Iannone : "4e au championnat, qui l'aurait dit l'année dernière ?"

"Maniac" est au sommet de la vague et récolte enfin les fruits de son travail avec Suzuki. Pourtant, il a les idées très claires sur le chemin qu'il reste encore à parcourir.

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

Gold and Goose / Motorsport Images

L'an dernier, à pareille époque, Andrea Iannone avait marqué neuf points... il en compte aujourd'hui 47 et occupe la quatrième place du championnat ! Certes, la hiérarchie peut fortement varier d'une course à l'autre − il suffit de penser que Dovizioso est passé de leader à cinquième après son abandon à Jerez −, mais ce que retient le pilote Suzuki c'est avant tout que son binôme avec la GSX-RR s'est désormais placé sur de bons rails.

Auteur de deux podiums consécutifs, ce qui ne lui était encore jamais arrivé en MotoGP, Iannone a réussi à prendre l'avantage sur son coéquipier, qui a, lui, chuté trois fois en quatre courses, en dépit de performances prometteuses. La suite s'annonce cependant toujours aussi studieuse, car aux yeux du pilote de Vasto il reste encore beaucoup à faire et il n'est certainement pas question de s'arrêter en si bon chemin.

C'est le troisième podium de Suzuki cette saison : la moto progresse !

Assurément, la moto progresse, mais [dimanche] on n'a pas exploité le maximum du potentiel de la Suzuki et ça n'est pas quelque chose de positif. À mon avis, la moto aurait pu finir nettement plus proche du premier si on avait fait les bons choix, et il faut que cette expérience nous serve. Nous sommes un groupe et, bien sûr, on gagne ensemble et on perd ensemble.

On a signé un podium qui est important pour nous. On est quatrième au championnat, qui l'aurait dit l'année dernière ? Il faut intégrer petit à petit tous les progrès qu'on accomplit et en vouloir toujours plus, mais en ayant bien conscience des choses et en prenant le temps qu'il faut.

Tu dis que l'objectif principal est de réduire le retard sur les meilleurs. À ton avis, combien manque-t-il ?

Il manque plus ou moins de choses, selon les pistes. À Jerez, je perdais beaucoup à l'accélération dans les virages lents. On a un peu ce problème de patinage et de glissade, on n'arrive pas à bien accélérer comme le font principalement les Honda et les Ducati, et on a donc un peu plus de mal. Il faut voir si on arrive à récupérer quelque chose au freinage, à passer plus fort dans les virages.

On a nos points forts et il faut qu'on les conserve, ou qu'on en perde le moins possible, mais il faut en tout cas gagner là où il est possible de le faire sans trop de difficulté. Tout récupérer au freinage, c'est très fatigant, c'est aussi très stressant pendant toute la course, et ça use beaucoup les pneus. Par contre, le plus simple est de réussir à bien redresser la moto et à accélérer fort, parce qu'au final on utilise la puissance et la traction.

Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP

As-tu changé de style de pilotage cette saison ?

Non, franchement, je pilote comme l'an dernier. C'est sûr que la moto est complètement différente, les réglages aussi, je pense que l'on a compris pendant les tests de pré-saison la meilleure manière de faire pour moi. Je suis très content de ça, car mes sensations se sont toujours améliorées avec la moto, dès les tests, puis au Qatar, pas à pas. J'ai senti que tout était mieux. Álex [Rins] a eu beaucoup de mal en Amérique et maintenant il a la moto comme moi, c'est important pour le développement.

Marc Márquez est en tête du championnat, c'est déjà plié ?

Je pense que Marc est très fort, c'est un pilote incroyable, mais il ne faut jamais dire jamais, non ? Ce n'est que la quatrième course. Il a un grand potentiel, je pense qu'il ne peut que perdre ce championnat, car il a toujours été le meilleur pilote ces dernières années. Je pense que le package entre Marc et la Honda forme la meilleure combinaison du moment.

Que penses-tu de la forme actuelle de Márquez ?

Márquez est très fort, il est dans une forme particulière, mais ce week-end il n'était pas très loin de nous. Je pense que, si on avait tout bien mis au point pour la course, on aurait pu être avec le groupe de tête. De là à dire qu'on serait parti avec lui, je ne sais pas, mais ce week-end on a souvent été proche de lui, jamais trop loin. Marc est très fort, c'est un pilote difficile à battre, mais ça n'est pas impossible. En travaillant bien, en faisant les bonnes choses dans les temps qu'il faut, on peut y arriver. Je pense que ça n'est pas quelque chose d'immédiat, il faut donner le temps à Suzuki, il faut encore beaucoup travailler mais à l'avenir notre objectif est de pouvoir nous battre pour les courses, sinon on ne viendrait pas courir.

Après ton deuxième podium, dans quel état d'esprit vas-tu au Mans ?

On y arrivera dans un état d'esprit très positif et conscients de nos progrès par rapport à l'année dernière, conscients qu'on arrive à bien travailler pendant les week-ends, conscients aussi de certains désavantages ou plutôt certaines choses qui nous mettent encore en difficulté. On y arrivera très positifs, mais on doit encore comprendre notre potentiel. L'année dernière ça avait été la plus mauvaise piste pour nous : comment ça se passera ? L'année dernière on avait été en difficulté ici aussi et aujourd'hui on est sur le podium, alors on verra.

Avec Michaël Duforest

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