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MotoGP Test Sepang

"L'un des meilleurs tests" à Sepang pour Honda et sa nouvelle moto

Honda aborde la nouvelle saison avec une moto profondément repensée afin de répondre aux attentes des pilotes. La découverte en a semblé plutôt simple et les résultats sont d'ores et déjà au rendez-vous.

Pol Espargaro, Repsol Honda Team, Marc Marquez, Repsol Honda Team

Alberto Puig a décrit les essais qui se sont déroulés ce week-end comme "l'un des meilleurs" tests organisés à Sepang, théâtre traditionnel de la reprise du MotoGP et qui n'avait été déserté que l'an dernier dans le contexte de la crise sanitaire. Le team manager de l'équipe Repsol Honda dresse en effet un bilan positif de ce retour en piste grâce aux bons résultats qu'a immédiatement pu apporter la nouvelle RC213V, une moto profondément repensée.

"Nous sommes contents car le travail que nous avons entamé à Misano [en septembre, ndlr], puis poursuivi à Jerez [en novembre], paye. Nous obtenons de bons résultats", se félicite Alberto Puig auprès du site officiel du MotoGP. "C'est clairement un concept différent. Nous sommes en voie d'obtenir ce que nous prévoyons et auquel nous nous attendons. Tous les pilotes font les mêmes commentaires. Certes, nous n'y sommes pas encore, mais d'après l'expérience que j'ai depuis de nombreuses années avec les tests de Sepang, je dirais que c'est probablement l'un des meilleurs [que nous ayons connus]."

Après deux années difficiles, le HRC a écouté les doléances de ses pilotes et notamment leur demande unanime d'un gain d'adhérence à l'arrière. Dès la découverte du premier prototype, les pilotes avaient parlé de "nouveau concept", Marc Márquez saluant la plus grosse évolution qu'il lui ait été donné d'observer sur la RC213V. Après les avancées réalisées au fil des mois, jusqu'à la version proposée cette semaine, Pol Espargaró décrit la nouvelle moto comme étant tout bonnement "révolutionnaire".

Si les ingénieurs ont logiquement cherché à booster le moteur avec un peu plus de puissance, un gros travail a surtout été réalisé du côté de l'aérodynamique. Les pilotes disposaient ainsi de quatre motos chacun afin de réaliser des essais comparatifs durant ce week-end, mais ce qui a le plus attiré l'œil c'est un aileron avant double, dont le profil présente des courbures très recherchées, et que Marc Márquez n'avait pas encore pu expérimenter. On note qu'il comporte deux appendices plutôt inclinés vers le bas, plus rapprochés que dans les versions ouvertes observées précédemment, et une torsion dans la partie supérieure avec une pointe alignée avec la prise d'air de la moto. Le but ? Générer un nouvel appui à l'avant, sans augmenter de façon excessive la traînée.

Détail sur la moto de Repsol Honda Team

Les ailerons sur la moto de Marc Márquez

"Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on a changé les ailerons, on a plus d'appui, mais l'accélération est bonne grâce au fait qu'on a un peu plus de puissance", observe Pol Espargaró. "On peut utiliser ce type d'ailerons, alors que l'année dernière on ne pouvait pas utiliser d'appui supplémentaire à l'avant car on perdait beaucoup à l'accélération. Maintenant, tout parait bien meilleur."

Habitué à beaucoup piloter sur l'avant, Marc Márquez admettait samedi devoir en quelque sorte sacrifier son point fort et chercher à changer son style de pilotage. Un souci que ne partage pas son voisin de stand, plutôt soulagé de pouvoir s'appuyer sur l'arrière comme il le souhaitait depuis sa découverte de la RC213V.

"La moto n'est pas encore parfaite", souligne ce soir Pol Espargaró. "Il faut qu'on y dédie beaucoup de temps, et les pilotes − moi y compris − doivent progresser dans la manière de piloter la moto car c'est encore un petit peu étrange. Par exemple, quand j'ai fait mon meilleur temps, le pneu tendre s'est dégradé après mon deuxième tour et j'ai fait mon temps dans le troisième tour. Je ne sais pas encore comment tirer profit à 100% de la moto. Ce n'est pas parfait, mais je dirais que pour moi ça n'est pas un gros problème, car mon style de pilotage est basé sur l'arrière."

