Pour Espargaró, l'Aprilia n'est que la "version 2" de celle de 2017

Le pilote espagnol regrette que l'Aprilia ne progresse pas suffisamment vite en comparaison de la concurrence. Il balaye aussi les commentaires de son coéquipier en s'en remettant au factuel : il est plus rapide et le devance au championnat...

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Engagé avec Aprilia depuis 2017, Aleix Espargaró ne cesse d'exprimer sa frustration face au manque de progression d'une moto qui lui a déjà donné bien des difficultés depuis son arrivée. S'il a pu être soulagé de voir que la RS-GP s'était émancipée des points faibles qui avaient rendu la saison 2018 particulièrement compliquée, le pilote espagnol regrette néanmoins que sa version 2019 ne soit qu'une timide évolution de ce qui a jusqu'à présent été sa meilleure base.

"On ne réagit pas, on n'a rien de nouveau et cette moto est la moto de 2017 en version 2… On est donc loin de nos adversaires. Je l'ai dit de nombreuses fois cette saison : je ne sais pas comment être plus rapide. Je n'ai aucune idée, je n'y arrive pas. Alors dès qu'ils pourront apporter des nouveautés, ce sera plus que bienvenu !" martèle l'aîné des frères Espargaró, particulièrement attentif aux progrès de KTM notamment. "Tout le monde progresse beaucoup. Mon frère a eu un test après Jerez. Tout le monde a roulé le lundi, eux [KTM] ont roulé le mercredi et ils ont testé beaucoup de nouvelles choses. Ils ont aussi fait un test au Mans et vous avez vu la super course que mon frère y a faite au Mans ?"

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Très enthousiaste face à la réorganisation d'Aprilia Racing, avec l'arrivée pendant l'hiver de Massimo Rivola venu tout droit de la F1, Aleix Espargaró peine toutefois à masquer son impatience. "Je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus rapide. Je dois dire que je suis vraiment content de l'arrivée de Massimo, c'est quelque chose qui manquait vraiment. Massimo fait vraiment du super boulot, mais il n'est pas magicien. Chaque fois que je lui demande et que je le pousse, la réponse est la même : 'J'ai besoin de plus de temps, s'il te plaît, je viens d'arriver. Tu es là depuis trois ans, il est difficile pour toi de rester positif parce que ça fait trois ans que c'est comme ça, mais pour moi cela fait cinq mois et j'ai besoin de plus de temps'. Alors j'essaye de rester positif et de lui laisser plus de temps", tente de se résigner le pilote espagnol.

S'il peine à identifier avec précision la cause du problème, Aleix Espargaró a tout de même une idée assez claire du domaine dans lequel il voudrait qu'Aprilia travaille. "L'électronique est une grosse part du problème, mais il y a aussi le caractère du moteur. Notre moto est très rapide en sixième, mais pour moi on n'a pas assez de couple bas dans les tours et c'est la raison pour laquelle la moto est si agressive", tente-t-il d'expliquer. "La manière dont le frein moteur cesse de travailler et dont on met ensuite les gaz est assez compliquée. Parfois, le glissement inversé peut poser des problèmes quand on touche l'accélérateur, c'est donc super compliqué."

"J'ai fait trois highsides cette année, et un gros l'année dernière en Allemagne dans lequel je me suis massacré. Je n'arrive pas à me souvenir d'un autre highside à l'accélération en MotoGP sur ces cinq dernières années, or j'en ai fait trois en six mois… C'est très difficile pour moi d'être plus rapide. Et quand on arrive sur une piste où il fait très froid, quelle confiance puis-je avoir pour accélérer et être agressif ? C'est très difficile."

Iannone ? "La seule différence, c'est que je suis beaucoup plus rapide"

Arrivé plus récemment, Andrea Iannone fait montre en ce début de saison du plus grand calme face à la situation, bien qu'il témoigne des mêmes difficultés que son coéquipier au guidon de la RS-GP. À plusieurs reprises ces dernières semaines, l'ancien pilote Ducati et Suzuki s'est même laissé aller à suggérer qu'Espargaró se trompait de méthode, ce que le principal intéressé n'apprécie que peu...

"Je me donne au maximum, je fais toujours de mon mieux pour les ingénieurs et c'est le maximum que je puisse faire. Les problèmes que l'on rencontre sont les mêmes, on a du mal à stopper la moto dans la dernière partie et on rencontre beaucoup de problèmes dans la phase d'accélération, on n'a aucun grip. La seule différence, c'est que je suis beaucoup plus rapide", pointe Espargaró. "On a des problèmes similaires. On ressent exactement les mêmes problèmes, mais je suis plus rapide. C'est la principale différence. Peut-être que je prends plus de risques, peut-être que ça n'est pas la façon de faire comme il l'a dit, mais j'essaye d'être aussi rapide que possible."

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"Je suis relax, je me sens bien avec moi-même, avec la façon dont je pilote. Le fait qu'Aprilia ne me fournisse rien de nouveau, ça n'est pas de ma faute. Ça n'est pas parce que je n'ai pas demandé à obtenir de nouveautés ces deux dernières années !" sourit-il. "J'ai dit des tas de fois quels étaient mes problèmes et ils sont similaires à ceux qu'il rencontre, mais je fais mon job, j'essaye d'être le plus compétitif que possible le dimanche et je ne m'intéresse pas trop à ce qu'il dit. Je fais mon job et les points, le championnat, sont là."

En attendant des nouveautés plus substantielles, Aleix Espargaró pourra compter ce week-end sur un nouveau carénage, comportant des ailerons différents, destiné à apporter plus de stabilité. Il observe aussi avec satisfaction la présence en masse d'ingénieurs venus de l'usine de Noale, peu habitués à se rendre sur les épreuves mais qui seront cette fois aux premières loges pour observer les performances et en tirer des enseignements.

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