Honda tente un retour en arrière pour trouver des solutions

Marc Márquez a repris ce lundi le guidon de la Honda de 2019, signe d'une équipe qui semble perdue à deux semaines du début du championnat.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Alors que les essais de pré-saison touchent à leur fin, la dynamique semble avoir radicalement changé au sein du plateau MotoGP et les champions d'hier paraissent en bien mauvaise posture. Face à des Yamaha et des Suzuki en regain de forme, Ducati mais aussi Honda sont à la peine. Dans le clan du HRC, outre un classement qui fait la part belle à la concurrence, ce sont surtout les commentaires des pilotes qui inquiètent, car tous s'expriment d'une même voix pour pointer du doigt les problèmes actuels.

Samedi c'est Cal Crutchlow qui parlait cash de son incapacité à se montrer rapide et d'une nécessaire prise de conscience. Dimanche, Marc Márquez admettait ouvertement son inquiétude face aux problèmes que pose la nouvelle Honda et surtout à leur origine, non élucidée. Et ce lundi, dernier jour de tests avant le début du championnat, le plan du #93 n'a pas véritablement rassuré : on l'a tout bonnement vu prendre en main la machine de Takaaki Nakagami, soit une RC213V équivalente à celle qu'il pilotait l'an dernier.

"Nous n'avons pas de vraie solution, c'est clair. Nous essayons des choses de l'an dernier, mais aussi des choses d'il y a deux ou trois ans, pas que de l'an dernier", a même fait savoir Alberto Puig auprès du site officiel du MotoGP. "Nous essayons différentes choses, ce n'est pas la fin du monde", a poursuivi le patron de l'équipe, rechignant à en dire plus si ce n'est qu'utiliser la moto de 2019 pour le championnat n'était pas exclu à ce stade. "Nous travaillons là-dessus. Quand nous serons à la semaine de la course, je répondrai à cette question, mais pour l'instant je ne peux pas car je ne sais pas", affirme-t-il. "Nous ne savons pas, nous testons des choses, peut-être que nous ne roulerons pas avec une moto de l'an dernier, ou de cette année, mais avec une moto pour laquelle nous pensions pour l'an prochain. C'est Honda, nous ne savons pas."

Lire aussi :

Les difficultés rencontrées avec la RC213V ne sont pas une découverte. Le fait est cependant que cette nouvelle moto semble exacerber le caractère de la machine Championne du monde, et particulièrement une sensation de sous-virage et d'instabilité du train avant en entrée de virage. Si Márquez a admirablement contourné le problème l'an dernier pour réaliser une campagne époustouflante et rapporter, quasiment à lui seul, la triple couronne à Honda, cette fois l'alerte semble réelle, y compris pour le pilote espagnol.

"La moto est plus rapide, c'est un fait, on peut le vérifier facilement dans les données. Mais parfois, la vitesse ce n'est pas suffisant. Il faut voir la globalité, comprendre si cette vitesse vaut le coup ou non. C'est parfois une combinaison [de facteurs]", souligne Alberto Puig. "Nous devons vérifier. Je sais qu'il ne reste pas beaucoup de temps avant la course, mais on est comme ça, à la limite."

"Nous essayons toujours de nous améliorer comme nous le pouvons et quand nous aurons réglé le problème nous serons plus heureux que maintenant. Mais nous sommes toujours dans les temps, nous savons qu'il faut tenter des choses jusqu'à la dernière minute, et c'est ce que nous faisons. Ce n'est clairement pas la meilleure situation mais ça fait partie de notre job d'aller jusqu'au bout et de voir quelles sont les meilleures options."

Le nouveau pneu ? Il faut bien s'y adapter

Cet hiver les équipes doivent non seulement mettre au point leur nouvelle machine, mais aussi prendre leurs marques avec un nouveau pneu arrière. Or celui-ci semble mettre en difficulté les Ducati et les Honda au contraire des Yamaha et des Suzuki, un paramètre loin d'être anodin aux dires de certains pilotes concernés. Pour le patron de l'équipe Repsol Honda, cependant, cela fait partie de la donne de 2020 et il va bien falloir faire avec.

Lire aussi :

"Les pneus ont plus de grip. Les gens en demandent toujours plus et là nous en avons. Mais bien sûr ça dépend comment ça affecte la machine", concède-t-il. "Michelin a fait du bon travail, dans le sens où ce n'est pas si facile d'amener du grip et de le faire tenir sur la durée. Mais il faut que l'on essaie de s'adapter. C'est peut-être vrai que ça impacte une moto plutôt qu'une autre, ça dépend peut-être du type de moteur que l'on a. C'est aussi une autre chose à prendre en considération, mais nous ne pouvons rien y faire car le manufacturier apporte les pneus, nous devons nous y adapter."

Il ne reste à Honda qu'une heure de tests pour "s'adapter" avant d'entrer dans la phase de compétition. Mais si l'alerte semble sérieuse, Alberto Puig est également prompt à rappeler que le Grand Prix du Qatar ne marquera pas une fin en soi. "Le championnat ne se termine pas au Qatar, il y débute", répète-t-il en effet.

Avec Michaël Duforest  

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Rossi s'est senti plus en difficulté sur la durée
Article suivant Test Losail, J3 - Le dernier mot est pour Viñales !

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France