Pour le Catalan, ce changement de caractère de la Honda répond avant tout à un problème de sécurité, mais apporte avec lui un gain de performance. "Quand on commençait les qualifs, les gars de devant nous mettaient deux secondes rien que dans le tour de sortie parce qu'on n'était pas capable de chauffer suffisamment vite le pneu pour faire un time attack", décrit-il au sujet de la saison dernière. "Il était donc clair que l'on avait besoin d'un meilleur contact et d'un meilleur grip à l'arrière pour que la moto soit plus sûre, et non pas plus rapide. Mais quand on rend la moto plus sûre, on la rend aussi plus rapide car on est plus en confiance. Le problème que l'on rencontre, c'est que quand on équilibre la moto à l'arrière, alors on a tendance à créer des problèmes à l'avant, qui devient plus léger. Mais on est dessus, et je pense qu'on a plus ou moins la solution. En tout cas, pour moi, ce ne sont pas de très gros problèmes, et ça aussi c'est important."

Aussi mystérieux que se doit de l'être un team manager à ce stade de la préparation, Alberto Puig assure toutefois que la quête des ingénieurs ne se focalise pas uniquement sur le grip arrière : "Normalement, quand on fait une nouvelle moto, on essaye de tout améliorer. Le grip est un point, mais ce n'est pas le seul. Nous essayons d'améliorer l’ensemble du package, comme tout le monde je pense. C'est notre mission et notre objectif de globalement essayer d'améliorer la moto en tant que package."

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La performance sur le tour et sur la distance

Au classement final de ces deux jours, Marc Márquez est le plus rapide des pilotes Honda, figurant au huitième rang à deux dixièmes du meilleur temps. Fatigué pour sa reprise, l'Espagnol a confirmé que, comme samedi, les chronos venaient avec facilité sur le tour lancé, en revanche il a évité de réaliser des longs runs. Il a toutefois observé avec satisfaction ce que ses collègues ont pu produire et avancé dans sa découverte des gros changements que représente cette moto, qu'il peinait à bien comprendre après la première journée.

"Pol et Álex [Márquez] ont été rapides sur la distance, ce qui est encourageant", constate-t-il après la journée de dimanche. "Quand je pousse avec cette moto, la vitesse est là. On en apprend beaucoup au sujet de cette moto, après avoir essayé de grosses choses. Elle a clairement du potentiel, et aujourd'hui on a mieux compris les sensations sur l'avant après avoir fait certains changements."

Agacé samedi alors qu'il n'avait pas tenté de time attack, Pol Espargaró s'est rassuré aujourd'hui, à la fois sur le tour lancé et la distance. "Aujourd'hui on a un peu plus essayé dans la matinée. On a monté deux pneus soft pour essayer de faire un temps et on a fini à seulement à deux dixièmes du premier. Pour moi, sur un tour en Malaisie et avec une moto complètement nouvelle, ça n'est pas trop mal. Ensuite, pendant la journée, on a travaillé sur le rythme de course et la moto a bien fonctionné", souligne-t-il.

"Bien sûr, il reste beaucoup de choses à améliorer. Les Japonais savent quoi faire pour que la moto soit plus rapide et meilleure, et nous, les pilotes, on a besoin d'un peu plus de tours pour mieux comprendre la moto et ses limites. Mais je pense qu'on a fait un bon test et du bon boulot", ajoute Espargaró. "Je ne veux pas dire que la moto est prête pour le Qatar, car il reste beaucoup de choses à améliorer, mais c'est un bon départ. J'aurais signé pour ça : être où on en est avec une moto entièrement nouvelle, c'est bien. Il faudra que ce soit beaucoup mieux pour la première course, mais ça n'est pas trop mal."

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