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Édito - La montagne australienne

Le principal atout du MotoGP, cette saison plus que n’importe quelle autre, est son incertitude. Week-end après week-end, l’intérêt est confirmé autant que certaines inquiétudes.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

On parlait de karma la semaine passée, avouez tout de même que le renversement de situation a de quoi interpeller tout fan d’une série de monoplace dont l’argent reste la couleur de référence. Après que le titre soit décerné, il reste toujours des enjeux pour les pilotes de Grands Prix afin de terminer la saison au mieux, pour ses propres intérêts, jusqu’à la dernière course.

Et Phillip Island n’a pas failli à la tradition, une fois de plus, et a surtout permis au Docteur de relever le gant. Le malaise Yamaha semblait pourtant bien continuer sa route au gré de conditions météo dantesques, de quoi se noyer pour tenter de maintenir sa place sur le podium final du Championnat.

Mais voilà, le tracé australien est sans aucun doute un Everest dans la saison, avec des conditions propres à presque tout territoire insulaire, en plus d’être réputé pour sa météo peu clémente. La bonne forme continuelle de Valentino Rossi, aperçue en course une semaine auparavant au Japon, a pu se confirmer, dans un exercice où il excelle, à savoir rattraper une situation a priori complexe au cours du warm-up pour réaliser une course de référence.

Cette force est toujours bien présente, qu’on se le dise. Malgré le handicap de la qualification, il profite pleinement de la course et ce n’est pas réellement une surprise sur cette piste, lui dont Phillip Island a légendé son palmarès. Imité dans cet exercice par son futur coéquipier Maverick Viñales, Rossi se rassure et conforte sa seconde place au championnat. Viñales, lui, aimerait le rejoindre.

Il est temps en effet que Jorge Lorenzo réagisse. Plus qu’un fait, cela devient une urgence avant tout pour lui. On parle beaucoup de sa chute au Sachsenring comme le blocage qu’il n’arrive pas à enrayer, mais il faut également remonter plus loin encore. Si on se souvient de ses débuts en MotoGP, les grosses chutes pour l’actuel numéro 99 ont instantanément fait partie de sa découverte de la catégorie reine. Celle en Chine en 2008 est la plus spectaculaire, mais il y a aussi celle de Laguna Seca aux essais la même année. Son visage avant de prendre le départ de la course était complètement fermé, inquiet, et plus encore… et sa chute en course en fut une autre tout autant mémorable avec un énorme high-side. Il réitéra une autre cabriole en 2009 aux essais, et on dut le porter sur le podium !

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, en tête au départ

Mais au cours de cette année 2008, il avoua même avoir pensé tout arrêter, par peur de perdre la vie. Il confia que l’épreuve californienne fut le moment où tout faillit basculer. Mais il s’est accroché, comme personne, comme à son habitude, et a depuis décroché trois titres. Toutefois, les démons sont là et d’autres pilotes ont connu leurs gros moments de doute ; une adaptation à de nouvelles gommes où il faut repenser parfois plusieurs facteurs dont son propre pilotage.

Le facteur pneu a souvent été un élément déterminant à la pleine époque de la concurrence entre manufacturiers, mais les enveloppes françaises ont toujours couronné les meilleurs pilotes. Au-delà d’une équipe Yamaha à la peine cette saison, le pilote doit maintenant profiter de son passage chez les Rouges de Ducati pour apprendre à fédérer autour de lui comme Márquez et Rossi. Rappelons qu’à l’exception de sa première saison (4e), il n’a jamais terminé en dehors du top 3 au classement final à l’issue des huit années qui ont suivi.

Mais les choses changent et continuent d’être aussi à l’avantage des pilotes privés. Impossible de passer à côté de la performance de Cal Crutchlow, superbe, intouchable, rassurant, et dont les résultats semblent suivre plus que jamais la dynamique Márquez grâce à un travail en coulisses qui rapproche les deux hommes.

Tout ceci en notant l’absence de deux autres vainqueurs cette saison, Andrea Iannone et Dani Pedrosa, et une question qui demeure la même pour la Malaisie : à quoi pouvons-nous nous attendre ?

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