Espargaró et Viñales déplorent une performance embarrassante samedi
Les pilotes officiels Aprilia ont vécu un calvaire pour la deuxième journée du GP d'Aragón, semblant souffrir particulièrement de la baisse d'adhérence observée par rapport à la veille. Espargaró est tombé dès le départ du sprint et Viñales a fini très loin.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Sur le papier, le retour en Aragón pouvait donner bon espoir aux troupes Aprilia, la piste espagnole ayant souri à la RS-GP par le passé. Le verdict rendu par la première journée d'essais, vendredi, semblait aller dans le sens d'un terrain effectivement favorable à la moto italienne, ses quatre titulaires ayant réussi à se positionner dans le top 10 pour accéder directement à la Q2. Seulement, vingt-quatre heures plus tard, les mines étaient nettement plus renfrognées.
Samedi, il y a d'abord eu les qualifications, à côté desquelles les pilotes officiels de la marque sont complètement passés. Derniers de la Q2, Aleix Espargaró et Maverick Viñales affichaient respectivement 2"9 et 3"7 de retard sur le poleman, et le pilote de Roses a tout bonnement été le plus lent sur l'ensemble des qualifications, Q1 comprise.
Viñales a pourtant tout essayé, y compris le pari de prendre une monte soft-soft, en vain. "J'ai mis le pneu medium à l'avant, j'ai commencé à sentir qu'il se dérobait tout le temps, tout au long du tour. Alors je suis rentré et j'ai dit 'essayons le soft, parce que comme ça, je ne pourrai même pas finir un tour'. J'ai essayé mais j'ai eu les mêmes sensations", déplorait-il à l'heure du bilan de fin de journée.
Les sensations en question, Viñales les a décrites comme le fait de rouler "sur de la glace", et cela ne s'est en rien arrangé dans la journée. Dans la foulée, le sprint a en effet tourné au cauchemar. Espargaró en a été éliminé dès le premier virage après un contact avec Fabio Di Giannantonio l'ayant fait tomber.
Viñales, quant à lui, est resté en course mais a vu l'arrivée avec 37 secondes de retard au bout de 11 tours. "Ça fait quatre secondes [de moins] au tour par rapport à hier. Sauf qu'hier j'avais un peu de marge, alors qu'aujourd'hui j'ai failli tomber sept fois", décrivait-il samedi soir, lui-même stupéfait. La seule explication vient du changement de conditions d'un jour à l'autre, après le passage d'un gros orage dans la nuit de vendredi à samedi ayant rendu l'adhérence précaire. Là où certains en ont profité pour exceller, à l'image de Marc Márquez, les pilotes Aprilia se sont effondrés.
"Les conditions ont changé et je n'avais aucun grip, zéro. On ne peut rien faire, juste essayer de ne pas tomber et c'est tout. On ne peut pas s'incliner dans les virages. Le team essaye de comprendre ce qui s'est passé. Évidemment, on comprend que les conditions de piste étaient très différentes, avec un grip très faible, et on est en dehors de la fenêtre pour faire fonctionner les pneus", a poursuivi Viñales.
"Je pense que ça va bien au-delà des réglages. Plus qu'aux réglages, c'est lié à l'adhérence et aux pneus, ou à l'adhérence de la piste. On semble être du côté de la grille [offrant le moins de grip] donc dès que la piste perd en adhérence, on sort de la fenêtre pour faire fonctionner les pneus. C'est ça qu'il s'est passé."
Des conditions "inacceptables" pour Espargaró
Tout aussi interloqué que son coéquipier sur cette radicale perte de performance en comparaison de la veille, où la piste offrait une bonne adhérence, Espargaró avait un autre sujet en tête samedi soir : sa chute, provoquée selon lui par la saleté de l'asphalte entraînée par la pluie. Faisant écho aux propos de Pecco Bagnaia, qui a lui-même été pris dans une grosse glissade au départ, l'Espagnol a jugé les conditions "inacceptables" et dit en avoir averti les instances, en vain.
"Quand on est arrivés sur la grille, on a fait remarquer aux gars de la Dorna que de notre côté à Maverick et moi, à gauche, c'était complètement marron. Au départ, il est clair que j'ai glissé et perdu beaucoup de positions, puis au premier freinage j'ai bloqué l'avant et j'ai tapé le sol assez fort", a-t-il décrit.
"Pour moi, ces conditions de piste sont inacceptables. Au bout de cinq tours, la moitié de la grille, voire plus, tournait en 1'50, ce qui est le chrono d'Alonso López en Moto2", a pointé Espargaró, décrivant une piste "super sale, super glissante".
"Pour moi, c'était encore pire qu'au Qatar ou en Indonésie dans le passé, sauf qu'on est en Europe et qu'on a beaucoup de moyens pour nettoyer la piste. Je ne peux rien dire de plus", a-t-il poursuivi. "Je suis allé voir la direction de course sur la grille et j'ai dit que c'était dangereux de prendre le départ comme ça, que le côté gauche de la piste était complètement marron, et la réponse a été 'On le sait'." Refusant de préciser avec qui il a parlé sur la grille, l'Espagnol s'est contenté d'ajouter que c'était "avec la Dorna, avec quelqu'un de vraiment important".
Ces critiques semblent avoir été entendues, puisque des camions ont été dépêchés pour nettoyer le circuit samedi soir. En l'absence de nouvelles averses, cela devrait garantir de bien meilleures conditions dimanche, aidé également par le fait que les pilotes des autres catégories auront eux aussi pris un départ avant que la grille MotoGP se reforme, à 14h.
Reste, pour les pilotes Aprilia, à espérer que l'adhérence générale leur sera plus favorable, car Espargaró concède que ces conditions ne sont "pas une excuse" compte tenu de la supériorité affichée malgré tout par les autres pilotes. "Il faut qu'on comprenne ce qui se passe avec les Aprilia : on n'arrive même pas à utiliser le dernier centimètre du pneu alors c'est embarrassant."
"Une des analyses que l'on fait, c'est que la Ducati fonctionne bien plus ou moins partout, tandis que la KTM et l'Aprilia sont irrégulières. Hier, alors que le grip était élevé, [c'était comme si] KTM n'était même pas dans le paddock alors que les Aprilia était extrêmement rapides, et aujourd'hui c'est complètement l'inverse. Les KTM sont bien, ils sont rapides, Brad [Binder] et Pedro [Acosta] ont fait une bonne course, et pour les Aprilia c'était impossible", continuait Espargaró.
"Maverick et moi, on a fini deuxième et troisième hier, et aujourd'hui on ne marque pas de points et on est très loin des leaders. On ne comprend pas quoi faire quand il n'y a pas de grip parce que j'ai radicalement changé les réglages et il n'y a pas d'amélioration, alors c'est assez frustrant."
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.