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Le nouveau moteur Ducati, une satisfaction "petite, mais réelle"

Le directeur sportif de Ducati Corse se félicite d'une intersaison terminée sur une note positive, qui avait permis au constructeur italien de confirmer les bonnes orientations techniques prises pour cette année. Depuis, les GP20 sont à l'arrêt, dans l'attente que le championnat puisse débuter.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Ducati Corse

Contrairement à ce qu'auraient pu laisser penser les feuilles des temps, et particulièrement après le test qui a marqué la reprise après la pause hivernale, début février en Malaisie, Paolo Ciabatti estime que Ducati était prêt à débuter la saison. Testées dans leur package technique complet en ce début d'année, les GP20 ont, certes, peiné à trouver leurs marques avec le nouveau pneu arrière fourni par Michelin pour la saison à venir, mais elles avaient réalisé d'importants progrès lors du test de Losail en œuvrant sur le rythme de course.

"Pendant les tests il y a toujours une part de tactique de la part de tout le monde", concède Paolo Ciabatti lorsque Motorsport.com lui demande si Ducati s'est caché cet hiver, "mais la vérité est qu'en Malaisie nous n'étions pas complètement satisfaits parce que nous avons été plutôt en difficulté avec le nouveau pneu arrière à la carcasse plus souple, et ce comme tous les constructeurs à l'exception de Yamaha et Suzuki."

"Les faits démontrent que ce pneu arrière est plus adapté aux quatre cylindres en ligne. Même Márquez, qui n'était pas en grande forme après son opération de l'épaule, a fait remarquer que la Honda avait du mal à s'adapter à ce pneu. Pendant les tests au Qatar, ils ont même ressorti une moto de 2019, celle de Nakagami, et Marc l'a utilisée. Il est clair qu'il s'agit d'un paramètre qui a un peu compliqué la vie des constructeurs qui utilisent un quatre cylindres en V."

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"Après un test difficile en Malaisie, nous avons retrouvé des sensations positives au Qatar", poursuit le directeur sportif de Ducati Corse. "En ayant exploité l'expérience de la Malaisie, et sur un circuit qui nous est historiquement favorable, nous étions plutôt satisfaits du travail réalisé et donc confiants de pouvoir faire une belle course. […] Il est clair que nous étions revenus du Qatar avec une impression très positive et convaincus de pouvoir avoir notre mot à dire en course."

L'une des conclusions positives pour Ducati après les essais hivernaux concerne la vitesse de pointe de la Desmosedici, plus fringante face à une concurrence qui avait progressé en 2019. "Oui, c'était un de nos objectifs", confirme Paolo Ciabatti. "Bien entendu, l'objectif global est d'avoir une moto meilleure que l'année précédente, mais nous avons travaillé sur tous les domaines et y compris celui du moteur. Le fait d'avoir réussi à revenir parmi les meilleurs en termes de vitesse de pointe est une satisfaction, petite mais réelle."

Danilo Petrucci, Ducati Team

Autre axe de travail, le holeshot device qui a tant fait parler. Alors que les autres constructeurs se lancent tout juste dans ce domaine, en ayant développé leur propre système pendant cette intersaison, Ducati en est déjà à une évolution de ce dispositif introduit discrètement la saison dernière. Cette version 2.0 du nouvel atout des MotoGP permet de varier la hauteur de la moto non seulement au départ, mais aussi durant le reste de la course selon les besoins du pilote.

"Si nous parlons de dixièmes, ce sont les pneus qui les font gagner ou perdre. Mais étant donné que ce ne sont pas nous qui décidons des pneus […], il est clair que nous devons adapter notre moto aux pneus fournis par Michelin. Il est vrai, ceci dit, que Ducati a toujours été une équipe innovante : nous sommes ceux qui avons mené l'aérodynamique à son niveau actuel en MotoGP. Notre créativité a même été limitée fin 2016. Nous avons apporté de nombreuses innovations et nous continuerons à le faire", promet Paolo Ciabatti, qui ne cache pas dès lors que cette nouvelle idée est née afin de trouver une autre manière de gagner du temps.

"Dans un championnat aussi compétitif, toute innovation pouvant apporter un avantage sur la concurrence a de la valeur. Il est difficile de définir si ce peut être de quelques dixièmes ou de quelques centièmes, bien sûr, mais les idées que nos ingénieurs arrivent à sortir sous la direction de Gigi [Dall'Igna] sont les bienvenues, d'autant que je pense qu'elles rendent le championnat plus intéressant pour tous ceux qui le suivent."

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Les machines sont donc prêtes, mais encore faut-il déterminer quand elles pourront investir les pistes et se plonger dans la compétition. Repoussé déjà de 15 semaines, le championnat a vu huit de ses manches subir des annulations ou reports sous l'effet de la pandémie de COVID-19, et seules trois ont été reprogrammées dans un calendrier qui reste très provisoire.

"Il est clair qu'il est difficile de prévoir l'évolution de cette situation. Il y a des pays qui se trouvent au cœur de l'épidémie, comme l'Italie, […] et aussi beaucoup d'autres qui vivent une phase très intense de ce maudit virus, et je crois donc que pour le moment la meilleure chose à faire c'est attendre afin de comprendre quand seront réunies les conditions pour recommencer à se déplacer avec un niveau de sécurité suffisant, puis de refaire le calendrier", souligne Paolo Ciabatti.

Propos recueillis par Matteo Nugnes

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