Franco Morbidelli : "Ce podium a la saveur d'une victoire"

Admettant que l'ombre de la frustration plane autour de ses résultats, Franco Morbidelli accueille malgré tout avec une grande joie son premier podium de la saison.

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Gold and Goose / Motorsport Images

Franco Morbidelli a fait son retour sur le podium en terminant troisième du Grand Prix d'Espagne, devancé de seulement 2"5 par le vainqueur et de six dixièmes par la deuxième Ducati sous le drapeau à damier. Si Jerez peut être vue comme une piste Yamaha, le pilote italien a le mérite d'avoir réussi à afficher tout le week-end un rythme élevé et à se maintenir aux avant-postes pendant la course, au point de saisir sa chance lorsque Fabio Quartararo, qui semblait parti pour s'imposer, a été frappé par un problème physique.

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Sans cesse ramené cette année à l'infériorité de sa moto par rapport aux trois autres Yamaha du plateau, le vice-Champion du monde en titre semble ne jamais lui-même parvenir à oublier cette différence de traitement, aussi admet-il que ce résultat vaut bien plus à ses yeux qu'une simple troisième place.

"Ce podium a la saveur d'une victoire compte tenu de là où l'on se situe actuellement", assure-t-il. "Une saveur… fantastiquement douce ! Je suis vraiment très content. Tout le monde connaît la situation et sait que c'est très difficile, et pourtant on est encore là alors je suis très content."

"Ce podium a une saveur merveilleuse et plus douce que d'habitude. Il y a cette ombre de frustration autour de nous, c'est sûr, mais quand on arrive à obtenir de bons résultats on est juste heureux, je le suis en tout cas", ajoute Franco Morbidelli, bien décidé à profiter de ce premier top 3 de la saison.

Rapide dès l'entame des essais libres sur place, le pilote Petronas a eu la vie un peu plus compliquée que prévu samedi, lorsque la suppression de ses deux meilleurs temps en EL3 l'a fait rétrograder de la première à la 11e place, l'obligeant par conséquent à passer par la Q1. Qualifié malgré tout en deuxième position, il a réussi son départ, se plaçant entre les deux Ducati officielles au moment de plonger dans le premier virage.

Longtemps troisième après avoir été repris par Quartararo, il a été dépassé par Bagnaia peu après la mi-course. "J'ai essayé de le garder derrière moi aussi longtemps que possible. Je n'ai même pas réalisé quand il m'a passé dans la ligne droite, c'était comme si j'avais été touché par un éclair ! Après, j'ai juste essayé de rester derrière lui et de le suivre. J'ai pu le faire et à la fin je voulais 'le saupoudrer de poivre' dans les derniers tours, je pense que je n'avais pas le potentiel pour le passer", raconte-t-il, aussi inventif que possible pour décrire la manière dont il a attaqué jusqu'au bout.

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

"J'ai tout simplement donné plus que le maximum pendant toute la course. J'étais vraiment à la limite. J'ai pris beaucoup de risques", admet le pilote italien. Et de décrire au site officiel du MotoGP : "Ça a été une course incroyable. J'ai attaqué tellement fort pendant toute la course ! Il y a eu très peu de freinages où j'étais sûr de pouvoir m'arrêter, tous les autres étaient des points d'interrogation. Mais j'ai pu obtenir ce petit quelque chose en plus avec ce genre d'effort et on est finalement récompensé par ce podium."

Il y a eu très peu de freinages où j'étais sûr de pouvoir m'arrêter, tous les autres étaient des points d'interrogation.

Franco Morbidelli

"L'équipe a fait un travail merveilleux, Ramon [Forcada] a fait sa dernière modification magique ce matin et j'ai pu améliorer encore un peu plus mes sensations sur la moto et piloter fort et de manière agressive, donc je suis très content de ce résultat", salue-t-il. "On a augmenté le grip ce matin et ça a payé. J'ai senti qu'il y avait moins de grip en course, mais les modifications qu'on a faites nous ont permis de ne pas trop le sentir."

"C'est merveilleux d'être sur le podium avec [le matériel] qu'on a. Le championnat est devenu plus dur cette année, c'est certain, et on avait besoin d'élever notre niveau de jeu pour être dans une position similaire à celle de l'année dernière. Je pense qu'on y arrive, en essayant de sortir de notre zone de confort et de prendre beaucoup de risques. Ça a payé à Portimão et ça paye aujourd'hui. Je suis donc très heureux et je savoure ce moment", poursuit-il, sa sagesse légendaire jamais très loin. "J'essaye de vivre le moment et de ne pas trop prévoir l'avenir, parce que cette catégorie est tellement dure qu'on peut être au sommet aujourd'hui et tout en bas demain, alors je vis et je savoure ce moment."

L'ombre de la frustration qu'il évoque plane elle aussi… Lorsqu'il lui est demandé s'il a pu s'expliquer avec les responsables du programme Yamaha, il se montre résigné, mais désireux de croire en l'avenir. "Oui, j'ai parlé avec Lin [Jarvis], je lui ai dit ce que je pensais de la situation et j'ai été très franc avec lui. Il a été très franc avec moi aussi, il a compris mes sensations et ma situation, mais on est tous les deux arrivés à la conclusion que j'ai manqué de chance, à cause des contrats, du COVID-19 et de beaucoup de choses qui se sont passées. J'espère que ce que la chance m'a pris cette année, elle va me le rendre à un moment donné dans la vie."

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