de prédécesseur, comme ont pu le démontrer les essais de Valence et Jerez en novembre dernier. Mais il devra s'acclimater au mode de travail d'une écurie officielle, tout en gérant la situation d'évoluer désormais aux avant-postes, sur une machine capable de jouer la gagne pour ainsi dire à chaque sortie.

Devant cette différence d'expérience sur le CV, une hiérarchie pourrait-elle dès lors s'établir entre les deux hommes ? Cela n'aurait aucun sens, rétorque Dovizioso, bien placé pour dire qu'il faut se méfier des apparences, et qui prend comme argument son vécu personnel pour étayer son propos.

"Numéro un ou numéro deux, franchement ça ne m'a jamais fait grand-chose", assure-t-il. "Les deux dernières années en ont été la preuve : il était évident qu'il y a deux ans, Lorenzo avait été pris pour gagner le championnat et on sait très bien comment ça s'est passé. Cela veut dire qu'il est normal que sur le papier en début de saison on pense qu'un pilote peut faire mieux ou moins bien, mais ça ne se passe pas toujours comme ça, parce que ça dépend de beaucoup de choses."

"Et décrire un pilote par le passé et rien d'autre, ça dit souvent la vérité mais pas toujours. C'est exactement ce qui s'est passé ces deux dernières années. Être le premier pilote ou le second, avant d'entamer la saison, ça compte peu. Quand on est dans une équipe officielle, on a heureusement la possibilité d'avoir derrière soi une usine qui travaille vraiment pour gagner, alors je n'avais pas de doute ces deux dernières années, même en ayant Jorge, que Ducati ferait le maximum pour moi aussi. C'est ce qui s'est passé et les résultats vous les connaissez."

Priorité à l'apprentissage pour Petrucci

Pour le moment, Petrucci préfère la jouer modeste. L'Italien sait devoir faire ses preuves avec l'équipe officielle, lui qui n'aura qu'une cartouche, celle de la saison 2019, pour convaincre ses employeurs de le prolonger au-delà.

Priorité est donc à la montée en expérience : "[Il s'agit de] travailler avec un pilote qui n'est pas le premier adversaire mais un allié", évoque Petrucci au sujet de son coéquipier. "Après, il est clair que chacun fera sa course, mais rien que ce qu'on a fait lors des tests, se répartir le travail et échanger nos avis, c'est très important."

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Si Dovizioso devrait prendre naturellement et logiquement les rênes en début de saison, les deux pilotes officiels auront donc leur mot à dire dans le développement de la GP19, dont on n'a finalement découvert que la livrée lors de la présentation effectuée hier par le constructeur transalpin.

La situation n'est d'ailleurs en rien figée et la direction de l'équipe se veut flexible, dans le cas où Petrucci viendrait à remettre en question la hiérarchie présupposée chez Ducati.

"S'il [Petrucci] est devant, il y restera", certifie ainsi Gigi Dall'Igna, le directeur général de Ducati Corse, qui n'exclut pas en revanche le recours à des consignes en toute fin de saison, si toutefois les circonstances l'exigent. "Ceci étant dit, il est clair que je ne veux pas dire qu'en fin de saison nous ne ferons pas des raisonnements visant à maximiser le résultat de l'équipe, mais je crois que c'est naturel et il serait stupide de ne pas le faire."

On en n'est pas encore là, et il faudra auparavant voir comment se comportent les deux hommes sur la durée et au guidon de la GP19, dont on attend encore la version définitive, qui devrait apparaître juste avant le lancement de la saison, début mars au Qatar.

Avec Léna Buffa

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