Franco Morbidelli a retrouvé une énergie positive au Portugal

Passé tout près du podium au Grand Prix du Portugal, Franco Morbidelli veut retenir le positif d'un week-end qui lui a enfin permis de retrouver des sensations positives, même s'il constate une différence de potentiel par rapport aux Yamaha officielles.

Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Franco Morbidelli a effacé son début de saison difficile en ralliant l'arrivée du Grand Prix du Portugal en quatrième position. Passé à moins de deux dixièmes du podium, le pilote italien était ravi d'empocher enfin de gros points, lui qui a subi divers problèmes techniques et des déconvenues en tout genre au Qatar.

"Je suis très content de cette quatrième place", se félicite-t-il au micro du site officiel du MotoGP. "La course a été vraiment sympa. J'ai pu me frayer un chemin au début et ensuite mon rythme a été assez bon pour que je me maintienne là et que je me batte pour la deuxième place. J'en ai été surpris et j'en suis vraiment heureux et fier."

"Au début, je me suis battu dans le peloton", explique Morbidelli, qui partait de la cinquième place, "et j’ai ensuite essayé de tout donner pour atteindre la deuxième position. Malheureusement, je n'ai pas réussi à le faire parce que je pense que notre potentiel était un peu moins élevé que celui de Pecco [Bagnaia] et de Mir, mais je suis vraiment ravi de ce résultat."

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Cette quatrième place, qu'il a décrite comme "une bonne injection d’énergie après les deux courses du Qatar", est d'autant plus satisfaisante pour le vice-Champion du monde qu'elle était la conclusion d'un week-end qui lui a permis de retrouver de bonnes sensations. Néanmoins, il ressent toujours nettement la différence entre sa version de la Yamaha et les machines officielles, victorieuses à chaque course à ce stade du championnat.

Pragmatique comme à son habitude, il ne veut donc pas voir ce premier bon résultat comme le point de départ de son championnat. "Non, le championnat 2021 a commencé au Qatar. Il n'a pas bien commencé, mais il a bel et bien commencé au Qatar", rappelle-t-il, espérant à présent pouvoir poursuivre sur sa lancée à Jerez, la semaine prochaine. "L'année dernière, j'étais passé près du podium dans les deux courses. Cette année, c’est plus difficile mais j’essaierai de figurer à nouveau près du podium."

Morbidelli avance à pas comptés d'une course à l'autre, lui qui a bien compris qu'il ne se trouve plus exactement dans la même situation que l'an dernier, bien qu'il peine à l'expliquer. "Je ressens une différence par rapport à l'année dernière", concède-t-il. "Je ne semble pas réussir à rouler avec les réglages de l’année dernière, alors cela signifie que quelque chose a changé, mais nous ne savons pas quoi. Cela peut-être moi, les pneus, ou peut-être de petites choses que nous avons changées sur la moto, mais je ne suis pas prêt à pointer un élément pour le moment."

"En ce qui concerne les réglages, nous avons tout chamboulé pour retrouver les sensations de l’année dernière", ajoute-t-il en décrivant son début de week-end à Portimão, "mais la moto est différente. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que j'ai changé ou peut-être que quelque chose a changé, mais je ne veux pas y penser. Maintenant, mes sensations sont de retour."

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP, Johann Zarco, Pramac Racing, Franco Morbidelli, Petronas Yamaha SRT

Préférant retenir ce point positif, alors qu'il était en proie à de mauvaises sensations à Losail, Morbidelli a salué le travail mené par son équipe pour lui permettre de retrouver une M1 avec laquelle il se sente à l'aise. Au terme de ce premier week-end stable pour lui, il constate malgré tout que sa moto, en grande partie héritée de 2019, n'a pas le même comportement que les trois autres Yamaha, plus évoluées, et notamment dans la gestion des pneus.

"Le potentiel maximum semble moins élevé, mais le potentiel général sur l'ensemble de la course est bon malgré tout. Il me semble que les autres − et je parle des autres Yamaha, car je peux voir leurs données − arrivent à avoir ce petit quelque chose en plus pour mieux exploiter les pneus et donc à avoir un peu plus de vitesse pure", décrit-il. "Si l'on regarde les chronos, je n'ai pas fait des temps impressionnants, mais je suis resté régulier et j'ai été en mesure de me battre malgré tout pour le podium à la fin, alors que les autres exploitent mieux les pneus, sur lesquels ils peuvent pousser plus fort, et peuvent donc extraire de la moto quelque chose en plus. Il me semble avoir compris que c'est la situation générale à l'heure actuelle. Même sur le tour lancé en qualifs, je n'arrive pas à extraire ce quelque chose de plus. Par contre, ce que j'arrive à obtenir, je parviens à le maintenir longuement et c'est une bonne chose, surtout pour les courses."

Tenter de repousser les limites, avant de penser à l'avenir

Déjà doté d'une Yamaha moins évoluée que les autres l'an dernier, Morbidelli avait pu compter sur des mises à jours, et notamment après le troisième Grand Prix. Cette fois, il balaye cette idée. "Cette année, c'est différent. Ma moto est complètement différente de celles des pilotes officiels, donc on ne sait pas s'il va y avoir des mises à jour à mettre sur notre moto. Oublions ce genre de choses !" a-t-il demandé aux journalistes lorsqu'il a été interrogé sur la question, dimanche.

Mais dans le cours du week-end, déjà, il était difficile de ne pas évoquer l'avenir, car s'il multiplie les efforts pour masquer sa frustration, Franco Morbidelli s'est de toute évidence rendu compte en ce début de championnat que son potentiel est plus modeste que l'an dernier, face à des Ducati, Suzuki et Yamaha (officielles, donc) qu'il voit en progrès.

"Ça me gêne, je ne peux pas le cacher, mais j'essaye toujours de rester concentré sur mon travail. Mon travail est d'être le meilleur pilote possible avec les moyens dont je dispose, alors j'essaye de faire mon travail au mieux avec les moyens dont je dispose", expliquait-il en marge des qualifications. "J'essaye de m'assurer le meilleur avenir possible pour moi, techniquement et émotionnellement aussi. Il est tôt pour parler d'avenir, mais j'y pense, c'est sûr."

"Il est important de rester concentré sur le moment, sur ce dont je dispose, et d'essayer de le faire rendre au maximum. C'est dans les situations difficiles que l'on découvre des choses fantastiques et on va donc essayer de repousser les limites avec le matériel que l'on a, que l'on connaît bien, et qui sait jusqu'où. C'est ce que l'on doit faire, on ne peut pas faire différemment, car on ne peut pas se tourner les pouces ou se contenter de se plaindre. On doit travailler et essayer de progresser avec ce que l'on a. Après, il est certain que quand je suis plus tranquille, une partie de moi-même pense à l'avenir, mais quand je suis sur les courses il faut que je reste concentré sur le présent."

Avec Chloé Millois 

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