Les Ducati officielles ont franchi un cap important au dernier jour du test
La dernière journée d'essais en Malaisie a permis aux pilotes officiels Ducati de ressentir une avancée importante dans la distribution de puissance de la GP23. Désormais, ils ne demandent plus qu'à affiner la maniabilité de la nouvelle moto.
Il y a un an, Pecco Bagnaia avait entraîné la mise à l'écart du moteur 2022 pour l'équipe officielle Ducati. Cette fois, c'est avec un immense sourire que le champion en titre a adoubé le travail des ingénieurs italiens, confirmant après le premier test de pré-saison qu'il utiliserait bel et bien la nouvelle spec. Sous la direction de Gigi Dall'Igna, le département technique savait que cela n'était pas nécessairement acquis et que, dans un souci de prudence, Ducati pourrait s'autoriser à écarter toute nouveauté perçue comme risquée en comparaison du niveau d'excellence atteint avec la moto précédente.
"Je suis maintenant assez certain que je vais continuer le travail avec la moto de 2023, et je le veux vraiment, parce qu'elle représente un progrès", a indiqué Bagnaia dimanche soir à Sepang. Une conclusion qui faisait suite à des progrès réalisés au cours de cette dernière journée de travail. "Hier, je pensais que le travail qu'on avait fait était déjà d'un assez bon niveau, mais les problèmes perduraient dans tous les domaines dans lesquels on a travaillé", a-t-il expliqué. "Dans la dernière heure de test, on a fait de gros changements sur l'électronique et d'énormes progrès. Ça apparaît assez clairement sur les chronos parce qu'après ces changements, j'ai enchaîné les tours en 1'59"0 et 1'59"1 en pneus usés. Tout était résolu."
Ce travail sur l'électronique a permis la dernière avancée espérée sur la distribution de puissance de la GP23, domaine qui a occupé les Rouges depuis la toute première journée de ces essais. Lui qui se plaignait d'une moto agressive et nerveuse au premier contact avec la poignée de gaz, Bagnaia a soudain vu le comportement de la machine s'adoucir, et il a alors compris que Ducati avait mis le doigt sur le souci qui le gênait.
"Une fois qu'on a changé ça, c'était comme utiliser la moto de 2022 mais avec plus de vitesse. Le niveau est donc déjà bon", s'est-il réjoui, se disant "content et fier du travail réalisé". Et d'ajouter, avec un soulagement palpable : "On a résolu beaucoup de nos problèmes et je pense qu'on a terminé ces essais en étant au même niveau qu'avec la moto de 2022. Franchement, je suis très content et serein, parce que j'avais un peu peur qu'on puisse ne pas être au même niveau. C'est bien de terminer le premier test comme ça, il faut continuer ainsi."
Jugeant son rythme "incroyable en pneus usés", Pecco Bagnaia a même réussi à conclure sur une note positive avec deux attaques du chrono et, à la clé, le meilleur temps qu'il ait jamais enregistré à Sepang. C'est donc serein qu'il quitte la Malaisie, mais non sans avoir transmis à son équipe une dernière requête sur laquelle plancher avant le prochain test, qui aura lieu dans un mois au Portugal. "La seule chose qui manque concerne la maniabilité, car c'était un peu plus facile sur la moto de 2022. Celle-ci est plus agressive, plus nerveuse, mais on peut y travailler à Portimão, une piste sur laquelle la maniabilité est très importante", a indiqué le pilote italien.
"Pecco nous dit qu'il y a de bons points sur la moto de 2023, mais qu'il y a encore un point faible en particulier par rapport à celle de 2022, sur lequel nous devons travailler. Il ne nous laisse que peu de temps car il veut que ce soit réglé à Portimão. Nous devons suivre les requêtes du Champion du monde", a fait savoir le team manager Davide Tardozzi, prêt à se plier aux desiderata de son pilote. "Enea a exactement les mêmes commentaires. Il y a quelque chose qui fait qu'il n'est pas à l'aise par rapport à son style de pilotage", a-t-il précisé.
Les mêmes commentaires chez Bastianini
Sous pression pour ses débuts en tant que pilote officiel, Enea Bastianini semble s'être bien sorti du défi que représentait cet important test. "On a beaucoup travaillé, plus que jamais pour moi", a-t-il admis. Et ce travail a non seulement mené aux mêmes progrès que ceux salués par Bagnaia, mais aussi à un feedback comparable pour les deux pilotes. "Ce matin mes sensations n'étaient pas très bonnes, j'avais beaucoup de mal à pousser avec la nouvelle moto. Mais au final on a résolu beaucoup de problèmes", s'est satisfait Bastianini.
Enea Bastianini
"Je crois que j'ai très bien travaillé avec les ingénieurs et avec Pecco, et mes commentaires ont été très proches des siens", a ajouté le nouveau promu, pointant lui aussi un élément qui reste perfectible à ses yeux. "Il fallait qu'on comprenne quels étaient les points forts [de la nouvelle moto] et je pense qu'on l'a compris cet après-midi. Elle est maintenant plus proche de l'ancienne. L'un des principaux points forts concerne le changement de direction, et les freinages ne sont pas mal non plus. Par contre, je manque un peu de sensations en entrée de virage, ce qui est l'une de mes principales forces."
Classé quatrième de ces essais après le time attack mené en cette fin de journée, Bastianini se tient non loin de Bagnaia, deuxième. Estimant que le potentiel de la GP23 s'exploite désormais "autour de 70-75%", il compte, comme son coéquipier, sur le dernier test à Portimão pour compléter la préparation expresse qui doit être menée avant le début du championnat.
Rapide lui aussi avec la dernière spec de la Ducati, Jorge Martín partageait le sentiment d'avoir bien exploité le temps de piste de ces essais en Malaisie pour faire le tri dans le matériel sorti de l'usine. En revanche, alors qu'il avait deux carénages différents à comparer, son choix s'est porté sur une version différente de celle du #1.
"J'ai trouvé celui qui convient le mieux à mon style de pilotage, donc je suis très content", s'est-il félicité. "Il y en a clairement un avec lequel je me sens à l'aise et avec lequel mon style de pilotage est assez similaire à celui que j'avais avec l'ancien. J'ai un peu plus de mal avec l'autre. C'est le contraire de Pecco, qui préfère l'autre." Il n'en dira pas plus, mais le temps dédié à l'un et l'autre aujourd'hui semble indiquer que le downwash duct a la préférence de Bagnaia, et le carénage inférieur à effet de sol celle du pilote Pramac.
"Je crois qu'avec ce test on a identifié quel moteur et quel carénage utiliser. L'année dernière, au même moment, tout manquait vraiment de clarté, donc à ce stade j'ai confiance, on a une base pour la moto. Maintenant il faut qu'on travaille un peu sur les détails", a ajouté Martín, cinquième de ce test.
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