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De leur propre aveu, c'est aux teams d'extraire le potentiel des pneus

Alors que Michelin a fait l'objet de nombreuses critiques l'an passé lors de son retour dans la catégorie reine, les teams jugent désormais que les gommes françaises sont arrivées à maturité, et qu'il leur revient de les utiliser au mieux.

Jorge Lorenzo, Ducati Team

Jorge Lorenzo, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Un pneu Michelin de Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Des pneus Michelin
Des roues en attente de recevoir des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Un pneu pluie Michelin
Des pneus Michelin
Des roues en attente de recevoir des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Des pneus Michelin
Victoire de Marc Marquez, Repsol Honda Team
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini
Aleix Espargaró, Aprilia Racing Team Gresini
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team

Pour son retour en MotoGP en 2016 en qualité de manufacturier unique, Michelin avait été particulièrement malmené par le paddock, notamment lors de la première partie de saison. Un passage quelque peu obligé après sept années d'absence, et alors que les pilotes ont dû changer leurs habitudes pour s'adapter aux caractéristiques des gommes françaises. 

Néanmoins, la marque auvergnate n'a pas baissé les bras et a poursuivi le développement de ses produits, n'hésitant pas à mettre à profit, par exemple, la dernière manche du calendrier 2016, alors que le championnat était déjà joué, pour tester ses prototypes en vue de l'exercice suivant.

Un dur labeur dont Bibendum tire cette année les fruits, même si celui-ci a dû continuer à faire évoluer ses solutions pneumatiques, notamment en introduisant un pneu avant disposant d'une nouvelle carcasse, plus rigide, au Mugello, et que ses enveloppes présentant des flancs asymétriques ont parfois été pointées du doigt par les équipes.

Il est vrai que si la saison 2017 fait partie des plus disputées jusqu'ici, elle le doit beaucoup à la volatilité des performances des équipes, souvent liées à leur bonne exploitation – ou non – des pneus fournis.

L'un des exemples les plus criants est sans doute celui de Yamaha, capable du meilleur, en tout début de saison – avec les deux victoires de Maverick Viñales au Qatar et en Argentine –, comme du pire, à l'image de ses piètres prestations à Jerez puis en Catalogne.

Malgré ces résultats en dents de scie, le responsable du projet YZR-M1 chez Yamaha, Kouji Tsuya, se montre satisfait des progrès affichés par Michelin cette année. "Il semble que Michelin fasse un très bon travail", admet le Japonais. "Mais parfois, notre moto ne parvient pas à gérer l'usure des pneus. Parfois, la fenêtre d'exploitation est un peu petite, et dans ce cas notre moto est moins robuste. Nous devons donc progresser dans ce domaine. Nous espérons pouvoir résoudre ce problème afin de développer la moto."  

Pour la marque d'Iwata, la balle serait donc dans le camp des équipes pour tirer le meilleur parti du potentiel des gommes clermontoises. Un avis partagé par KTM, qui a l'avantage de présenter un avis extérieur, étant donné que la marque autrichienne effectue cette année ses débuts en qualité de constructeur en MotoGP. "Pour nous, c'est notre première année, notre première saison", rappelle ainsi Sebastian Risse, le responsable technique du programme MotoGP à Mattighofen. "Nous nous attendions à ce que ce soit difficile, le fait de devoir réagir à différentes spécifications de pneus."

Un resserrement des performances 

Pour rappel, la réglementation impose cette année à Michelin de proposer trois mélanges slicks distincts (soft/medium/hard) à l'avant comme à l'arrière, et deux pneus pluie avant et arrière alors qu'est devenue caduque l'utilisation des pneus intermédiaires.

"Je ne peux pas juger s'il s'agit d'un niveau de variation [de performance pneumatique] habituelle ou non", reprend Risse, qui abonde dans le sens de Tsuya pour dire qu'il est, in fine, du ressort du département technique de chaque équipe de s'adapter. "Mais nous nous attendions à ce que cela soit piégeur, c'est piégeur. Au final, c'est un processus d'ingénierie pour trouver le bon compromis à ce sujet."

Même son de cloche chez Aprilia, qui n'a de son côté rencontré que peu de problèmes avec les pneus cette année, hormis aux États-Unis. "Pour nous, la performance générale [des pneus] a été vraiment stable, hormis à Austin", affirme Romano Albesiano, le patron des troupes de Noale. "Les pneus ne sont pas un problème pour nous. Ils doivent être adaptés à la piste que nous avons. Pour nous, ce n'est pas vraiment un problème."

Le patron de Ducati Corse, Gigi Dall'Igna, estime pour sa part que les pneus sont un élément essentiel de la compétitivité des prototypes de MotoGP actuels, et qu'il fallait bien passer par une phase de tâtonnements l'an passé pour tirer la quintessence des gommes françaises. "Bien sûr, le pneu est la chose la plus importante sur la moto", assure le dirigeant italien. "Si vous voulez être performant à ce niveau, vous devez trouver un moyen de bien faire fonctionner le pneu avec votre moto. Chez Ducati, nous avons beaucoup appris en matière de dégradation pneumatique, et de réglages au niveau de la moto pour améliorer le comportement des pneus dans différentes conditions. Je suis très content de ce que nous avons appris lors de ces deux années avec Michelin."

La qualité des tarmacs en question

Pour l'homme fort de Bologne, il est aussi trop facile de rejeter la faute d'un éventuel manque d'adhérence sur les gommes, alors que certains circuits ont présenté cette saison un asphalte laissant grandement à désirer. "Tout le monde se plaint des pneus, mais parfois, le manque de grip ne provient pas des pneus, mais des conditions de piste, qui peuvent être vraiment mauvaises. Il faut donc travailler sur les pneus, mais aussi sur les pistes, afin d'améliorer le niveau d'adhérence en général, par exemple pour résoudre les problèmes de bosses que présentent parfois les pistes."

En filigrane, le circuit de Montmeló est sans doute visé, alors que celui-ci a été mis au pied du mur par les instances dirigeantes pour procéder à son resurfaçage. Faute de travaux, le tracé catalan pourrait ainsi voir son inscription au calendrier menacée, alors qu'il y figure depuis 1996.

Mais il n'est pas le seul à être dans l'œil du cyclone. Brno a aussi subi les foudres de certains pilotes pas plus tard que le week-end dernier, et notamment de Jorge Lorenzo : "Je pense que la piste perd de l'adhérence cette année, c'est pourquoi nous ne pouvons pas atteindre les temps au tour de l'an passé", a prétexté le Majorquin. "Et c'est très bosselé. Tout le monde s'accorde à dire que la piste a besoin d'un nouvel asphalte, et nous serions heureux que ce soit le cas dans les prochaines années."

On le voit bien, difficile de contenter l'ensemble du paddock dans ces conditions. Entre état de la piste, adaptation du châssis et delta de performance resserré entre les gommes fournies, de multiples paramètres entrent en ligne de compte pour déterminer l'efficience des pneumatiques. Un casse-tête de plus dans les garages, mais qui fait tout le sel de ce championnat jusqu'ici.

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