Espargaró aurait suspendu Márquez, Martín veut "des pénalités plus lourdes"

L'accident provoqué par Marc Márquez pendant le Grand Prix du Portugal a causé la colère de certains pilotes, notamment Aleix Espargaró et Jorge Martín qui en ont appelé à des sanctions plus sévères pour l'Espagnol.

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Miguel Oliveira, RNF MotoGP Racing

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Miguel Oliveira, RNF MotoGP Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Plusieurs pilotes ont estimé que Marc Márquez devrait recevoir une course de suspension après sa collision avec Jorge Martín et Miguel Oliveira lors du Grand Prix du Portugal, dimanche à Portimão. C'est le cas notamment d'Aleix Espargaró, qui juge que le double long-lap infligé au pilote Honda n'est pas une pénalité suffisamment sévère.

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"Pour moi, ils doivent le bannir pour une course, au minimum, comme pour Nakagami à Barcelone", a affirmé le pilote Aprilia, en se référant à un accrochage comparable dans lequel Takaaki Nakagami a été vivement critiqué l'an dernier, sans toutefois être suspendu. "Sinon… Pour moi, c'est ridicule. Je m'en fiche, ça n'est pas moi qui fais le règlement."

"La seule chose que j'espère, c'est que Miguel va bien parce qu'à la vitesse à laquelle il l'a heurté, on peut détruire un genou. Je le sais, parce que Bradley Smith m'a heurté comme ça à Barcelone [en 2019], il m'a cassé le genou et j'ai eu très mal pendant un an. J'ai dû courir en faisant des infiltrations pendant un an."

 

Aleix Espargaró était très remonté, mais le plus virulent pour attaquer Marc Márquez a sans nul doute été Jorge Martín, directement impliqué dans cette collision. Le pilote Pramac souffre du pied et de la cheville et sa course a été gâchée par cet impact, puisqu'il a dégringolé en milieu de peloton alors qu'il se battait aux avant-postes et pensait pouvoir viser la victoire. Dimanche soir, il s'est montré très acerbe envers le #93, le jugeant trop souvent impliqué dans ce type d'accidents.

"Ça n'est pas la première fois qu'il détruit ma course alors peut-être qu'à l'avenir il pourrait réussir à m'éviter, ou au moins la direction de course pourrait faire quelque chose. Je n'ai jamais détruit sa course et je ne l'ai jamais blessé, or là c'est déjà la deuxième fois alors j'espère qu'il va s'améliorer", a accusé Jorge Martín.

"Dans le premier tour, déjà, j'ai vu qu'il était trop enthousiaste parce qu'il a perdu l'avant. J'étais premier et j'ai dû redresser la moto pour ne pas tomber, et on a eu un petit impact mais j'étais devant alors je n'ai pas vu. La deuxième fois, j'ai juste senti un gros impact et j'ai essayé d'éviter la chute. Pour la deuxième fois de suite, il était là aussi trop enthousiaste", a décrit le pilote Pramac. "Quand on a un pilote devant soi, il faut le comprendre et gérer un peu les points de freinage, on ne peut pas freiner comme on le ferait si on était seul. Tous les autres pilotes, c'est ce qu'on fait, alors je pense qu'il faudrait qu'il progresse là-dessus."

Et d'ajouter, agacé : "Ce qu'on nous dit au briefing, c'est que si on continue à faire quelque chose, on va écoper de pénalités plus lourdes, et il continue à faire la même chose alors peut-être qu'il faudrait qu'il reçoive des pénalités plus lourdes. Mais bon, on connaît bien Marc et ils ne feront rien."

La direction de course accusée d'inconstance

Ce premier week-end du championnat s'est révélé très mouvementé et les blessures sont déjà nombreuses, rien que dans la catégorie MotoGP. Les critiques contre la direction de course n'ont donc pas tardé à reprendre, les commissaires qui la composent ayant une nouvelle fois été accusés d'un manque de constance et de clairvoyance dans leurs décisions, et ce avant même cet épisode.

Ainsi, si Joan Mir a été pénalité après avoir heurté Fabio Quartararo lors de la course sprint, Aleix Espargaró s'est étonné qu'il n'en soit pas de même pour Álex Márquez, coupable à ses yeux d'une manœuvre comparable. "Il y a une chose que je ne comprends pas. On a un million de caméras sur la moto. Je dis toujours à la Dorna que je n'en veux plus à cause du poids, mais j'ai trois ou quatre caméras sur ma moto. Pourquoi ne peuvent-ils pas voir ces caméras et les analyser ? Ce n'est pas si difficile. On n'est pas 100 pilotes, mais 20", a-t-il pointé.

"Pour moi, ce qui s'est passé entre Mir et Fabio et ce qui s'est passé entre Álex Márquez et Maverick [Viñales], c'était exactement la même chose, mais Joan est tombé et Álex non. Mais Maverick a perdu cinq ou huit places hier, alors pourquoi Joan a-t-il reçu une pénalité et pas Álex ? Je ne suis pas en train de dire que Joan devait être pénalisé, ça n'est pas ce que je dis, mais si vous pénalisez Joan, vous devez faire la même chose avec Álex."

 

La question des pénalités a été longuement débattue jeudi lors du briefing de sécurité des pilotes. Pourtant, selon Fabio Quartararo, la différence dans la manière dont les incidents ont pu être jugés montre que cette discussion a été vaine. Lui n'a pas compris pourquoi Luca Marini n'a pas été pénalisé après avoir fait chuter Enea Bastianini samedi, le blessant à l'épaule.

"On a dit que si quelqu'un heurtait quelqu'un d'autre et lui faisait perdre du temps ou le blessait, ce devait être un long-lap. Joan a eu un long-lap, [mais] Marini... Je suis désolé qu'il ait chuté, mais il a blessé quelqu'un d'autre. L'autre est tombé, s'est cassé l'épaule, et [Marini n'a] rien du tout", a constaté le pilote français. "Je ne sais pas ce qu'ils font, mais il faut qu'il y ait un changement. Au briefing, c'était la chose la plus importante, on est restés une heure pour parler d'une seule chose, et ils ne l'ont pas fait. Je ne sais pas quelles personnes il faudrait qu'il y ait là-bas [à la direction de course]."

Plus largement, c'est le niveau d'agressivité vu en piste au cours de ce premier week-end intégrant le nouveau format de course sprint qui a pu inquiéter certains pilotes, Aleix Espargaró en tête. Pour le pilote Aprilia, dont le frère Pol a été gravement blessé vendredi, il va falloir rapidement calmer le jeu et c'est aussi aux pilotes eux-mêmes de se prendre en main.

"Franchement, c'est la première course et on a beaucoup de pilotes à l'hôpital. C'est dingue, on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il alerté. "Mais ça n'est pas en lien avec la direction de course, les équipes ou les médias. Il s'agit de nous, des pilotes. Si on est dans le dernier tour, on peut être agressif, on peut toucher un autre pilote, ça va, mais allez, c'est la première course et on a quatre pilotes à l'hôpital !"

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