Moto2-Moto3 : un concept "réfléchi" qu'Ezpeleta ne compte pas changer

Créés en 2010 et 2012, le Moto2 et le Moto3 font partie intégrante des Grands Prix moto et offrent, aux yeux de Carmelo Ezpeleta, un schéma à préserver pour garantir la formation et l'ascension des futurs champions MotoGP.

Augusto Fernandez, Red Bull KTM Ajo

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Si l'on tend aisément à faire un parallèle entre Formule 1 et MotoGP, les connaisseurs des deux disciplines savent que leurs fonctionnements intrinsèques diffèrent, et entre autres en ce qui concerne les catégories d'accès à la classe reine. Depuis toujours, le championnat moto a intégré les petites cylindrées à son programme, sans les priver des appellations officielles de championnats du monde ou de Grands Prix, avec une réelle distinction par rapport aux "formules de promotion" telles qu'elles sont perçues en course auto.

Avec des quatre-temps de 250cc et 600cc (qui ont remplacé depuis plus de dix ans les deux-temps d'autrefois et les cylindrées de 50cc à 350cc alignées par le passé), Moto3 et Moto2 offrent une formation taillée sur mesure aux jeunes pilotes et constituent au final un vivier incomparable dont sortent quasiment sans exception aujourd'hui les champions titrés dans la catégorie reine − le dernier contre-exemple en date étant Nicky Hayden, sacré en 2006 en ayant rejoint la catégorie MotoGP en provenance du championnat américain. Aussi, plus de 70 ans après la création des Grands Prix moto, il n'est pas question aujourd'hui de repenser cette approche, que continue de défendre le promoteur.

"Nous pensons que le parcours à travers les différentes catégories constitue des échelons réfléchis", explique Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna Sports, dans une interview pour l'édition espagnole de Motorsport.com. "C'est moins radical en F1, où tous les bons pilotes de F3 ne passent pas en F2, et encore moins entre la F2 et la F1. Dans notre cas, chaque année quelqu'un est promu du Moto2 au MotoGP."

21 Grands Prix au calendrier MotoGP 2023

Dans les Grands Prix moto, les essais et les courses des catégories Moto2 et Moto3 font partie intégrante du programme officiel du week-end afin de constituer systématiquement une offre complète pour les spectateurs, avec une volonté de montée en puissance de la plus petite catégorie à la principale tout au long de chaque journée.

"Il faut aussi prendre en compte le fait qu'une course de F1 dure deux heures. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas faire venir des spectateurs qui aiment les courses et ne leur donner qu'une épreuve de 45 minutes", souligne le responsable espagnol, qui rappelle son credo : "Nous ne copions de la F1 que ce qui nous intéresse. Nous sommes convaincus que le Moto2 et le Moto3 apportent un plus au MotoGP."

Nécessaire d'avoir un sprint à chaque Grand Prix

C'est en composant avec ce programme riche que constituent les trois catégories officielles des Grands Prix que les instances ont instauré l'arrivée des courses sprint MotoGP à partir de cette année. Il a en effet fallu apporter quelques modifications à l'ensemble, en raccourcissant les essais et en privant les classes Moto2 et Moto3 de leur warm-up, pour que le sprint trouve sa place le samedi après-midi. Et c'est avec l'idée d'une stabilité à laquelle tiennent les organisateurs qu'il a été décidé de proposer ces nouvelles courses raccourcies à chaque week-end, et non quelques-uns comme le fait la F1.

"Dès le début, il a été clair pour nous qu'il fallait les intégrer à toutes les courses. Si l'objectif est de renforcer l'activité le samedi, il faut que ce soit standardisé. De plus, ce nouveau format a des effets sur le dimanche : avec la disparition des warm-up du Moto2 et du Moto3 et le raccourcissement de celui du MotoGP, cela ouvre une fenêtre dans laquelle il va pouvoir être possible de mener plus d'opérations de promotion avec les pilotes, à la fois sur les circuits et pour les chaînes de télévision."

"Cette initiative a été accueillie de façon très enthousiaste par les promoteurs locaux et les diffuseurs, et nous ne pouvions pas l'offrir à certains Grands Prix et pas à d'autres", pointe Carmelo Ezpeleta, qui précise que les instances sont "dans une réflexion permanente", même si aucun autre changement n'est prévu pour le moment après cette modification du programme qui fera date.

A-t-il été envisagé de déplacer les courses de Moto2 et Moto3 au samedi ? "Non", assure l'Espagnol. "Le package actuel est très attractif, en commençant avec le Moto3 et avec une montée crescendo jusqu'au MotoGP. Si en plus, nous pouvons rapprocher les pilotes du public le dimanche, ce sera bien. Mais nous n'allons pas changer le concept."

Propos recueillis par Oriol Puigdemont

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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