Édito - Box, box, box !

L’appel des stands si souvent entendu en Formule 1 semble terriblement manquer en MotoGP. Grand perdant en Allemagne, Valentino Rossi n’avait pourtant pas besoin de ce second coup dur.

Andrea Dovizioso, Ducati Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing changent de motos

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À bien y regarder, rien de plus différent que la course automobile et motocycliste. Pourtant considérées comme les disciplines majeures des sports motorisés, la F1 et Le MotoGP vivent des scénarios de courses orchestrés de façon totalement opposées, même quand le terrain de jeu est identique.

Ces dernières saisons offrant spectacle et lutte intenses pour le titre ont même poussé plus d’un acteur de la F1 à prôner l’exemple du MotoGP, et laisser la part belle au pilote dans sa façon de conduire et de décider.

C’est ainsi que nous vivons de nouveau une incroyable saison avec cette fois-ci probablement une limite qui a été atteinte : celle de donner les informations au pilote sur un simple panneau, une fois par tour.

Nulle doute que les 95 secondes pour boucler les 3,6 kms et checker de nouveau les 3 lettres jaune vif indiquant BOX ont pu être longues dans la tête de Rossi, ou trop courtes pour se demander si c’était le bon moment pour repartir avec des pneus… intermédiaires ou pour le sec !? Comme à Misano l’an dernier, le Docteur a privilégié le choix de rester le plus longtemps en piste, calquant sa stratégie sur celle de Dovizioso. Surprenant !

Andrea Dovizioso, Ducati Team et Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Tous les spectateurs que nous avons été dans ces instants si épiques, armés de nos applications sur tablette ou téléphone en renfort des indications du direct (écarts, temps au tour, choix des pneus…), ingurgitant bon nombre de données sur un seul tour (95 secondes pour VR46, 91 pour Marc Márquez) n’ont pas compris pourquoi Rossi allait à coup sûr enchaîner un nouveau mauvais résultat, et perdre du terrain au Championnat sur Márquez. Valentino lui ne pouvait s’en remettre qu’à cet écriteau tendu par un bras ami, concentré à suivre la Ducati et ne pas la perdre de vue.

C’est devenu si évident une fois que le pari du numéro 93 de repartir en slicks était en voie de se concrétiser; l’habileté et la maturité du Catalan sont les aspects dominants de cette saison où l’objectif n’est pas de chercher la rapidité à tout prix. Et ça rapporte gros.

C’est sûr également que si la M1 frappée du numéro 46 et son pilote avaient eu l’information sur l’écart, alors en tête du Grand Prix des Pays-Bas, la moisson de ces courses pluvieuses se serait avéré autrement plus prospère.

Mais alors doit-on imaginer concrètement une transmission radio entre l’équipe et le pilote? Les tests effectués en 2002 par l’équipe française Tech3 et son pilote d’essais d’alors n’avaient rien révélé de positif, impossible pour Sylvain Guintoli de pouvoir prononcer le moindre bout de phrase compréhensive. On comprend aisément à quel point emmener une machine de MotoGP est exigeant pour un pilote sans cesse en mouvement, alors imaginez la situation sous le déluge de ces dernières courses.

Le départ

Là où la Formule 1 fait appel à ses bonnes habitudes de modifier les règlements, c’est justement pour stopper le rôle et l’influence des communications radio. Alors pourquoi ne pas tenter d’insérer ces indications sur la moto directement ? Le MotoGP ayant été précurseur sur bons nombres de points lorsqu’il s’agit de filmer son Championnat ne pourrait-il pas développer une application, un écran, afin de l’insérer juste au-dessus de ce tableau de bord ?

Maintenant que le spectacle en piste a atteint un niveau rarement observé, tant grâce aux acteurs que la technologie qui nous régale, cela semble devenir utile de s’engager dans cette voie et d’apporter des solutions qui devront évidemment faire leurs preuves, tout en laissant au pilote la maîtrise de son destin.

La course allemande a aussi révélé que le développement des gommes françaises avait encore du mal à allier théorie et pratique. Sur ces motos qui ont pour la plupart évolué sur Bridgestone, le bilan en conditions mixtes est dur à encaisser pour certains pilotes attendus en haut du tableau. Le facteur pneus se repositionne comme un élément clé du Championnat, ce qui n’était plus le cas depuis de nombreuses années.

Doit-on attendre avec impatience le prochain rendez-vous en Autriche où la région offre aussi des bonnes chances de météo pluvieuse, pour un scénario tout autant rocambolesque ? Je terminerai avec un flasback de 1999 où l’épreuve Superbike disputée à Spielberg avait vu un Colin Edwards et sa RC 45 remporter une course sous une pluie battante, un froid glacial, et des pneus totalement slicks badgés Michelin. Une autre époque et une autre catégorie, et toute une performance encore inexplicable aujourd’hui !

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