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L'épopée Suzuki : L'étoile filante Kenny Roberts Jr

Troisième épisode sur l'Histoire de Suzuki en catégorie reine, brièvement ramené au sommet par Kenny Roberts Jr avant de connaître de longues saisons de disette quand l'ère MotoGP a débuté.

Kenny Roberts Jr.

Kenny Roberts Jr.

Gold and Goose / Motorsport Images

L'épopée Suzuki

Motorsport.com retrace l'Histoire de Suzuki en 500cc et en MotoGP à travers un dossier spécial.

Habitué au succès avec Kevin Schwantz, qui a rapporté un titre à la marque au début des années 1990, Suzuki a lentement dégringolé dans la hiérarchie dans la deuxième partie de la décennie et au moment d'entamer l'année 1999, la firme japonaise restait sur trois saisons sans victoire. Pour se relancer, elle a à nouveau fait appel à un pilote américain, Kenny Roberts Jr, et l'a l'aligné aux côtés de Nobuatsu Aoki.

Le fils du Champion du monde 1978, 1979 et 1980 avait fait ses débuts dans la catégorie en 1996 dans l'équipe fondée par son père, pour piloter la Yamaha puis la machine conçue en interne, sans grand succès. Au moment d'entamer la saison 1999, Mick Doohan était le grand favori après avoir remporté les cinq derniers championnats, mais Roberts Jr a créé la surprise en débutant le championnat avec deux victoires autoritaires, à Sepang puis Motegi, devant l'Australien.

Kenny Roberts Jr.

Kenny Roberts Jr s'est imposé dès ses débuts avec Suzuki

Le nouveau vainqueur en Grands Prix s'est mué en favori pour la couronne mondiale, surtout après la blessure de Doohan à Barcelone, synonyme de fin de carrière pour le pilote Honda. Mais Roberts n'a finalement pas pu résister au second représentant de la firme de Tokyo, Álex Crivillé, vainqueur à six reprises, alors que le Californien n'a décroché que deux succès supplémentaires et payé une certaine inconstance. Finalement deuxième du championnat, Roberts Jr avait cependant totalement relancé Suzuki... et n'allait pas s'arrêter en si bon chemin.

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L'année 2000 a vu Valentino Rossi rejoindre les 500cc et Kenny Roberts Jr se méfiait déjà de la montée en puissance du prodige italien, mais il n'a pas laissé filer l'opportunité qui était devant lui. Encore vainqueur à quatre reprises, il a en plus trouvé la constance qui lui faisait défaut, avec un seul abandon et toutes les autres courses conclues parmi les sept premiers, le tout en profitant de certaines erreurs de jeunesse de Rossi.

Kenny Roberts Jr a ainsi dominé la saison 2000 : leader du championnat après la troisième manche, il n'a plus quitté la première place et a été titré à deux courses du but, pour conclure l'année avec 51 points d'avance sur le #46. Suzuki renouait ainsi avec le titre sept ans après le dernier.

Kenny Roberts Jr., Team Suzuki MotoGP

Kenny Roberts Jr a décroché le titre 2000 avec Suzuki

Mais dès l'année suivante, qui a vu Rossi décrocher le premier de ses sept sacres en catégorie reine, les Suzuki sont rentrées dans le rang. La saison a été sauvée par le GP de Valence disputé sous la pluie et remporté par Sete Gibernau, arrivé dans l'équipe en 2000, et dont Kenny Roberts a pris la troisième place. Les représentants de la marque n'ont connu aucun autre podium cette année-là et le Champion en titre a terminé le championnat au 11e rang, deux positions derrière Gibernau.

Les saisons suivantes ont été encore plus difficiles, Suzuki étant à la peine avec sa GSV-R, le modèle lancé pour l'arrivée des moteurs 990cc quatre-temps. Akira Ryo, engagé ponctuellement en 2002, a longtemps mené le GP du Japon mais a finalement dû se contenter de la troisième place, et Roberts Jr n'a encore obtenu qu'un seul podium. L'arrivée de John Hopkins à ses côtés en 2003 n'a rien changé et la marque a dû attendre 2005 pour décrocher un nouveau trophée, toujours grâce à Roberts Jr, deuxième sous la pluie à Donington.

Après plusieurs saisons décevantes, Suzuki a voulu donner une impulsion à son programme en MotoGP. Paul Denning a succédé à Garry Taylor à la tête de l'équipe avant la saison 2005 et une fois celle-ci terminée, Roberts Jr a été poussé vers la sortie pour faire place à Chris Vermeulen, venu du WorldSBK. L'Australien a décroché un premier podium sur ses terres en 2006 et a offert à Suzuki son premier succès dans l'ère MotoGP au GP de France 2007, disputé sous un véritable déluge. Mais ce retour au premier plan est resté un cas isolé.

Chris Vermeulen

Chris Vermeulen a permis à Suzuki de retrouver la victoire en 2007

Car si Suzuki a terminé l'année 2007 avec un total encourageant de huit podiums, le constructeur est rentré dans le rang l'année suivante malgré l'arrivée de l'expérimenté et multiple vainqueur de Grands Prix Loris Capirossi aux côtés de Chris Vermeulen. Les deux hommes ont certes engrangé trois podiums de plus en 2008, mais plus aucun en 2009. Reparti en WorldSBK, Vermeulen a été remplacé par Álvaro Bautista en 2010 mais les résultats sont restés aussi décevants, avec un seul top 5 conquis par l'Espagnol à Barcelone.

Suzuki ne semblait là que pour faire le nombre et cette tendance s'est confirmée en 2011, quand la marque de Hamamatsu n'a aligné qu'une seule moto pour Bautista, cette fois jamais classé mieux que sixième en course. Au terme de cette dixième saison consécutive sans aucun pilote dans le top 5 du championnat, Suzuki a décidé de plier bagages et de mettre fin à un engagement de près de 25 ans en catégorie reine, citant notamment les effets de la crise économique de 2008 pour expliquer sa décision.

Alvaro Bautista, Rizla Suzuki MotoGP

Álvaro Bautista était le seul à porter les couleurs de Suzuki en 2011

Plus aucune Suzuki n'était engagée en 2012, une première depuis la fin des années 1960 puisque des structures privées avaient aligné des machines de la marque avant son arrivée en son nom propre et durant l'absence de l'équipe officielle au milieu des années 1980. Mais Suzuki allait vite revenir, annonçant dès 2013 l'objectif de se réengager pour la saison 2015, ce qui marquera le dernier épisode de notre série...

L'épopée Suzuki :

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