Folger : "Au début, il n'y en avait que pour Johann"

À l'heure où le MotoGP effectue sa reprise, et où la majorité des regards sont tournés vers la lutte à cinq pour le titre, une autre bataille mérite de s'y intéresser : celle pour la première place des pilotes indépendants, qui pour l'instant semble se réduire à un combat à trois, entre les deux pilotes Tech3 et Danilo Petrucci – les trois hommes se tiennent en 18 points.

Mais à Brno, et peut-être pour la première fois depuis le début de la saison, c'est Jonas Folger qui sera au centre de toutes les attentions, après sa prestation majuscule à domicile juste avant la trêve, sur le Sachsenring, où il était parvenu à tenir la dragée haute aux pilotes Honda en course pour finalement s'adjuger la deuxième place, son premier podium dans la catégorie reine.

L'attente sera d'autant plus forte que l'Allemand est le dernier vainqueur en date en Moto2 en République Tchèque. Une nouvelle donne, alors qu'une bonne partie des observateurs n'en avait jusqu'ici que pour son coéquipier, Johann Zarco. "Au début, il n'y en avait que pour Johann", admet Folger. "Il se battait dur en course et attirait l'attention, mais nous savions que nous n'étions pas si loin. Je n'avais pas réussi jusqu'ici à tout souder le jour de la course, et ça m'énervait, car lors des essais libres ou lors des tests, j'étais proche de lui, alors qu'en course j'étais distancé. En course, il était capable de passer un cap, alors que moi j'étais pareil que le vendredi."

Déclic en Catalogne

Force est de constater que les choses ont changé, notamment depuis un certain warm-up en Catalogne, où le numéro 94 avait signé le meilleur temps, avant de finir à moins d'un dixième de son encombrant coéquipier quelques heures plus tard en course. "Je pense que ça m'a pris un peu de temps pour comprendre ce que je devais changer", explique-t-il. "J'ai bien sûr essayé plein de choses, mais vous ne vous améliorez pas à chaque fois. Cela m'a pris du temps, mais à partir de Barcelone, j'ai commencé à comprendre, à avoir un meilleur feeling. J'ai pu progresser en course, mais aussi en qualifications, de sorte de partir d'une meilleure position sur la grille."

Le déclic semble surtout avoir été d'ordre mental pour le pilote germanique, qui a pâti en début de saison d'un manque de confiance qui l'a longtemps bridé en qualifications, et surtout lors des premiers tours de course, où celui-ci était trop enclin à se tenir à l'écart de toute bagarre, alors que dans le même temps Zarco ne se gênait pas pour aller tailler des croupières aux pilotes officiels.

"Je pense que de façon générale, ma confiance s'est beaucoup améliorée", reconnaît-il. "Pour moi la confiance c'est la clé, car avec cela je suis capable de me battre. L'idée est donc de conserver cette confiance, de rester avec Johann." Et de pourquoi pas s'inviter de nouveau sur le podium du Grand Prix de République Tchèque.