Gardner sent le clan KTM "morose" et "un peu perdu"

En grande difficulté avec sa moto, Remy Gardner a "besoin d'aide" et demande à KTM d'apporter des évolutions. Le seul pilote de la marque à tirer son épingle du jeu est Brad Binder, qui a perçu des progrès vendredi au Grand Prix de France.

Remy Gardner, KTM Tech3

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Remy Gardner vit une première campagne difficile en MotoGP. Le Champion du Moto2 n'est entré dans les points que deux fois en six départs, avec une 15e place au Qatar et une 14e au Portugal. Seulement 20e et à plus de 40 secondes du vainqueur Pecco Bagnaia à l'arrivée du Grand Prix d'Espagne, il n'a pas montré des signes de progrès vendredi au Mans et s'est classé hors du top 20 dans les deux séances disputées.

Gardner n'est pas le seul en difficulté chez KTM. Son coéquipier Raúl Fernández court encore après ses premiers points et, dans l'équipe officielle, Miguel Oliveira n'a décroché que deux top 10 cette année, dont sa victoire sous la pluie en Indonésie. Gardner sent l'ensemble des représentants de la marque démunis et lance un appel à l'aide pour trouver des solutions.

"[Ce n'était] pas bon [vendredi]", a résumé le rookie de l'équipe Tech3. "J'ai du mal, j'ai du mal... Je pense qu'on a presque tous du mal, à part Brad [Binder] qui a réussi à claquer un temps. Mais je pense qu'on est tous un peu perdus. C'est dur, un week-end difficile. C'était dur à Jerez, c'est dur ici. C'est assez morose en ce moment."

"Si on regarde les précédents résultats, il semble qu'ici ce n'est pas mauvais [pour KTM] mais on dirait qu'on a fait un pas en arrière, sincèrement", a ajouté l'Australien. "C'est dur en ce moment, on a besoin d'aide parce qu'on a tous du mal. Ce n'est pas que moi. C'est Miguel, Raúl et moi, Brad est le seul qui arrive à faire quelque chose. Il arrive à le faire avec son style radical."

Gardner perçoit des problèmes "partout, dans le turning, le freinage, l'accélération, la puissance" et toutes les tentatives pour corriger le tir se soldent par des échecs : "Ce sont plusieurs choses, on a besoin d'aide. On a des hauts et des bas partout, on cherche la voie et ça ne fonctionne jamais vraiment. On gagne d'un côté, on perd de l'autre, ça ne s'assemble jamais, ce qui est difficile. Le week-end sera difficile. On fait toujours de notre mieux et on attaque autant que possible."

Remy Gardner lors des essais libres sur le circuit Bugatti.

Remy Gardner lors des essais libres sur le circuit Bugatti.

Le principal problème vient du fait que la roue arrière se soulève au freinage, ce qui déséquilibre la moto, compromet les entrées de courbe et limite également l'adhérence à l'avant. Aucun réglage n'a permis de résoudre l'équation et Gardner pense désormais que des changements s'imposent sur la RC16.

"On est revenus en arrière. Quelle que soit la raison, plus aucun réglage ne fonctionne. On est revenus à ce qu'on avait à Jerez l'an dernier [au test de novembre] mais ça ne fonctionne pas non plus donc les sensations ne sont pas bonnes. En entrant en virage, c'est un peu comme si je priais pour ne pas tomber, sincèrement. C'est dur en ce moment. J'essaie juste de faire de mon mieux avec ce qu'on a et de voir le positif, ce qui est dur, mais il n'y a pas grand-chose d'autre à faire."

"On a besoin de pièces", a-t-il souligné. "On est un peu coincés avec ce qu'on a, il n'y a rien d'autre. On a besoin de pièces, de nouveautés, d'évolutions."

KTM fait-il le nécessaire pour corriger le tir ? "Je ne sais pas, je ne suis pas certain", a répondu Gardner. "Je ne sais pas ce qui est prévu ou si des choses vont arriver. Je ne vais pas si loin, sincèrement. Je pense que je deviendrais fou si je le faisais !"

Binder a fait des progrès au freinage

Comme le souligne Remy Gardner, Brad Binder est le seul à tirer son épingle du jeu dans le clan KTM. Le pilote de l'équipe officielle a signé le septième temps vendredi, ce qui a fait de lui le seul représentant de la marque parmi les 19 premiers ! Binder a néanmoins conscience des faiblesses de sa moto.

"Sur les pistes où il n'y a pas de gros freinage, où on freine en étant sur l'angle et où on peut garder une surface de contact à l'arrière, ça fonctionne très bien", a expliqué le Sud-Africain. "Mais quand il faut vraiment freiner, tourner rapidement et mettre les gaz, on a beaucoup de problèmes."

Brad Binder au guidon de la KTM au Mans.

Brad Binder au guidon de la KTM au Mans.

Binder estime que la version 2022 de la KTM permet de "faire mieux quand il y a moins d'adhérence" mais que la marque doit encore parvenir à exploiter cette moto en toutes circonstances : "On a appris des choses assez importantes [vendredi], parce que par rapport à l'an dernier, les réglages de la moto sont totalement différents."

Les progrès mis en avant par Binder se concentrent justement sur les gros freinages, qui lui posaient particulièrement problème lors des dernières courses : "Je pense qu'on a trouvé une bonne direction [vendredi], ce qui m'a apporté plus de confiance dans les virages lents. C'est ce qui m'a manqué toute l'année. On n'arrivait pas à freiner et à prendre les virages parce qu'on était vraiment à la limite avec l'avant. Les changements qu'on a faits [vendredi] m'ont apporté plus de confiance dans ce domaine et je veux faire mieux [ce samedi]."

"J'arrivais mieux à freiner et à entrer dans les virages", a-t-il précisé. "C'est ce qu'on a amélioré. On était vraiment à la limite sur ça, c'est une chose que l'on a un peu améliorée. C'est sûr que l'on a encore une marge de progrès mais c'est la seule façon d'être rapide sur ce circuit."

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