Iannone : "Je n'ai jamais cessé de croire dans mon potentiel"

Le Grand Prix d'Australie est à marquer d'une pierre blanche dans la saison de Suzuki, qui a saisi l'opportunité qu'offrait cette course très disputée pour longuement placer ses deux machines dans le groupe de tête. Si Álex Rins a fini par lâcher prise et s'est classé huitième, à 12 secondes du vainqueur, Andrea Iannone a tenu tête plus durablement aux habitués des places de prestige.

Après sa quatrième place au Japon, le pilote italien a marqué à Phillip Island les points de la sixième place, en réduisant très fortement son retard puisqu'il était de moins de quatre secondes cette fois, contre 18"8 le week-end précédent. Du début à la fin de cette course survoltée, Iannone s'est rappelé au bon souvenir de ses adversaires comme du public, en retrouvant sa pugnacité mais surtout une vitesse qui lui a permis de rivaliser avec les machines qui mènent la danse au championnat, de sorte qu'il est resté en lice pour le podium jusqu'aux dernières encablures.

"Je suis très content de la course que j'ai faite", se félicite le pilote de Vasto. "Bien entendu, après tant d'efforts je suis désolé de ne pas être sur le podium mais je n'y peux pas grand-chose. J'ai tout donné. Je pense que j'ai été au-delà de certaines limites. À la fin, je n'arrivais plus à gérer la situation du pneu arrière. Je n'arrivais plus à accélérer et à avoir une bonne traction en sortie de virage et, à la fin, je perdais beaucoup, je me faisais dépasser en ligne droite."

Un bon élan pour 2018

En dépit d'une pointe de frustration, ce résultat sort indéniablement du lot cette année, après de longs mois d'errance durant lesquels Andrea Iannone s'est souvent lamenté d'une moto ne répondant pas à ses attentes. Les récents progrès techniques accomplis lui donnent aujourd'hui bon espoir d'inverser la tendance la saison prochaine et cette bataille acharnée qu'il est parvenu à mener lui permet aussi de prendre en quelque sorte une revanche morale après avoir essuyé bien des critiques.

"Avec cette moto, vu à quel point on a été en difficulté pendant la saison, et après tout ce qu'on a entendu dire sur Suzuki et sur mon compte, je pense que c'est une satisfaction importante", souligne-t-il. "Aujourd'hui je me suis entendu dire : 'Tu nous as rappelé à quel point tu es fort'. Moi, je ne l'ai jamais oublié, je n'ai jamais cessé de croire dans mon potentiel et j'ai toujours continué à travailler dur pour essayer de revenir là où l'on doit être, et je suis étonné si quelqu'un a encore des doutes."

Place désormais au Grand Prix de Malaisie, avec un tracé de Sepang très différent de celui de Phillip Island et sur lequel il pourrait s'avérer difficile de confirmer un tel résultat. Puis Andrea Iannone retrouvera Valence, théâtre de son premier roulage avec la Suzuki. "La moto était fantastique, j'en ai de très bons souvenirs car dès le début j'ai eu une passion pour cette moto, mais maintenant c'est différent. On a fait une erreur pendant les essais hivernaux", concède-t-il en évoquant un choix de moteur qui a mené Suzuki dans la mauvaise direction.