Iannone : "Dans le MotoGP d'aujourd'hui la moto fait la différence"

C'est un Andrea Iannone visiblement abattu qui s'est présenté samedi après-midi devant la presse pour dresser le bilan des qualifications du Grand Prix de Saint-Marin. La 21e place obtenue sur la grille de départ constitue son plus faible placement de la saison et reflète tellement la problématique de sa saison avec Suzuki qu'il était bien difficile pour le pilote italien de trouver un quelconque élément positif sur lequel s'appuyer.

"On a beaucoup de mal, on n'y est pas", tranchait-il, à la peine sur la piste courte et sinueuse de Misano. Vendredi, déjà, il pointait ses mauvaises sensations récurrentes et des difficultés au freinage qui conditionnent l'ensemble de son tour. "Le gros problème, c'est le freinage, malheureusement. On perd beaucoup au freinage. Je n'arrive pas à bien faire freiner la moto pour bien la ralentir et quand j'arrive dans la dernière partie du virage je risque tout le temps de tomber et l'arrière se dérobe", expliquait-il.

En dépit du fait qu'il figurait à un neuvième rang plutôt positif vendredi, cette première journée compliquée et les prévisions de pluie pour le test que Suzuki réalisera après ce week-end à Misano ont poussé l'équipe à introduire dès samedi matin une évolution de châssis initialement prévue pour les essais privés.

"Nous avons essayé d'anticiper avec Andrea du travail qui était prévu pour le test, en introduisant un nouveau châssis visant à améliorer la rigidité", explique Davide Brivio, team manager. "Il nous a apporté un feedback important que nous allons analyser, mais au final sa performance n'a pas été celle que nous espérions."

Sans parvenir à améliorer samedi matin son chrono de la veille, Iannone s'est classé seulement 16e des EL3 et il a perdu sa place dans le top 10 du classement combiné, synonyme d'accession à la Q2. Toujours 16e des EL4, son retard sur le leader était passé d'une demi-seconde vendredi à 1"3 samedi. S'en est suivie une Q1 tout aussi difficile, lors de laquelle il a obtenu la 21e place sur la grille, également victime des écarts très faibles dans cette partie du classement.

Mais la position décrochée n'était pas l'essentiel aux yeux du pilote, car le problème de fond perdure et c'est bien ce qui centralise toute l'attention des troupes Suzuki. "Il n'y a pas un aspect bien précis, c'est bien ça le problème. À mon avis, il y a beaucoup de domaines dans lesquels il faut progresser, il faut donc être très patients. Ça n'est pas avec un nouveau châssis qu'on va régler tous les problèmes, ni avec un nouveau moteur. Il y a beaucoup d'aspects, beaucoup de domaines : électronique, châssis, moteur, il faut faire une moto qui parvienne à moins se soulever, donc à mieux accélérer, trouver du grip. Il y a beaucoup de choses. C'est un travail très long."

La donne change toutefois ce dimanche, puisque la pluie s'est désormais invitée sur le circuit. Peut-il compter sur cet élément pour inverser la tendance en course ? "On est en MotoGP, pas en Moto2. La moto compte en MotoGP", répond-il. "L'année dernière, je me battais pour remporter certaines courses et pour monter sur le podium tous les dimanches. Cette année, je suis dernier ou avant-dernier avec mon coéquipier. Dans le MotoGP d'aujourd'hui la moto fait la différence, sinon Lorenzo remporterait le titre cette année !"