Espargaró en appelle à l'aide d'Aprilia, Iannone reste patient

À l'approche du Grand Prix d'Italie, Aleix Espargaró voudrait l'aide d'Aprilia afin de faire évoluer de manière plus drastique la RS-GP, alors qu'il a une nouvelle fois été confronté lors du Grand Prix de France à un manque d'adhérence et de traction.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

Gold and Goose / Motorsport Images

Pour les pilotes Aprilia, les faiblesses de la version 2019 de la RS-GP sont clairement identifiées depuis leurs premiers tests : la machine se montre très physique au freinage et manque de traction à la réaccélération. Si ce caractère avait déjà tout pour poser des difficultés sur le circuit stop-and-go du Mans, la fraîcheur qui régnait le jour de la course n'a en rien facilité la tâche d'Aleix Espargaró, le seul à avoir pu boucler l'intégralité de la course sachant que son coéquipier a dû renoncer à cause de sa récente blessure.

À l'arrivée, le pilote espagnol affichait le visage des mauvais jours, agacé par ses 29 secondes de retard sur le vainqueur alors qu'il a passé la ligne d'arrivée en 12e position. "Les 29 secondes font vraiment mal", assurait-il auprès de Motorsport.com. "Très frustré. J'ai fait de mon mieux. J'ai tout tenté depuis le début de la course, j'ai essayé de freiner fort au début. Avec le pneu soft j'ai eu huit ou dix bons tours, mais ensuite il ne tenait plus. C'était cependant la seule option avec ces températures fraîches."

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"La piste était très glissante, très piégeuse. On a vu de très nombreuses chutes en Moto3 et en Moto2 et avec ce froid il était impossible d'utiliser le pneu medium. Je priais pour qu'on ait ne serait-ce que quatre ou cinq degrés de plus [au sol], 23°C ou 24°C, afin de l'utiliser. Mais avec 18°C… C'est la course la plus froide que j'aie jamais faite en MotoGP et la seule option possible était le pneu soft. Ça ne m'a pas du tout aidé, mais ça n'était en tout cas pas notre plus gros souci", soulignait Espargaró, qui a dû se débattre avec un problème désormais récurrent.

"Notre souci était le grip arrière, je n'ai eu aucun grip pendant toute la course. Je n'arrivais absolument pas à suivre [les autres], dès que je touchais les gaz la moto glissait. Je ne pouvais rien faire de plus, je me suis vraiment donné à 100%. L’écart avec les gars du top 10 – parce que tout le monde devant moi était très loin – a été vraiment trop grand", regrettait le pilote espagnol, distancé de 15"8 par Álex Rins, dixième, dont 1"4 imputables à une pénalité pour avoir dépassé les limites de la piste, conséquence directe de ses difficultés à stopper la moto.

Besoin d'un moteur plus doux

Conscient des progrès accomplis par KTM, adversaire direct d'Aprilia, Aleix Espargaró veut désormais voir des avancées notables sur la RS-GP afin d'améliorer une faiblesse clairement identifiée de longue date. "Il faut qu'on fasse un pas en avant en termes de compétitivité", prévient-il. "On a vu que nos adversaires améliorent beaucoup leur moto, et pas nous. La moto est exactement la même que pendant la première partie de la saison ou même que pendant les essais hivernaux. Il ne s'agit pas que des pilotes. Je ne peux rien faire de plus, je ne peux pas aller plus vite. J'essaye de faire un week-end parfait à chaque fois, j'ai été rapide sur le sec et sur le mouillé, mais il y a une limite. Je ne peux pas aller plus vite alors j'ai besoin d'aide de la part d'Aprilia."

Bien qu'un nouveau châssis, plus souple, ait été proposé par Noale, le pilote espagnol estime que "ce n'est pas la direction à prendre", préférant que l'attention se porte sur le moteur et l'électronique alors qu'il juge que le châssis initial est déjà bon. "On cherche à améliorer le grip arrière et ma sensation c'est que cela vient du moteur. Il faut qu'on ait un moteur un peu moins brusque, plus de puissance bas dans les tours afin d'utiliser un moteur un peu plus calme sans perdre de performance, mais ça n'est pas si facile. Je suis certain qu'Aprilia travaille dur, mais nos rivaux aussi travaillent dur et plus vite que nous."

