Honda se concentre sur l'électronique avant son nouveau moteur

"Les chronos et les classements de ces essais ne sont pas importants, parce qu'on a bien vu qu'il y avait beaucoup de marge de progression," juge le pilote espagnol.

A l'instar de son coéquipier Dani Pedrosa, Márquez a exploité cette séance d'essais pour effectuer des comparaisons entre la version 2015 de la RC213V et une évolution présentant essentiellement un nouveau moteur. Un développement très attendu puisque le bloc 2015 était jugé trop brusque, mais ne pouvait être retouché en cours de saison pour des raisons réglementaires.

Or, cette nouveauté est rendue plus compliquée par l'intégration d'un boîtier électronique standardisé. "L'un des aspects sur lesquels on a travaillé le plus pour le nouveau moteur, ça a été d'essayer d'adoucir la distribution de puissance," explique l'Espagnol. "C'est essentiel parce qu'avec cette nouvelle électronique, si le moteur est trop agressif il y a vraiment beaucoup de coupures. Et il faut dire que ce logiciel est un peu plus lent, si bien que les coupures arrivent plus tard et plus brusquement."

Pour Marc Márquez, c'est bel et bien du côté de l'ECU que se situe la priorité du programme hivernal : "Plus que sur les pneus et le châssis, c'est sur le logiciel que l'on doit travailler. On l'a utilisé durant l'intégralité de la deuxième journée, mais le problème de l'électronique c'est qu'il faut beaucoup de temps pour réaliser des modifications, parce qu'il faut le faire virage après virage. Il faut que l'on progresse énormément, mais je pense que c'est la même chose pour Yamaha et Ducati."

Il faut pourtant aussi s'adapter aux nouveaux pneus Michelin, qui changent la donne et poussent à la prudence tant que pilotes et machines n'ont pas pris leurs marques. "Il faut encore que l'on comprenne comment se comportent ces pneus Michelin. Il semblerait que la moto réagisse de manière plus sensible quand on teste quelque chose, il faut donc se montrer plutôt prudent," reconnaît Márquez, parti à la faute deux fois au cours de cette séance.

"Michelin va logiquement continuer à travailler. Pendant le week-end de course, on a assisté à deux ou trois chutes, alors que pendant ces essais on a eu en moyenne plus de de dix chutes par jour," rappelle-t-il.

"De sérieux problèmes" avec l'électronique

Classé troisième de la séance, Dani Pedrosa a suivi un programme similaire à celui de son coéquipier. Et il tire de premières conclusions semblables, convaincu qu'il va d'abord falloir venir à bout des premiers problèmes posés par la centrale électronique avant de peaufiner le reste du package.

"Globalement, ces deux jours ont été utiles pour gagner en confiance avec les nouveaux pneus et se faire une première idée de la nouvelle électronique," commente-t-il. "Depuis que l'on a introduit cette électronique, on a réalisé qu'il y avait de sérieux problèmes et on doit essayer de les comprendre. [Mardi] soir, toute l'équipe a travaillé très tard pour arriver à de meilleurs réglages."

"On a aussi testé le nouveau moteur, mais pour le moment, avec cette électronique, il est très difficile de l'évaluer correctement. Il nous faut plus de temps, afin de disposer sur les prochains essais d'une bonne base qui nous permette d'obtenir de meilleures informations sur le nouveau moteur," conclut Pedrosa.

L'équipe officielle Honda sera de retour en piste du 25 au 27 novembre, à Jerez. Il s'agira de sa dernière séance d'essais avant l'entrée en vigueur des deux mois d'interdiction d'essais du MotoGP.