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L'électrique, un laboratoire plutôt qu'un concurrent au MotoGP

Alors que le futur Championnat de motos électriques est en train de prendre forme, les principaux patrons d'écuries du MotoGP estiment que la technologie n'est pas encore à maturité pour remettre en cause le modèle actuel de la catégorie reine.

Energica Ego

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Loris Capirossi en train de tester une moto électrique à Saroléa en Aragón
Le logo d'Energica
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Andrea Dovizioso, Ducati Team
Jack Miller, Pramac Racing
Xavier Simeon, Avintia Racing
Danilo Petrucci, Pramac Racing
Eugene Laverty, Aprilia Racing Team Gresini
Alex Rins, Team Suzuki MotoGP
Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing
Franco Morbidelli, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS
Cal Crutchlow, Team LCR Honda
Scott Redding, Aprilia Racing Team Gresini
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Le Championnat du monde de motos électriques va vivre sa première édition en 2019, et constituer une petite révolution dans le monde de la compétition sur deux roues. Alors que la future discipline est encore en pleine gestation, la Dorna a donc pris le pli de ce qui se fait désormais depuis plus de trois ans en sport automobile et le lancement de la Formule E fin 2014.

Cette dernière, après quelques tâtonnements, semble à présent bien établie dans le paysage des sports mécaniques et a su faire fi des railleries à ses débuts pour finalement attirer toujours plus de constructeurs.

La Formule E, un exemple à suivre ?

En effet, alors que Nissan (qui remplacera Renault) et BMW feront leurs débuts dans la discipline pour la saison 5 (comprenez la saison 2018-19), et que Mercedes-Benz et Porsche vont leur emboîter le pas l'exercice suivant, rejoignant ainsi Citroën DS, Audi ou bien encore Jaguar, la Formule E suscite un attrait croissant dans l'industrie.

Et force est de constater que la moto accuse un retard certain sur le sujet, comme le confirme Lin Jarvis, le directeur exécutif de Yamaha Motor Racing. "Je pense que notre industrie est encore derrière celle de l'automobile [dans le domaine de l'électrique], mais c'est intéressant de voir le nombre de constructeurs qui passent à la Formule E", remarque celui-ci. "Beaucoup d'entre eux arrêtent leurs engagements dans d'autres disciplines pour investir dans l'électrique."

Néanmoins, Jarvis ne pense pas qu'un championnat tout électrique puisse supplanter à terme le MotoGP. Au contraire, le patron de la marque aux trois diapasons estime que l'avenir de la technologie électrique se situe davantage dans des compétitions répondant à des besoins précis, notamment en matière de réduction de la pollution sonore. "Cela remplacera peut-être à terme d'autres disciplines", concède-t-il ainsi. "Comme par exemple l'enduro ou le motocross, dans des endroits où le bruit est un problème car ces machines sont utilisées proches de zones urbaines ou de quartiers résidentiels."

Présent dans la catégorie reine en tant que constructeur depuis cette année, KTM est pour sa part encore bien loin de cette thématique même si son directeur sportif, Pit Beirer, reconnaît l'existence de projets intéressants. "Je ne pense pas que l'électrique puisse prendre le pas sur la catégorie reine dans les 15 prochaines années", soutient-il cependant. "Mais le développement des motos électriques va se poursuivre, et il y a des projets fantastiques en vue."

Si la société italienne Energica Motor Company a été officialisée cette semaine comme fournisseur unique du FIM Moto-e World Cup, le groupe Piaggio, auquel est rattaché Aprilia, n'est pas en reste sur le marché de la moto électrique.

Le responsable technique du constructeur de Noale en MotoGP, Romano Albesiano, juge cependant que l'introduction d'une telle technologie est trop dispendieuse, et que l'avenir se situe davantage dans le compromis que représente l'hybride, à l'instar du modèle appliqué par la Formule 1.

"Comme chacun sait, Aprilia fait partie du groupe Piaggio, et nous venons juste de présenter une version électrique du Vespa", rappelle le dirigeant transalpin. "Nous dépensons beaucoup de ressources dans ce domaine, mais en termes de compétitions moto, je ne pense pas qu'il y aura une catégorie électrique avec un niveau de performance qui se rapproche de ce que nous pouvons voir actuellement. Peut-être que l'hybride est réaliste, comme c'est le cas en F1. Ce serait intelligent, mais vraiment très coûteux. C'est difficile. Ce serait bien sûr une très bonne expérience, car le futur sera électrique d'une manière ou d'une autre."

Des propos corroborés par le team manager de Suzuki, Davide Brivio, pour qui l'électrique constitue une évolution naturelle de l'ensemble des sports mécaniques. Bienveillant, ce dernier pense donc que la technologie mérite un championnat. "Nous avons pu voir les voitures prendre cette direction assez rapidement ces dernières années, et le domaine de la moto regarde aussi cela", explique l'Italien. "Il est normal que la Dorna y pense. La catégorie électrique va grandir de plus en plus, et je pense qu'il est correct de s'essayer à ce domaine."

Si le MotoGP tel que nous le connaissons actuellement n'est donc pas "menacé" directement par l'apparition de la Moto-e – tout comme la F1 par la FE du reste – la création d'un championnat tout électrique s'avère de plus en plus nécessaire dans l'optique du développement technologique.

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