Émotions, supériorité de Bagnaia : le bilan Ducati de Jack Miller

Concentré sur la tâche qu’il se donne de se porter candidat à la victoire pour sa dernière course avec Ducati, Jack Miller savoure néanmoins les derniers instants passés avec cette firme qu’il a a maintes fois remerciée ce week-end, et dont il rappelle qu’elle l’a fait "grandir".

Jack Miller, Ducati Team

Jack Miller, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

"Heureux" d'être de retour à Valence, un circuit qu'il apprécie tout particulièrement et "attend chaque année", Jack Miller aborde l'ultime Grand Prix de la saison et de sa carrière Ducati avec la même intention qu'à chaque rendez-vous : "C'est la même motivation que chaque semaine, je veux gagner !"

Sur l'étroit et technique tracé de Valence, où la Ducati gagne en aisance année après année, Miller gère depuis le début du week-end les émotions liées au fait qu'il portera d'autres couleurs dès mardi, une fois le rideau du Grand Prix tiré et les tests d'intersaison lancés. Ce sera en effet "en orange", comme il le dit, qu'il poursuivra l'aventure MotoGP avec KTM et pourra immédiatement découvrir une nouvelle monture sur ce même tracé, ainsi que la relation de travail avec son nouvel équipier, Brad Binder.

"Ma décision"

"C'est quelque chose à quoi l'on est habitués", estimait Miller en début de week-end, lorsqu'il lui était demandé de se confier sur le sentiment éprouvé sur la symbolique d'un départ vers un autre chapitre de sa carrière. "La motivation reste de faire du bon boulot. Et mardi, il y aura quelqu'un d'autre [sur la moto] et moi je serai sur celle qui est orange. C'est un de ces week-ends. Ça m'est arrivé avant, je ne sais pas si ça m'arrivera encore. Ce fut une bonne période, un 'game changer' pour ma carrière. Quand je suis arrivé chez Ducati, je n'avais qu'un podium, acquis sous la pluie [sa victoire à Assen, en 2016, ndlr]. Et nous avons fait une vingtaine de podiums, je ne sais pas combien… Ce fut un périple extraordinaire. J'ai beaucoup appris, j'ai eu tant de configurations différentes de la moto entre les mains que je suis attaché à cet aspect des choses. Mais toute la raison derrière cette décision était de démarrer quelque chose de nouveau, de frais. Et c'est là-dedans que je me lance. C'est ma décision, à la fin."

Une petite phrase que l'Australien tenait tout de même à placer, car s'il est un membre estimé pour son attitude comme ses résultats chez Ducati, la politique omniprésente et la gestion d'une structure employant désormais huit machines en piste et autant de pilotes déterminés à occuper le haut du pavé ont fait que celui-ci a considéré une alternative. Comme il le rappelle également avec subtilité, celui qui prendra ce week-end le départ depuis la première ligne de la grille était "las des contrats d'un an" et avait besoin de se sentir aimé.

Une saison solide

Du reste, c'est une saison solide que l'Australien estime avoir menée, même si la situation au championnat et le niveau de performance affiché par la Ducati avec son voisin de box rendent un bilan plus mitigé à celle-ci. Car en dépit de nombreuses chutes en début de saison et d'un retard record concédé à Fabio Quartararo dans la première phase de la saison, Francesco Bagnaia a ensuite affiché un niveau de performance et enchaîné des victoires d'une manière spectaculaire avec la Desmosedici GP.

"C'est sûr", répond-il lorsqu'il lui est demandé s'il s'agit de son meilleur exercice avec la marque italienne. "J'ai terminé quatrième l'an dernier au championnat et on a encore une très faible chance de terminer troisième cette année, mais c'est un long shot ! On va tenter ! La saison en elle-même a été vraiment solide en termes de résultats depuis le test de Catalogne, à l'exception d'une ou deux erreurs à Misano et bien entendu à Phillip Island. Mais en dehors de ça, elle a été assez solide et je suis heureux de là où j'ai terminé la seconde partie de saison. J'espère maintenir cet élan avec la moto orange."

"Je suis constamment à en vouloir plus. La motivation est là et ce serait un rêve devenant réalité que de partir sur une victoire. On va pousser pour ça, bien entendu. La moto fonctionne bien, je pense que je pilote bien ; je me sens frais après ce qui a été une saison chargée et je suis prêt à faire du bon boulot ce week-end."

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Jack Miller avec Pecco Bagnaia et Davide Tardozzi

Lucide sur le fait d'avoir été battu par Bagnaia

"Thriller" Miller n'est cependant pas le genre de pilote à se cacher derrière son petit doigt. Certes, on l'a régulièrement entendu cette année plaisanter en interview sur un garage italien très tourné vers son jeune pilote star – dont il fut déjà l'équipier chez Pramac. Aux premières loges pour constater le niveau atteint par Pecco Bagnaia, il ne peut néanmoins que valider le fait que l'Italien réalise à présent des performances rendant la vie difficile pour tout équipier dans le box factory et que les siennes n'ont pas été aussi impressionnantes ces deux dernières saisons.

Interrogé sur ce qui a fait la différence entre lui et son équipier, notamment en seconde partie de saison qu'il juge lui-même bonne pour lui, Miller salue le niveau atteint par celui-ci.

"Ah… C'est la question numéro 1 !" s'anime-t-il au moment de désigner quoi faire pour atteindre un tel niveau sur la Ducati. "Je sens que je me prépare bien mentalement et physiquement pour les courses. [Il hésite] Il pilote la moto mieux que moi, c'est aussi simple que ça… J'aimerais pouvoir vous dire comment, pourquoi, ou ce que j'ai besoin de faire, mais je rejoins votre question… Je fais de mon mieux, mais il est meilleur. L'an dernier [aussi], il était meilleur."

Un déclic que l'Australien était aux premières loges pour constater depuis l'arrivée du duo dans l'équipe factory. "Clairement, quand on est montés de chez Pramac… Il avait eu quelques apparitions avec Pramac, mais pour retourner les choses comme il l'a fait ces deux dernières saisons avec la quantité de victoires qu'il a signées et tout… C'est une progression énorme, c'est sûr…"

Puis il reprend un peu de recul sur la situation d'ensemble de ce week-end et les relations humaines. "Ils vont me manquer tous les deux ! [Bagnaia comme Ducati] J'aime beaucoup Pecco en tant que personne et j'ai aimé mon temps passé chez Ducati. Ce qui ne me manquera pas, c'est d'avoir un contrat négocié année après année ! [rires] Pecco et moi sommes parvenus à garder une relation amicale, et Brad et moi… Il y a toujours ce truc différent quand vous avez un coéquipier européen. Il y a la culture qui est si différente. Mais avec Brad, qui est Sud-Africain, ce sont des cultures très similaires, un sens de l'humour commun avec les Australiens. Je pense que nous pouvons avoir une super relation là-bas. On passe pas mal de temps dehors ensemble, il vit à 600 mètres de chez moi. On a pris quelques bières la semaine dernière et raconté des bêtises. C'est un bon pote et avoir une relation de travail dans le futur sera bien."

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