Hiérarchie 2016 - Rossi et Lorenzo attendent les tests pour se prononcer

Si l'aspect purement sportif n'est pas forcément celui qui a le plus retenu l'attention en 2015, il n'en reste pas moins que les pilotes officiels de la marque japonaise ont remporté à eux deux 11 courses sur les 18 que comptait le calendrier et ont terminé la saison avec une belle avance sur le troisième. Un degré de réussite qu'ils espèrent pouvoir conserver cette année.

“La moto était fantastique [l'année dernière],” a déclaré le Champion du Monde, lundi, lors du lancement de la nouvelle machine. “J'espère qu'on pourra garder le même niveau, mais nos adversaires sont forts et, avec le nouveau règlement, il y a beaucoup de choses à voir et à comprendre.”

“Peut-être qu'il faut que l'on améliore la puissance [de la moto]. Le problème, c'est que le règlement a changé beaucoup de choses. Si le châssis et le moteur sont plus ou moins les mêmes [qu'en 2015], l'électronique est très différente par rapport à l'année dernière, mais nous avons l'expérience qu'il faut pour bien faire. L'un de nos points forts est de savoir nous adapter rapidement aux situations les plus diverses et c'est une très bonne chose en vue de 2016.”

Même son de cloche du côté de Rossi, qui attend toutefois d'avoir mené davantage de tests pour se faire une idée plus précise du niveau à attendre. “On le comprendra un peu mieux avec les essais. On pourrait être plus compétitif, ou moins,” a-t-il temporisé. “Il faut attendre.”

“L'âme de notre moto est toujours la même, même si elle change d'année en année. La première séance d'essais, à Sepang, est particulière parce que c'est la première fois que l'on pilote la moto que l'on aura pendant toute l'année. Il est donc toujours important d'avoir des sensations positives en Malaisie.”

J'ai tout de suite remarqué à quel point le style de pilotage va devoir différer. J'ai compris que je vais devoir freiner un peu plus tôt. En théorie, ce pourrait être un bon point pour moi.

Jorge Lorenzo

Outre l'électronique, qui est le point principal de cette nouvelle réglementation du point de vue technique avec l'imposition d'un nouveau logiciel standardisé, la grande nouveauté viendra, on le sait, des pneus Michelin remplaçant les Bridgestone.

"On a bouclé peu de kilomètres en essais, on ne sait donc pas à quel point la nouvelle électronique et les pneus pourront se comporter différemment sur un autre circuit,” a expliqué Lorenzo. “En ce moment, je ne sais pas quel pourra être le niveau de mes adversaires directs.”

“J'ai de la chance d'avoir déjà piloté en Michelin. C'est arrivé en 2008, mais je ne me souviens pas très bien du comportement qu'ils avaient à l'époque. Cependant, j'ai tout de suite remarqué à quel point le style de pilotage va devoir différer par rapport à l'année dernière. J'ai compris que je vais devoir freiner un peu plus tôt. En théorie, ce pourrait être un bon point pour moi. On a demandé à Yamaha d'améliorer l'électronique pour 2016, pour qu'elle ressemble le plus possible à celle que l'on utilisait l'année dernière."

Plus de grip à l'avant?

Revenant sur la question des gommes plus précisément, “Je ne pense pas que ce sera un gros problème,” a-t-il ajouté. “Peut-être que Michelin donnera un peu plus de grip à ses pneus avant.”

Ce dernier point reste en effet un sujet épineux à ce stade, comme le confirme Valentino Rossi.

“Le feeling avec l'avant est encore un problème pour tous les constructeurs,” a dit l'Italien. “L'hiver sera important pour comprendre les pneus et améliorer le feeling. Les pneus de 16,5 pouces me plaisent, mais Michelin a décidé d'utiliser ceux de 17 pouces. La moto a gagné en agilité, mais elle a perdu un peu de stabilité, elle est donc plus réactive mais il est plus facile de commettre des erreurs.”

“Chaque pilote doit s'adapter rapidement à cette nouvelle situation. Nous, il nous faut peut-être un tout petit peu de vitesse de pointe supplémentaire, parce que c'est l'aspect sur lequel on souffre. En termes d'électronique, la différence est importante, on va donc devoir travailler aussi sur ce point et sur la répartition des masses.”

Avec Léna Buffa