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Édito - Il n’en restera peut-être qu’un

Assurer l’avenir ou maintenir son rang ? Le dilemme du choix du coéquipier va probablement prendre plus de temps que prévu, et pourquoi pas renforcer la position de leader.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing mène au départ

Gold and Goose / Motorsport Images

Terminée la période de tourmente, place désormais à la stratégie des marques pour mener à bien la campagne en cours et surtout commencer à préparer 2017. En MotoGP, il est encore difficile de savoir qui saura tirer le meilleur de son package pour prendre un avantage, et les courses sur les circuits à venir vont être palpitantes à suivre. Quel impact le transfert de Yamaha à Ducati va-t-il opérer sur le principal intéressé, Jorge Lorenzo ? Savoir s’adapter aux contraintes que posent les pneus est un enjeu pour tous, continuer à fédérer son équipe autour de soi en est assurément un autre.

À cela s’ajoute la façon dont les équipes affûtent leur organisation en fonction de la concurrence. Le sujet a été évoqué ici-même pour le cas Viñales, que son choix s’oriente vers Yamaha ou qu’il reste avec son employeur actuel, mais une chose semble se dessiner au sein des structures officielles : le retour du statut de numéro 1.

Avec l’arrivée d’un constructeur supplémentaire, KTM, dont on ne connaît pas le niveau à l’heure actuelle, et la montée en puissance de Suzuki, il n’y aura pas de place pour tout le monde dans le top du classement. Si Viñales conserve son bleu Suzuki, le choix semble tout d’un coup assez réduit pour l’équipe Championne du monde, Yamaha, pour qui le titre Constructeurs revêt une importance tout aussi grande que le titre Pilotes.

Le choix d’un pilote capable d’amasser de gros points en fin de course peut permettre d’échafauder les épreuves en deux actes. C’est en cela que le jeune Maverick possède sans le savoir le plan de match des constructeurs : Lorenzo chez Ducati, Márquez renforcé au HRC en cas de départ de Pedrosa, Rossi conforté dans sa quête de numéro 1… Difficile dans un tel contexte de s’assurer une bonne place pour les futurs coéquipiers, qu’ils soient issus du MotoGP ou non.

Maverick Viñales, Team Suzuki MotoGP

Yamaha souhaite profiter de son équipe junior avec Tech3 pour justement mettre le pied à l’étrier d’un bon potentiel, mais l’expérience Ben Spies a démontré que l’exercice était certainement trop risqué. Honda a tenté un coup de poker avec Jack Miller et ne semble pas prêt à se risquer de nouveau à une telle audace.

À cela on ajoute le fait de devoir fournir des motos aux équipes satellites, mais là encore beaucoup restent frileux ou sceptiques à l'idée de se lancer dans l’aventure. Le plan imaginé par le promoteur Dorna heurte de plein fouet la réalité de constructeurs pour qui consacrer un maximum de ressources à son équipe officielle est vital. Car le niveau continue d’augmenter et s’il faut chercher ne serait-ce qu’un faible pourcentage d’avantages pour progresser, autant ne pas faire le bilan de le voir dissipé à travers des structures satellites.

Peu de marques ont adopté cette approche, et seules Honda et Ducati ont exploité cette opportunité depuis longtemps. La première en Grands Prix, et la seconde en Superbike dont la vente de machines compétition clients assurait au constructeur bolognais plus de 50% de son budget ! Pas surprenant de voir Ducati être le principal constructeur représenté en MotoGP aujourd’hui, et Honda afficher une armada impressionnante pour des motos dont le leasing garde un coût élevé.

Mais reste le sujet de la performance dont les pilotes non officiels dépendent pour pouvoir rejoindre les rangs des machines d’usine, et ainsi avoir une chance de démontrer qu’ils le méritent, ce guidon officiel.

La nouvelle réglementation pneus/boîtier électronique nous donne cependant des signes, comme avec Eugene Laverty et sa Ducati privée. Mais est-ce suffisant pour un pilote de son rang afin d’atteindre une équipe classée plus haut dans le championnat, là où le choix peut de nouveau s’orienter vers le vivier Moto2, et pour quel rôle dans cette équipe ? On est impatient de comprendre enfin ce qui se dessine au sein des constructeurs.

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