Quartararo s'est senti seul face aux Ducati

En qualifications comme en course à Misano, Fabio Quartararo a été le seul véritable adversaire des Ducati. Une situation qui reflète la tendance prise par le championnat cette année.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Francesco Bagnaia, Ducati Team

motosport.com

Au classement des qualifications du Grand Prix de Saint-Marin, Fabio Quartararo faisait figure de trouble-fête pour le clan Ducati, lui qui avait réussi à scinder en deux un quarté de Desmosedici en tête de la hiérarchie. En course également, une fois Marc Márquez et Aleix Espargaró rapidement détachés des leaders, le Français a été le seul à rivaliser avec les machines de Borgo Panigale.

"Honnêtement, j'ai eu l'impression de courir contre les Ducati aujourd'hui !" souriait-il à l'arrivée. S'il a fini la course en lutte contre Pecco Bagnaia, il a dû se confronter dès les premiers instants à Jack Miller ou encore Jorge Martín. "Au début quand j'ai vu Pecco en tête, je me battais contre Jack et Martín, et je ne voyais que du rouge. Ça n'a pas été facile. Une Yamaha contre une Yamaha c'est une chose, on a plus ou moins la même accélération. Mais quand on a différentes motos…"

Difficile en effet de faire plus opposées qu'une Ducati et une Yamaha, et Quartararo a dû composer avec les caractères différents de sa machine et de celle du futur vainqueur dans leur intense confrontation des derniers tours. S'il a fondu sur son adversaire après la mi-course, affichant une supériorité indéniable en termes de vitesse, il n'a pas pu profiter de ses avantages dans les portions sinueuses de la piste pour avoir le dernier mot, la Ducati reprenant le dessus dans les parties les plus propices aux dépassements.

"Je rattrapais Pecco dans les secteurs 1 et 4, mais dès que j'étais derrière lui au secteur 1 il se détachait dans les secteurs 2 et 3. Et ça n'était pas seulement dû au moteur, parce que dans les virages 11, 12 et 13 Pecco était bien meilleur que quiconque et ça n'était pas une question de puissance. J'avais un peu l'impression qu'il se détachait et je le rattrapais, il se détachait et je le rattrapais…" raconte le Français.

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Contrairement à son adversaire, Fabio Quartararo a opté pour le pneu arrière medium, lui offrant l'assurance d'une meilleure performance dans la seconde partie de la course. En revanche, sa gomme soft avait permis à Pecco Bagnaia de prendre dans les premiers instants une avance qui allait lui garantir la victoire.

"Quand j'ai vu que je rattrapais Pecco − alors qu'il avait eu trois secondes d'avance − mon rythme était assez fort. J'étais vraiment proche, par contre il nous manque un peu de puissance pour pouvoir tenter un bon dépassement", constate le pilote Yamaha. "Là où j'étais le plus fort, c'était dans les secteurs 1 et 4. Mais il y avait beaucoup d'endroits où j'avais du mal à dépasser. Quand j'arrivais dans le secteur 1, il se détachait dans la ligne droite entre les virages 6 et 8, puis à nouveau dans la ligne droite entre les virages 10 et 11. Et ensuite dans les virages 11, 12, 13, il était beaucoup plus fort que moi. Et il a fait son secteur 3 le plus rapide dans le dernier tour, alors que moi j'étais déjà à la limite depuis la mi-course. Je n'ai rien pu faire."

Quartararo a finalement échoué à trois dixièmes de la victoire. Miller avait depuis longtemps perdu le contact derrière, gêné par des vibrations sur sa machine, et Martín était parti à la faute dès le troisième tour, justement en tentant de suivre le rythme du Français. C'est finalement une autre Ducati qui s'est invitée sur la troisième marche du podium, celle du rookie Enea Bastianini.

Si Quartararo s'est senti seul en course face à l'escadron de Ducati, c'est aussi le cas au championnat, où ses adversaires les plus redoutables ont un temps été le trio Bagnaia-Miller-Zarco. Le pilote Suzuki Joan Mir a réussi à se hisser dans la hiérarchie et occupe aujourd'hui le troisième rang, mais sans se faire d'illusions sur ses chances de jouer le titre. Quant aux autres pilotes Yamaha, ils sont totalement absents des avant-postes, le premier d'entre eux, Franco Morbidelli, n'était que 17e du championnat.

"C'est vrai qu'un peu plus de soutien de la part de Yamaha, non pas techniquement mais de la part des pilotes…" a suggéré à demi-mot Fabio Quartararo pendant la conférence d'après-course. "On verra, on a quelque chose à essayer pendant le test. On a beaucoup de mal à dépasser. Ça dépend des virages. Dans les virages 4, 5 et 6, dans les changements de direction, c'est bien, mais ce sont des virages où normalement ça n'est pas habituel de dépasser."

Et d'ajouter au micro de DAZN : "On reviendra dans un mois, et au final tout ce qu'on voit est intéressant. On aura une autre course ici et on sait qu'il nous faut travailler sur le troisième secteur. Je sais sur quoi je dois travailler pour essayer de gagner une place."

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