Terrassé par l'arm-pump, Quartararo s'avoue "perdu"

Avec un bras dur comme de la pierre, Fabio Quartararo a vécu un long calvaire au Grand Prix d'Espagne, voyant la victoire s'échapper.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Fabio Quartararo avait tout pour lui, ce week-end. La piste de Jerez semblait devoir être sa chasse gardée, lui qui y a raflé les quatre dernières pole positions et y avait décroché ses premières victoires mondiales. Débordé par trois pilotes au départ, il avait réussi à les repasser rapidement, appliquant le plan qu'il avait à l'esprit en portant ses attaques systématiquement dans le dernier virage. Au quatrième tour, il était en tête et, rapidement, il a pu se détacher quelque peu.

Mais son rythme s'est soudain effondré. Quartararo, qui s'était creusé jusqu'à 1"4 d'avance, a vu Jack Miller réduire son retard de moitié en un seul tour. C'était le premier signe extérieur de difficultés qu'il ressentait déjà depuis quelques tours et qui allaient le faire dégringoler jusqu'à la 13e place en quelques minutes à peine.

"J'ai eu un gros problème avec mon bras", explique le pilote français, touché par les signes classiques de l'arm-pump sur l'avant-bras droit. "Dès que j'ai eu une seconde d'avance, je n'ai plus eu de force. Je me suis battu pendant encore six tours avec la douleur, mais c'était impossible, je n'avais plus de force. C'était dangereux pour moi de rouler pendant cette moitié de course, mais je ne voulais pas m'arrêter car je savais qu'un ou deux points pourraient être importants pour le championnat. Alors j'ai tout donné."

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"Sur le bras droit, j'ai déjà eu une petite douleur, mais ça n'était rien, ça ne pouvait pas conditionner mon résultat en course. C'était une douleur constante, légère. Mais là, je n'avais plus de force, mon bras c'était de la pierre", décrit-il. "Mon point fort, c'était avec des pneus usés. J'avais réussi à avoir déjà un peu plus d'une seconde d'avance sur Jack et j'ai réussi à tenir quatre tours avec cette seconde, alors que vraiment je ne me sentais pas bien sur la moto, je n'avais plus de force. Mais c'était de pire en pire. À la fin, je n'avais plus aucune force et c'était inconduisible, c'était très dangereux, mais je me suis battu pour ces trois points et je pense que c'était très important."

Malgré le calvaire qu'il endurait, Fabio Quartararo a en effet mis un point d'honneur à rallier l'arrivée, conscient que le résultat qu'il pourrait sauver, aussi modeste soit-il en comparaison de son potentiel, pourrait s'avérer précieux à la fin du championnat. "Je me suis battu jusqu'à la fin et c'est le plus important à faire pour le moment. Je me suis donné à 100% même si le résultat n'était pas bon. Même si c'était pour me battre pour la 13e position, je me suis battu encore plus que pour gagner les deux [dernières courses]", assure-t-il.

"Pour l'instant, je retiens le positif de ce week-end, c'est qu'on était super rapide et on avait le rythme pour gagner", souligne-t-il. "Je suis très triste, parce que je me sentais très bien devant. Quand j'étais quatrième, j'ai pu dépasser les autres. J'étais à l'aise, on avait un rythme incroyable ce week-end, mais je n'avais simplement plus de force dans le bras. Je suis très déçu, mais je retiens le rythme que j'avais, et je me suis battu jusqu'au bout, même si c'était pour trois points. Je me bats et je retiens ça."

Quelles conséquences avant le GP de France ?

Visiblement déboussolé par le problème qui le touche, Fabio Quartararo n'a pas encore les idées claires quant à ce que lui réservent les prochains jours. Il ignore s'il prendra la piste lundi pour les tests post-course, rare opportunité de rouler en dehors des Grands Prix cette saison. Il ignore tout autant à quoi s'attendre avant le prochain rendez-vous, le Grand Prix de France qui aura lieu dans deux semaines.

"Au Portugal, l'année dernière c'était un désastre, cette année c'était parfait. Ici je n'ai jamais eu de problème de toute ma vie, alors que cette année j'ai un problème. C'est donc quelque chose que je ne comprends pas", peste-t-il. "En 2020, c'était parfait, zéro problème. Pendant 25 tours je m'étais senti bien, je n'avais pas eu la moindre douleur. Mais cette année, c'était tout le contraire. J'ai dû freiner avec quatre doigts alors que normalement je freine avec un seul. Je ne pouvais pas accélérer à fond dans la ligne droite, sauf dans le dernier tour pour essayer de prendre ces trois points qui peuvent peut-être aider à la fin de la saison. Je n'ai pas d'explication, je m'entraîne de la même manière, je me sens encore mieux sur la moto. Je ne sais pas."

"Je ne sais pas quoi dire, vraiment c'est dur. Mais il faut que je pense à ce qu'il faut faire", explique-t-il, assurant n'avoir "aucune idée" de l'obligation ou non de se faire opérer. "C'est sûr qu'il faudra prévoir quelque chose parce que ça ne va pas, mon bras ne va pas bien", ajoute-t-il toutefois.

"On regarde encore, mais il y a trop d'options. Mon cerveau est plein, avec les gens qui me disent d'aller à tel endroit, ou à tel autre. Et en fait, en ce moment, je suis perdu", admet-il. "Pour l'instant, je veux me reposer le cerveau parce que je n'ai aucune idée. Peut-être que je prends une mauvaise décision et je ne veux pas penser trop vite."

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