Andrea Iannone, Aprilia Racing Team Gresini

"Le Mugello est, je pense, l'une des courses les plus importantes pour l'équipe, car c'est notre Grand Prix à domicile. Je vais essayer d'être positif, essayer de faire de mon mieux, comme toujours, mais nous sommes à un stade où cela ne dépend pas que du pilote, il n'y a rien de plus que l'on puisse faire", insistait-il auprès du site officiel du MotoGP. "Je ne peux pas aller plus vite, alors j'ai besoin d'aide et j'espère que les ondes positives du Grand Prix à domicile d'Aprilia vont apporter des dixièmes supplémentaires."

Arrivé récemment dans le dispositif Aprilia, Andrea Iannone s'est démarqué ces dernières semaines par son attitude posée, pondérant souvent les propos de son coéquipier. Après la course du Mans, à nouveau, il a voulu faire preuve de plus de patience et rappeler que des progrès ont d'ores et déjà été accomplis.

"On s'attend tous à une petite aide, mais on va voir. Il ne faut pas être pressé, il faut réussir à être calme et gérer au mieux la situation qui est la nôtre", déclarait l'Italien à Motorsport.com. "Je pense en tout cas que du côté d'Aleix de gros progrès ont été accomplis par rapport à l'année dernière, alors je pense que, oui, il faut exiger des choses, mais un peu à la fois."

Iannone voit que son apport paye

Malgré un début de championnat modeste, Iannone semble porter son attention sur le long terme et préfère en ce sens retenir les signaux positifs qu'il perçoit d'ores et déjà dans les performances de son coéquipier. "Si je réfléchis, que je regarde un peu toute la situation, en revoyant les cinq premières courses d'Aprilia l'année dernière et en regardant les cinq premières courses aujourd'hui, je vois une situation complètement différente. Alors à mon avis, ce qui a changé fait vraiment du bien", assurait-il déjà avant d'entamer le week-end du Mans.

"On est parfaitement dans la lignée de ce à quoi je m'attendais", affirmait alors Iannone. "Il y en a qui disent ou pensent qu'on fait un mauvais championnat, mais à mon avis ça n'est pas le cas. Aprilia et moi, on essaye d'améliorer la moto. Et je pense que la moto s'est améliorée, alors le mariage Iannone-Aprilia a été parfaitement positif."

"Avec un pilote qui a de l'expérience avec cette moto, et qui est Aleix, on peut voir que par rapport à son passé il fait cette année ce qui est, à mon avis, sa meilleure saison en MotoGP. Par rapport à l'année dernière, il a incroyablement progressé, donc ça veut dire qu'Aprilia et Iannone ont fait quelque chose de positif. Cela n'est pas encore perceptible et visible avec moi, parce qu'à chaque course et à chaque séance on expérimente quelque chose de positif", poursuivait-il. "Bien entendu, cela implique de prendre des risques, de tester des choses très différentes, des choses qui n'ont jamais été essayées auparavant dans ce box, et je pense qu'on réalise ce travail de façon positive. Il faut être patient."

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Dans le top 10 lors des deux premières courses de la saison, Aleix Espargaró est parti à la faute à Austin à cause d'un souci de traction control, avant de subir une touchette à Jerez et de se classer 11e, puis 12e, donc, en France. Andrea Iannone, quant à lui, n'a pour l'instant disputé que trois courses complètes, obtenant pour meilleur résultat une 12e place, cependant les performances en progrès qu'il peut noter de loin en loin le confortent dans l'idée que le travail va dans la bonne direction.

"J'ai passé quatre ans chez Ducati, deux ans chez Suzuki, j'ai la chance d'avoir vu évoluer la Ducati, qui est devenue une moto très compétitive. Cela me permet aujourd'hui de savoir ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas pour avoir une moto gagnante", souligne le pilote italien. "J'espère réussir à transmettre cela chez Aprilia, mais je pense que les résultats d'Aleix commencent à se percevoir et les progrès aussi, et j'en suis très content, parce que ça veut dire qu'Aprilia en retire des bénéfices."

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