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Ducati : La chute de Pirro aurait été évitée avec plus d'aérodynamique

Au sein de l'équipe de Bologne, on pense que le spectaculaire accident du pilote italien survenu au Mugello il y a plus de deux mois aurait pu être évité avec plus d'appui.

Vue détaillée des appendices aérodynamiques de Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Marc Marquez, Repsol Honda Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Dani Pedrosa, Repsol Honda Team
Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Dani Pedrosa, Repsol Honda Team
Vue détaillée de la moto d'Andrea Dovizioso, Ducati Team
Vue détaillée des appendices aérodynamiques de Ducati Team
Vue détaillée des appendices aérodynamiques de Ducati Team

Les images sont encore dans toutes les têtes. Celles de Michele Pirro projeté en l'air après avoir perdu le contrôle de sa Ducati à l'approche du virage de San Donato, au Mugello, lors de la dernière édition du Grand Prix d'Italie, avant de retomber brutalement au sol.

Si dans un premier temps le profil du virage italien, abordé à plus de 300 km/h par les pilotes et considéré comme l'un des plus dangereux du championnat, a été incriminé dans cet accident finalement sans conséquence réellement dramatique, des voix s'élèvent désormais pour pointer du doigt le manque d'aérodynamique.

Il est vrai qu'on est en droit de se poser la question si une telle chute aurait été possible si la Desmosedici de Pirro n'avait pas été autant déstabilisée au freinage sur les bosses situées en amont du premier tournant du tracé transalpin.

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L'aérodynamique, un paramètre de sécurité à part entière

L'aérodynamique au service de la sécurité, c'est en tout cas l'attente de Gigi Dall'Igna, le directeur général de Ducati Corse. "Il est clair qu'en matière de sécurité, l'aérodynamique est vraiment importante sur la moto", assure ainsi l'Italien. "Je pense, par exemple, qu'un accident comme celui de Pirro au Mugello ne serait pas arrivé avec une aérodynamique correcte. Je pense donc que l'aérodynamique est vraiment importante pour la sécurité de la moto."

Un avis dans lequel abonde son homologue de chez Aprilia, Romano Albesiano : "Notre opinion est que l'aérodynamique est un dispositif positif pour la sécurité sur une moto", confirme ce dernier. "Je sais que d'autres constructeurs ont une idée différente, mais c'est ce que nous croyons. Nous sommes donc positifs quant à l'utilisation de l'aérodynamique en MotoGP."

La requête de plus d'aérodynamisme, un pied de nez amusant alors que la réglementation s'est durcie l'an dernier en la matière, avec l'interdiction des ailerons sur les carénages, justement au nom de la sécurité.

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Alors, quel dosage appliquer à ce domaine devenu, à l'instar de la F1, si important dans la performance des MotoGP et, surtout, quels types d'appendices autoriser/bannir ? C'est à ces questions qu'a voulu répondre le durcissement du règlement en la matière, annoncé début juillet et qui entrera effectivement en rigueur à compter de la saison prochaine.

Une bonne nouvelle pour certaines équipes, parfois désappointées face au manque de clarté de la réglementation. "La marge d'interprétation du règlement est très vaste, et pour nous il était très important de la réduire pour que, dans notre développement on sache avec plus de certitude si quelque chose est correct ou non", déclare ainsi Sebastian Risse, le directeur technique de KTM. "Nous sommes contents de la direction prise par le règlement."

Un risque financier certain

Au-delà de l'agacement bien légitime que peut provoquer un cadre législatif flou, l'aspect économique entre également en ligne de compte, certaines pièces se voyant parfois usinées (avec les coûts que cela engendre) en pure perte, puisque n'étant au final pas conforme au règlement.

"Il a été édicté une règle qui ne vous autorise pas à utiliser quelque chose de proéminent en dehors du profil du carénage, ce sont les termes du règlement", explique Takeo Yokoyama, le directeur technique de Repsol Honda. "Quand nous avons parlé de modifier le règlement pour l'année prochaine, nous avons parlé de ce qu'on considère comme proéminent, de ce qu'est le profil, etc, car ces phrases ont été rédigées pour améliorer la sécurité et la sécurité pour nous concerne ce qui se trouve sur la surface extérieure du carénage. Alors si quelque chose sort du carénage, cela peut être dangereux pour les autres pilotes, en cas de contact ou de chute. C'est la raison pour laquelle pour l'année prochaine nous avons discuté de réduire la marge du carénage avec laquelle on peut jouer."

Par ailleurs, un règlement trop laxiste dans le domaine de l'aérodynamique pourrait laisser craindre à une course à l'armement, où seules les équipes disposant de moyens financiers importants pourraient tirer leur épingle du jeu.

Un écueil qui n'a pas échappé à Albesiano. "Nous savons que c'est possible, c'est ce qui peut arriver s'il n'y a pas de limitation", prévient-il. "Pour l'année prochaine, il y aura plus de limitations, le nombre de configurations autorisées sera plus clairement défini, il y en aura donc beaucoup moins. L'équilibre pour l'avenir est celui-ci : nous espérons qu'il n'y aura pas d'explosion des coûts, c'est notre seule inquiétude."

Avec Léna Buffa

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